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Le fondateur de Domiconus veut devenir le Stéphane Bancel de l’anti-douleur

L’entreprise créée par Dominique Flota dispose d’une banque de venins unique au monde qu’elle extrait dans sa ferme d’élevage aquacole : près d’une centaine de cônes marins, dont nombre d’espèces rares en provenance de notre Outre-Mer. Un véritable coffre au trésor de molécules innovantes dans lequel puiser les solutions thérapeutiques de demain ! Le potentiel est immense et planétaire.

Entreprendre - Le fondateur de Domiconus veut devenir le Stéphane Bancel de l’anti-douleur

Il n’est pas fréquent de rencontrer un entrepreneur aussi stratégique pour la souveraineté et l’essor de notre industrie du médicament. Le fondateur de Domiconus en est conscient. À 47 ans, il voit clairement l’avenir de sa jeune pousse parmi les « plus prometteuses licornes pour notre pays ! »

En plus d’un savoir-faire très particulier développé sur la collecte de venins sans blesser ces mollusques dangereux mais fragiles, c’est un investissement considérable qui est réalisé dans la recherche et le développement pour caractériser et isoler les activités thérapeutiques les plus importantes. Domiconus s’appuie sur des partenariats académiques d’excellence avec de prestigieux laboratoires publics en France et en Suisse, avec en ligne de mire la conclusion d’accords de licence avec l’industrie pour l’exploitation commerciale de ses découvertes.

« Les efforts de recherche sur les petites molécules de synthèse atteignent leurs limites, avec de nombreuses classes qui ont épuisé leur potentiel. L’industrie pharmaceutique a besoin de se tourner vers des molécules innovantes que l’on peut trouver encore dans la nature, les plantes, les insectes ou d’autres animaux. »

Beaucoup de chemin a été parcouru depuis la création de Domiconus en 2017 dans le garage du pavillon de Dominique Flota. Depuis les premières expéditions de pêche en passant par la mise en place d’une ferme aquacole moderne et sécurisée jusqu’au prélèvement de plus de 9 000 échantillons de venins à ce jour. Chaque venin contient des centaines de peptides (petites protéines) aux activités biologiques variées, avec des variantes selon le contexte dans lequel l’animal se trouve au moment où il le produit : chasse ou défense. Avec les 1 200 espèces de cônes marins à explorer, ce sont des dizaines de milliers de molécules qui peuvent venir enrichir les pipelines des Big Pharma au fil de l’activité de l’entreprise.

Rappelons que le venin – parfois mortel – de ces escargots de mer aux élégantes coquilles est déjà reconnu comme une excellente source pour faire avancer la recherche dans le domaine du soulagement de la douleur. De nombreux patients dans le monde ne supportent pas la morphine et ses dérivés, et encore plus nombreux sont ceux qui souffrent d’une addiction plus ou moins sérieuse aux opioïdes suite à leur traitement. Le marché des analgésiques est de 80 milliards de dollars dans le monde et dépassera selon le CAGR les 150 milliards en 2025. Les enjeux thérapeutiques comme financiers sont donc considérables, auxquels il faut ajouter d’autres débouchés majeurs tels que l’oncologie ou la lutte contre les maladies infectieuses, vers lesquels pointent des résultats obtenus par Domiconus.

« En France, un institut a commencé à travailler avec nous sur un prometteur traitement contre le VIH avant d’abandonner faute de continuité dans leurs budgets et leurs objectifs de recherche ». Étrange !

Et Sanofi ? : « Cela n’avance pas, la société a fait face à ses propres problèmes de restructuration à répétition, nous n’avons pas réussi à obtenir un interlocuteur à qui présenter les projets. Un vrai gâchis pour le Big Pharma français et pour notre pays tout court. Cela se serait sans doute passé autrement du temps de de Gaulle ou Pompidou ». En effet, on déplorera le cruel manque d’engagement et de résultats de l’actuel Commissariat au Plan ou des Ministères pour reconsolider et mettre en synergies nos différentes industries. Transmettons tout de même à la présidence de Sanofi France, en gageant qu’elle pourra ouvrir un canal de communication avec Domiconus.

« D’autant qu’il y a urgence, nous sommes à un million d’euros près. Après avoir investi plus de 3,5 M€ avec nos cadres sur fonds propres grâce à un actionnariat majoritairement familial et régional, Domiconus a besoin de s’associer à un fonds de capital-risque de plus gros calibre, de préférence français. C’est mon côté patriotique ! » Et Flota de poursuivre : « Le potentiel est gigantesque. Nous disposons du deuxième domaine maritime au monde et notre manne n’est pas près de se tarir… Les biotechs sont particulièrement en difficulté dans notre pays du fait de leur grand besoin en capitaux, mais ce n’est pas le moment de lâcher et les rendements sont au rendez-vous si on se donne la peine. Si vous connaissez un milliardaire qui veut faire du bien à la France et aux patients, c’est le moment. »

Le message est lancé. Le téléphone ne devrait pas tarder à sonner du côté d’Obermorschwiller, la petite commune alsacienne au sud de Mulhouse, où est située l’entreprise, pas si éloignée du hub mondial bâlois (Suisse) de l’industrie pharmaceutique avec Roche, Novartis et quelques 750 biotechs.

On finance des trottinettes, des sites pour louer une piscine, et notre pays ne serait pas capable de conserver et faire prospérer un fleuron comme Domiconus ? Nous ne pouvons y croire ! Entreprendre ne va pas lâcher l’affaire comme cela.

Robert Lafont


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