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Macron et la langue de boue

Un ministre britannique a parlé "d'avant guerre" pour qualifier l’époque. En substance, à « l’après-guerre » qui dure depuis 1945 viendrait de succéder une nouvelle « avant-guerre ». C'est joyeux !

(Markus Schreiber/POOL AP/dpa /ABACAPRESS.COM)

Si l’on regarde les indices indiscutables qui n’ont guère changé depuis les deux précédents conflits mondiaux, les similitudes sont les suivantes. Une dénatalité progressant rapidement, à tel point que le remplacement  des générations n’est plus assuré dans les populations de souche, sinon grâce à la compensation plus ou moins efficace hier des enfants de la colonisation et aujourd’hui  de ceux de l’immigration.

Travailler pour quoi faire ?  Pour produire ? Certes, certes, on a besoin de fabriquer des richesses mais est-ce bien seulement à ça que servent les populations supplétives de nos carences. Ne faut-il pas du monde pour faire la guerre ? On y vient . C’est une bribe d’explication, pas la seule bien sûr, mais elle existe. Regardons bien l’Ukraine. Il en faut de la chair à canon pour un conflit traditionnel ! Si l’on ajoute la disparition programmée de l’argent liquide en Europe, on peut se poser la question de savoir si celle-ci est seulement destinée à endiguer la criminalité, ou peut-être aussi, pourquoi pas, pour prévenir bien à l’avance l’organisation éventuelle d’une économie de marché-noir, en cas de pénurie alimentaire, conséquence inévitable de tout conflit.

Mettez vos sous de côté, regardez l’Ukraine.

Voilà le résultat le plus tangible de la destruction de l’ordre gaulliste en France et  de ses conséquences en Europe.

Guignols ’s band avait titré Céline à une autre époque. De fameux guignols en effet que les nôtres ! Toujours les mêmes d’ailleurs à toutes les époques de capilotades publiques.

On n’est plus dans la langue de bois mais dans la langue de boue.

Plus rien ne veut rien dire dans la bouche présidentielle. Ce ne sont plus des paroles, ce sont des borborygmes, car les paroles ne veulent plus rien dire, elles ne sont même plus allusives, chaque phrase est vide de toute forme de sens, c’est du bruit, mais un bruit indistinct, on ne retrouve rien d’intelligible dans ce qui est proposé, que des vocables alignés jouant les mots d’homme, par simple ressemblance, guère plus.

Et l’ordre public alors?

Pour mater les voyous, il n’y a pas mieux que la guerre… c’est prévu.

Au chapitre de la langue de bois, les propos prêtés à Nicolas Sarkozy, parlant du caractère inéluctable de l’immigration, sont fort à propos présentés pour hâter la démoralisation du pays. Selon cette logique où en serait la confédération helvétique ? Pourquoi la Hongrie regimbe-t-elle ?

La langue de bois consiste à laisser penser qu’en matière d’immigration, il n’y a rien à faire. On aurait bien envie de dire:  chiche !  Ne faisons rien , prions le Seigneur ! Est-ce suffisant ? On verra bien . Que je sache, Charlemagne s’est bien fait recommander aux autorités célestes quand Roland est parti dans les Pyrénées, mais il l’a  fait accompagné de son armée. Qui est Roland aujourd’hui ? Où est l’armée ?

Quant aux délires anti-Tesson, il faut enfin être franc avec les imbéciles : ils ne connaissent rien à la littérature car elle domine de très haut l’hystérie cagadesque et jérémieuse qui arme ses détracteurs.

Léon Daudet, cette lumière du verbe, ne disait-il pas : « J’emmerde la patrie quand il s’agit de littérature ». Ne cherchez pas, c’est la haine du talent et de la connaissance qui s’exprime. A toute cette plèbe, il faut un nouveau César pour rétablir le respect que le fond doit à la forme.

Le débat renouvelé entre l’enseignement privé et l’enseignement public a de quoi troubler les cervelles. Après avoir entendu à la télévision : lequel préférez-vous, du public et du privé, pourquoi n’est-t-il pas répondu par chacun des protagonistes de  ce conflit séculaire et idiot : n’importe lequel , pourvu qu’il marche.

Ce n’est plus la question de la vulgate masticatoire dévolue dans des établissements scolaires, certains publics, certains privés, de la méconnaissance, la grossièreté et les impropriétés qui sont enseignées en lieu et place de la langue de Molière. En prison pour médiocrité eut tonné Henry de Montherlant. On est loin de tout ça. Où êtes-vous Barres, Proust, Léon Daudet, Peguy, et même Zola. Le débat devient pittoresque : c’est le retour de l’île du Dr Moreau de HG Wells, avec des bêtes dont on a fait des hommes. Que tout ce beau monde aurait besoin d’un Francois Rabelais, le plus grand tueur de cuistres que le monde ait connu, avec peut-être le Dr Samuel Johnson.

Un nouveau monde se lève disent les jobards. Hélas non, ce monde est vieux comme Apulée au moins, c’est le monde des métamorphoses, où les êtres humains sont transformés en bêtes, comme Lucien en âne.

Jean-François Marchi


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