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Le jour où nos diplômés entreprendront autant que les autodidactes…

Le jour où nos diplômés entreprendront autant que les autodidactes, notre économie fera un sacré bond en avant. Mais ne désespérons pas, le mouvement est en cours. Il y a, par exemple, de plus en plus d'Énarques qui se mettent à entreprendre, à l'instar d'Éric Hémar, fondateur d'ID Logistics, ou de Walter Butler, l'allié de David Layani dans la reprise d'Atos.

Éric Hémar, fondateur d'ID Logistics

Le jour où nos diplômés entreprendront autant que les autodidactes, notre économie fera un sacré bond en avant. Mais ne désespérons pas, le mouvement est en cours. Il y a, par exemple, de plus en plus d’Énarques qui se mettent à entreprendre, à l’instar d’Éric Hémar, fondateur d’ID Logistics, ou de Walter Butler, l’allié de David Layani dans la reprise d’Atos.

Le phénomène pourrait changer l’économie et l’état d’esprit du pays tout entier ! Imaginez si une grande proportion de nos plus brillants cerveaux se mettaient en tête de lancer une affaire comme cela se passe aux États-Unis.

Le mouvement est déjà enclenché dans le domaine de la recherche et dans le monde des ingénieurs, et c’est une formidable évolution. Dans l’IA, la quasi-majorité des 20 meilleurs cerveaux en Intelligence Artificielle sont français. Philippe Corrot, fondateur de la licorne Mirakl, champion des places de marché, prend à témoin nos grands patrons, au micro de BFM à l’occasion de Choose France, pour les inciter à investir massivement sur l’IA comme le font actuellement les grands chefs d’entreprises américains ou chinois.

C’est un vrai sujet. Dans le quantique également, les ingénieurs tricolores font des merveilles. Et un établissement public comme l’INRIA (Institut national de recherche en informatique et en automatique), véritable tête chercheuse de l’informatique de demain, commence à se mobiliser sous la houlette de son dirigeant, Bruno Sportisse, avec son incubateur dédié, Inria Startup Studio. C’est une bonne chose pour l’écosystème qui va profiter à plein aussi de l’effet Paris-Saclay qui, ne l’oublions pas, a vocation à devenir la nouvelle Silicon Valley pour toute l’Europe. ProLogium, le fabricant taïwanais de batteries, ne s’y est pas trompé et va y construire son centre de R&D avec Schneider Electric et Arkema.

Excellent, et si en plus nos Énarques se mettent à entreprendre, alors notre pays va repartir. À l’instar de la trajectoire d’Éric Hémar, énarque de 61 ans qui, au lieu de pantoufler après un sérieux parcours de haut fonctionnaire passé par la cour des comptes ou le ministère de l’Équipement, a préféré se lancer en 2001 à l’âge de 39 ans pour fonder ID Logistics. Une magnifique réussite devenue aujourd’hui un énorme groupe de 2,74 milliards d’euros de chiffre d’affaires, cotée à Paris, avec 38 000 salariés et 400 sites dans 19 pays. Qui dit mieux ? Et Éric Hémar d’annoncer maintenant vouloir doubler de taille en cinq ans. On lui souhaite.

Des entrepreneurs ambitieux et sans limite comme on les aime, et qui en l’occurrence sont aussi des Énarques. Arrêtons les stéréotypes ; tout le monde peut devenir entrepreneur, à commencer par nos hauts gradés. La vraie difficulté pour eux est d’arriver à franchir le pas face à des propositions de salaires sans limite. Carlos Tavares, le dirigeant de Stellantis, n’a franchement aucun intérêt, avec son salaire disproportionné, à se lancer dans l’aventure. Mais ce serait magnifique s’il le faisait, comme par exemple de relancer de zéro la mythique marque Automobiles Delage comme s’y essaye actuellement avec talent un certain Laurent Tapie (voir sur EntreprendreTV).

La plus grande force d’un self-made-man est qu’il n’a rien à perdre et tout à prouver. Et en plus, dépourvu de diplôme, il croit qu’il ne sait pas ! C’est sa chance.

Robert Lafont


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1 commentaires sur « Le jour où nos diplômés entreprendront autant que les autodidactes… »

  1. Excellent et nécessaire article du Président Robert Lafont.
    Oui, l’esprit d’entreprise manque trop en France: les vrais entrepreneurs – portés sur l’innovation et le risque maîtrisé – ne sont pas légion dans les plus grandes entreprises et se trouvent plutôt dans de PME; par ailleurs, les hauts fonctionnaires auraient intérêt à se « frotter » à l’économie réelle. L’avenir de la France dépend en effet de telles évolutions.
    Patrick PASCAL
    Ancien Ambassadeur
    Ancien Président du Groupe Alstom à Moscou, pour la Russie, l’Ukraine et la Biélorussie

    Répondre

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