Tout le monde peut-il devenir un jour un grand artiste ? Sans doute pas ; comme le dit avec retenue Marie Maître : « Il faut avoir entendu une petite musique intérieure. Moi, j’ai vite été possédée. Dès l’âge de 18 ans, je savais que je voulais devenir sculpteuse. Que je voulais sortir de mon monde… »
Aujourd’hui, à 38 ans, cette jeune femme de Savigny-les-Beaune a connu son lot d’épreuves. Ce n’est pas un problème, elle en a fait une force, essentielle, originelle et originale. Quelles ressources est-elle allée chercher au fond d’elle-même pour réinventer et créer ses propres formes d’humanoïdes à base de trombones, des créatures surréalistes : « Je cherchais une matière solide dont je pouvais me procurer à profusion. Et en plus, j’avais chez moi un peu de grillage. C’est comme cela que tout a commencé… »
Aujourd’hui, Marie Maître commence à se faire un nom dans le petit monde artistique de la plastique moderne. Mais c’est plutôt l’étranger qui lui fait de l’œil. Elle a exposé à Miami, et Paris suit : la Galerie Sommerard, l’Hotel de l’Industrie…
Ce qui est intéressant, c’est qu’elle ne prend pas la pose. Comme son nom l’indique, elle semble maître de son calendrier. Ses figures évoquent les origines de l’avenir. Sur une de ses photos, on la voit poser en sauvageonne aux côtés d’un chimpanzé hagard.
À ses côtés, au restaurant des Ministères aux Invalides, la cantine du tout politique, son ami Jean-Luc Cadeddu, le maire adjoint de Maisons-Alfort, auteur à ses temps perdus de polars comme « Les enquêtes d’Icare » (Lafont presse éditions), se réjouit d’un tel parcours éclectique (voir sur EntreprendreTV) : « Tu te rends compte Robert, Marie n’a pas de diplômes. Elle a tout fait, femme de ménage, cadre à l’INRA et maintenant auxiliaire de vie. Elle est en train de se faire un nom dans le monde de l’art. »
Un vrai parcours inspirant dès lors qu’on arrive à détecter ce pourquoi on est fait.
La vie, décidément, ne peut sourire qu’à ceux qui le souhaitent de tout leur cœur. C’est son cas.
Robert Lafont
