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Medef : Patrick Martin sera jugé sur la baisse des impôts des entreprises

Patrick Martin (Photo Jean-Bernard Vernier/JBV News/ABACAPRESS.COM)

Premier grand test pour le nouveau patron du Medef qui doit se montrer intraitable sur le sujet. Patrick Martin se doit de demander aussi un raccourcissement des délais de réponse des administrations, véritable frein à la reprise économique.

Le nouveau président du Medef a bien fait de réserver sa première visite d’entreprise à Louis Le Duff en Bretagne. Le patron de La Brioche Dorée n’est pas encore remis visiblement du délai de 10 ans nécessaire pour obtenir une autorisation définitive d’ouvrir une nouvelle usine Bridor à Liffré au nord de Rennes. Devant le diktat d’écologistes locaux extrémistes, il la construira finalement au Portugal. Tant pis pour les 500 emplois que l’entrepreneur breton aurait pu créer en France.

Patrick Martin, 63 ans, nouveau patron des patrons, connaît bien l’industrie en tant que dirigeant d’un beau groupe industriel Martin-Belaysoud, fondé à Bourg-en-Bresse et devenu sous sa coupe un géant de la fourniture industrielle du BTP (1,100 milliard d’euros de chiffre d’affaires et 3050 salariés). Et il serait bien inspiré de proposer au gouvernement d’exiger des administrations et collectivités le respect d’un délai maximum d’autorisation de deux ans pour tout projet. Ce peut être un formidable levier aussi pour la relance économique.

Au lieu de se préoccuper de la rémunération des élus politiques qui, selon lui, « ne seraient pas assez payés » (sic), ce qu’on attend de Patrick Martin, c’est qu’à minima, il fasse respecter les promesses de baisse d’impôts pour les entreprises auxquelles le gouvernement s’est formellement engagé.

À savoir : sur l’impôt de production, la suppression de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) dès le budget 2024.

Le président de la CPME, François Asselin, est très ferme sur le sujet, comme Sophie de Menthon la dirigeante du mouvement Ethic. Sans même parler du projet de remise en cause de cotisations sociales patronales sur les salaires de 2,5 à 3,5 fois le SMIC comme l’ont suggéré au parlement de façon hasardeuse les députés Marc Ferracci ou Jérôme Guedj. Une telle mesure, si elle était adoptée, marquerait un véritable casus belli entre les entreprises et Bercy. Ce qui n’est pas vraiment le moment.

Si c’était le cas, Elisabeth Borne et Bruno Le Maire écorneraient une grande partie de leur confiance auprès des milieux entrepreneurs. D’autant que dans le budget de l’État, ce ne sont pas les sources d’économies qui manquent. Que le gouvernement se décide enfin à appliquer à la lettre les recommandations du rapport de la Cour des Comptes ou mieux de l’institut Ifrap. Mais il leur faut pour cela aussi du courage. C’est dont il manque le plus.

Une chose est sûre : rien ne justifierait qu’on remette à plus tard la baisse promise des impôts de production. Mesure qui ne peut que contribuer à relancer l’industrie en France.

Robert Lafont


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