À 39 ans, Sébastien Grosjean est-il en train d’inventer, sans le savoir, l’entreprise du troisième type, sans salariés, sans bureaux mais avec des clients et des correspondants partout dans le monde ?
Créateur du premier système de connexion automatisée pour les offres des loueurs de vacances à destination des grandes plateformes mondiales du tourisme (Airbnb, Booking, Expédia …) lorsqu’il s’aperçoit en 2009 « en tant que loueur de maisons de vacances avec la société familiale Villa Thalassa, qu’il fallait chaque jour actualiser le calendrier et les mises à jour pour rester référencé », il a l’idée de fonder en BookingSync, rebaptisé depuis Smily dont il fait un leader mondial avec près de 400 millions d’euros de volume d’affaires généré par an.
Avec un taux de commission de l’ordre de 9%, la rentabilité semble au rendez-vous. Mais surtout ce natif des Hautes-Alpes, diplômé Epitech, a su générer une jeune pousse incroyable, sans bureaux physiques, au rayonnement mondial, fort de 40 prestataires indépendants, avec seulement 3 millions d’euros de levée de fond, lancé à partir d’un siège social situé dans un petit village près de Briançon auprès des alpages et des paysages de neige. Qui dit mieux ?
Et la mutation n’est pas prêt de s’arrêter. Le sympathique fondateur de Smily, (qui porte bien son nom) m’explique au Fouquet’s comment il a pu réaliser son rêve, lui qui petit imaginait déjà de devenir inventeur : « Nous changeons de type d’économie pour passer de celle de la propriété à celle de la location. Les marques doivent chercher à conserver leurs clients tout au long de la vie. Cela passe par la réparation ou l’évolution des produits et de l’usage. Comme le font actuellement SEB, dans l’électroménager, avec ses magasins d’occasion ou Apple avec ses kits de réparation. »
Il se passe toujours quelque chose au Fouquet’s… Je vais lui faire rencontrer un autre pionnier du tourisme, notre ami Jean-Pierre Nadir qui, après Easyvoyage, lance Fairmoove (interview sur EntreprendreTV)…
Robert Lafont