Je m'abonne

Le défi du vin made in Egypte

L’Egypte est admirée pour ses pharaons, ses pyramides et ses temples. Elle est connue pour son grand fleuve, le Nil. Elle l’est beaucoup moins pour ses vignes. Avec ses 6 millions de bouteilles produites chaque année, la société EgyBev est devenue un acteur majeur pour le pays de Ramsès. Reportage immersif à El Gouna avec Labib Kallas, le directeur de la production.

Copyright des photos A. Bordier

Afficher le sommaire Masquer le sommaire

Ce matin-là, à El Gouna, la veille du Ramadan, le temps est ensoleillé. Le ciel est d’un bleu égyptien, couleur scarabée, à faire pâlir notre French Riviera. Avec des températures qui tutoient les 25°C, la journée s’annonce estivale. Elle est une parenthèse inattendue, avant ces 30 jours de jeûne, qui commence cette année le 10 mars. Pour les Coptes, qui représentent 11% de la population, le Grand Carême débute le lendemain, le 11.

Marie-Cécile Cherrey vit entre la France et l’Egypte depuis une vingtaine d’années. Elle répond à l’un de ses amis qui est persuadé avoir vu des vignes à El Gouna : « Non, ce n’est pas possible. Il n’y a pas de vignes à El Gouna. Tu as dû te tromper. » Cette coach-consultante-psychologue spécialisée dans l’accompagnement des dirigeants et de leurs équipes connaît bien la région. Depuis 20 ans, elle y passe tout l’hiver et vit en France le reste du temps. S’il y avait des vignes à El Gouna, elle les aurait vues. Elle raccroche son téléphone. Et, se prépare pour sa visite de la société EgyBev (Egyptian international beverages company).

El Gouna ?

Un petit paradis balnéaire qui se trouve non pas sur les bords du Nil, mais sur ceux de la mer Rouge, à la sortie du golfe de Suez. Du Caire, en voiture, il faut plus de 4 h pour parcourir les quelques 400 km de cette terre égyptienne gorgée de roche, de sable et de désert. Une immersion dans ces paysages vous fait craindre la soif. Ici, l’eau est un trésor, le vin un don des dieux. Les villes y sont rares, les bois et les forêts inexistants ! De l’autre côté du golfe de Suez, plein est, se déploie la péninsule du Sinaï, plus âpre, désertique et montagnarde. C’est le pays des Bédouins, de la tribu Al-Tirabin. Ils aiment grimper au sommet du mont Sinaï, qui culmine à 2 285 m.

Laissons la péninsule de Moïse le mont s’appelle, également, Moussa – et continuons à descendre le long de la côte. Sur la droite défile le golfe, où la mer Rouge reflète la brillance du roi soleil. On y distingue par moment les plateformes pétrolières et gazières. Aucune caravane de chameaux en vue…

« El Gouna est née à partir d’un désir, d’une vision : construire une petite ville balnéaire au bord de la mer Rouge. Avec des amis, nous recherchions un endroit merveilleux pour les bateaux. » Au départ, la vision de Samih Sawiris se transforme en un hôtel, en plein désert. Puis, le village et la marina sont sortis du sable. Samih Sawiris, avec ses frères, est un entrepreneur hors-pair. Il a réalisé son objectif : les bateaux ont trouvé leur havre de paix, leur marina, qui a des allures de Port Grimaud (dans le Var, en France) ou de Saint-Tropez.

Aujourd’hui, près de 40 ans après, El Gouna n’est plus un village, c’est une petite ville de 10 000 habitants. Ce n’est pas un mirage. C’est une réalité qui attire des milliers de touristes chaque année. Enfin, c’est à El Gouna qu’il y a implanté sa société EgyBev, où travaille Labib Kallas.

La bière des pharaons

En Egypte, vous n’avez pas le choix. Pour aimer ce pays, son peuple, sa culture, il faut remonter le fil du temps, aimer la bière, la chaleur, l’eau, le sable et le vin. Au long de son histoire, bâtie autour du Nil, de la Méditerranée et de la mer Rouge, l’Egypte a vu ses pharaons s’abreuver de boissons, au pluriel. Certes, quand on parle de boissons, on parle plutôt du thé rouge et du café égyptien. Marie-Cécile, elle, parlerait du karkadé, de cette boisson à base de fleurs d’hibiscus séchées, dont la couleur est rouge. Rouge comme les algues, les coraux et les roches qui tapissent les fonds marins de la mer de la même couleur…

Et, la bière ? Au départ, la boisson préférée des pharaons n’est pas le vin. C’est la bière, une boisson très peu alcoolisée, dont la peau dorée a la couleur de l’épi de blé avant la moisson. La bière aurait poussé ses premiers cris en Egypte, autour du Nil, près des champs, justement. Il y a 3 ans, des fouilles archéologiques réalisées en Haute-Egypte, dans le sud, ont permis la découverte de l’une des plus vieilles brasseries au monde. « Elle daterait de 5 000 ans », expliquait Mostafa Waziri, un archéologue. Imaginez : des bières dans des amphores fermées avec des bouchons de paille ! Non seulement cela donne envie, mais c’est artistique, presque mythique. Ce serait plutôt mystique, selon saint Patrick, lui-même. Jour de sa fête oblige !

« Malgré son grand âge, la bière des pharaons se rapprocherait de celle que nous dégustons aujourd’hui », explique Labib Kallas. Ce Libanais, œnologue et agronome de formation, est arrivé à El Gouna, il y a 20 ans.

De Baalbek à El Gouna

C’est lui le Monsieur Production d’EgyBev. Il est natif de Baalbek, de cette cité antique qui s’appelait Héliopolis à l’époque hellénistique (à ne pas confondre, aujourd’hui, avec le quartier Héliopolis du Caire). Située dans le nord de la plaine de la Bekaa, Baalbek est connue pour son temple gréco-romain dédié Bacchus. Ah, Bacchus ce dieu de la boisson alcoolisée. Il est, toujours, présent dans la mémoire des œnologues et des dégustateurs. C’est donc là, en contemplant les hautes colonnes de 22 m du temple, que le jeune Labib aurait eu sa vocation. Comme si une nouvelle trinité lui était apparue : celle de Bacchus, Dieu et Patrick.

Plus tard, il poursuit ses études supérieures en agronomie à l’Université de Bordeaux, à l’ENITA. Puis, il devient œnologue de l’Université de Montpellier. Après ses études, il rentre au pays et débute sa carrière dans plusieurs domaines viticoles, notamment au Château Saint-Thomas et au Château Faqra. A la fin des années 90, l’heure du grand virage a sonné. Il déménage, direction la mer Rouge. « Je travaille pour la société EgyBev depuis 2003 et c’est en 2005 que je m’expatrie à El Gouna. »

Dans sa vision de faire d’El Gouna une pépite, un modèle, une smart city balnéaire respectueuse de l’environnement, où se concentrent les services de l’hôtellerie, de la restauration et du tourisme, Samih Sawiris n’a pas oublié les boissons, la bière, les spiritueux et les vins. Bien au contraire.

EgyBev, le made in Egypte

Cette société existe « depuis 2003. Entre 2002 et 2005, je venais en Egypte pour l’implantation du vignoble. Nous avons des vignes tout le long du Nil », raconte Labib. Le vin fait partie de sa vie depuis une trentaine d’années. En Egypte, il est à leur service, comme à celui du tourisme. « Oui, le tourisme est une grande chance pour l’Egypte. Il fait vivre, directement et indirectement, plus de 50% de la population. Le tourisme nous oblige à nous améliorer. Sans bière, sans vin, le tourisme ne pourra pas prendre de l’ampleur. L’idée de créer EgyBev est née au Liban. C’est monsieur Sawiris qui a eu l’idée de relier l’industrie du tourisme avec le secteur du vin. Sans boisson, sans alcool, sans vin, il n’y a plus de tourisme en Egypte. Nous parlions de ce sujet-là, dans les années 95-97. »

Et, ils ont eu le nez creux. En effet, en 2008, un hôtel 5 étoiles du Caire avait dû fermer ses portes, après avoir banni l’alcool de ses cartes. Les touristes avaient bien compris le message : ils n’y mettaient plus les pieds. Ce n’est pas du tout la politique de Samih Sawiris.

Très vite, en 1999, il crée une première structure : El Gouna Beverages. C’est une filiale de la société familiale des Sawiris, Orascom Development Holding. En 2001, cette société est revendue. Et, en 2003-2005 EgyBev sort du sable, avec pour feuille de route cette vision : produire et commercialiser, en Egypte et à l’export, des bières et des vins locaux. Le made in Egypte ne tourne pas encore à plein régime. Mais, il vient de prendre son envol.

Le grand défi : « Créer la culture du vin »

Samih Sawiris relance, donc, une activité identique à la première. La différence, c’est qu’il veut avoir son propre vignoble. « L’objectif était de produire un meilleur vin. Et, de réaliser un vin 100% égyptien. » En fait, il doit tout réinventer, partir de zéro, car la culture de la vigne et du vin n’existe plus en Egypte. « Cette première expérience lui a permis d’être confronté à la réalité suivante : qu’il fallait créer la culture du vin, de la vigne, des cépages et des terroirs. Acheter et assembler des cépages qui ne sont pas les vôtres, c’est bien. Mais, vous restez dans la cour des petits. Et, le vin n’est pas de qualité. » Envie de grandir !

Les premiers ceps de vigne sont plantés, à 50 km au nord du Caire, à l’ouest du delta du Nil, sur la route d’Alexandrie. La matière première, au fil des tests, est au rendez-vous. La qualité se précise. Les premiers vins sont produits. Les premiers prix, les premières médailles viennent couronner les choix, les investissements et les travaux de toute l’équipe qui se renforce au fil des années. « Aujourd’hui, nous sommes à peu près 350 salariés au sein de l’entreprise… » A El Gouna, l’entente et l’esprit d’équipe font partie de la culture d’entreprise.

Labib Kallas vient de garer sa voiture à l’extérieur de la société, devant un bâtiment flambant neuf qui ressemble à une cabane idyllique. A l’intérieur, on se croirait dans un van tout équipé pour recevoir les clients. Les vins s’étalent derrière le petit comptoir. La séquence dégustation est à suivre.

Mélodie de blancs et de rouges

Avant de passer à la dégustation, Labib reparle de « renaissance ». Car, avant la nationalisation des vignobles par Nasser – nous sommes dans les années soixante – il y avait un peu plus de 10 000 hectares de vigne qui étaient exploités dans toute l’Egypte. Le vin de qualité n’existait plus. La production du vin a été divisée par 10 jusqu’à la fin des années 90. Au début des années 2000, la qualité a commencé à faire son grand retour.

C’est ce que veut démontrer, derrière son comptoir de dégustation, Labib. Il est accompagné de Sandra. Sandra est 100% Egyptienne, et elle est francophone. Avec son sourire gourmand, elle a tout préparé. « Je suis d’Alexandrie. Et, je vis à El Gouna depuis 15 ans. Je travaille depuis deux ans ici. Je m’occupe de l’accueil et de la vente. J’aime beaucoup ce métier. Le monde du vin est passionnant. » De son côté, Marie-Cécile, qui met pour la première fois les pieds à EgyBev est prête pour la dégustation. Elle va déguster plusieurs vins. « Nous allons commencer par un vin blanc, produit à partir de raisins égyptiens. Ce cépage s’appelle Bannati. Le vin Beausoleil d’Egypte est un vin sec qui est limité en expression olfactive. Mais, il est vraiment complexe. » Marie-Cécile apprécie, visiblement. « Ah, oui, j’aime beaucoup. Il est surprenant. Je ne le trouve pas si acide que cela. »

Jardin du Nil : le grand vin d’Egypte

Les équipes de Labib ont mis les petits verres dans les grands. Ce vin est proposé en blanc et en rouge. Les deux sont exceptionnels. Le Jardin du Nil blanc est un vin très délicat, frais ; il est très fruité. Il a un goût d’amande prononcé et reste en bouche un long moment. Il porte bien son nom. En le dégustant, l’impression vous est donnée de descendre le Nil. Vos sens sont éveillés plus que jamais. Une fraîcheur venue du nord vient caresser tout doucement votre visage. Il est accompagné de parfums d’épices. La dégustation est à son comble. Ce vin est devenu un conte. « Son cépage est le Vermentino et le Viognier. Les vignes sont à Karm al Nada et El Khatatba. »

Le voyage de dégustation continue avec le Jardin du Nil rouge. Il ressemblerait à un très grand vin de Bordeaux, avec son cépage de Cabernet-Sauvignon, de Petit Verdot et de Syrah. « C’est un vin de 2022, explique Labib. Il sera mis en bouteille dans les jours qui viennent. Il a beaucoup de potentiel. Une partie est élevée en barriques, une autre sur des staves. » Les staves ? Oui, ce sont ces fameuses douelles de bois. L’élevage du vin sur des staves se réalise en remplacement des barriques. L’objectif reste le même : améliorer la qualité du vin et le faire monter en gamme. Pari réussi pour ces deux vins qui ont remporté plusieurs médailles d’argent, d’or et de bronze. Ces vins seront-ils bientôt en haut de l’affiche ? A quand une médaille d’or ?

Une cave, des entrepôts et la brasserie

Les dégustations se suivent et ne se ressemblent pas. Après, le Jardin du Nil, Sandra nous fait voyager encore plus au sud. Nous quittons l’Egypte pour l’Afrique du Sud. Ce vin blanc porte le joli nom de : Nala. « Là, nous sommes à Pearl Mountain, chez un producteur que je connais très bien, introduit Labib. Je suis la production du raisin de loin, mais comme le lait sur le feu. Nous nous voyons deux fois par an. Nous commercialisons nos bouteilles uniquement pour le marché égyptien. Là, nous nous adressons à la clientèle dite premium. Les cépages sont le Sauvignon blanc, le Chenin et le Chardonnay. »

La dégustation se termine avec un vin rouge libanais, le Château Byblos. Les grappes viennent du Liban. Les cépages sont le Cabernet Sauvignon et la Syrah. « Ce sont nos propres vignes. Nous avons une douzaine d’hectares sur la Bekaa. »

Sandra, Labib et Marie-Cécile finissent leur verre. Ils quittent le cabanon de dégustation pour visiter la compagnie. La visite de la cave, des entrepôts et de la brasserie, commence. Le site est ultra-gardé, très sécurisé. Des gilets jaunes sont revêtus. Aucune manifestation en vue… Les cuves en inox sont bien là. Les salariés, aussi. Ils sont en train d’embouteiller des vins. Ils bénéficient de la cave semi-automatisée du champagne égyptien. « Nous n’avons pas le droit de parler de Champagne égyptien, souligne Labib. Nous parlons de méthodes traditionnelles. Le vin s’appelle Le Baron, en souvenir du Baron Empain, à qui l’on doit le métro, des quartiers du Caire et plusieurs constructions majeures en Egypte. »

C’était la dernière séance…

Le voyage en immersion sur les vins d’Egypte et d’ailleurs se termine par une dernière séance de dégustation : celle du Baron. « C’est vrai, c’est unique. La méthode champenoise, ici, est dite traditionnelle, répète Labib. C’est du Chardonnay qui est élevé pendant 12 à 18 mois. Les arômes d’abricot et de poire s’y développent à merveille. C’est un travail d’orfèvre. »

Dans la cave qui leur est dédiée, afin de respecter les règles champenoises, des bouteilles sont mises à l’horizontal sur une gyropalette, qui va opérer de façon semi-manuelle le retournement des bouteilles. Le dépôt de la levure sera ensuite éliminé par dégorgement. Le Baron porte bien son nom. Lui aussi a été médaillé. Au moment de la visite, les bouteilles font leur quart de tour. Cela ressemble à un spectacle, à une valse champenoise à 4 temps pour couronner cette visite pétillante.

Mission accomplie ?

« Nos objectifs ont été atteints parfaitement. La vision, le projet et les moyens, qui se chiffrent en dizaines de millions d’euros, ont été, à la fois, bons et au rendez-vous. Ma mission était de remettre les vins égyptiens sur la carte des pays producteurs. La mission est, donc, accomplie. Mais rien n’est acquis. Cette année, en plus, nous avons, encore, gagné des médailles qui ne sont pas encore affichées : deux en or et une en argent. Elles sont attribuées à Jardin du Nil, blanc et rouge, et à Beausoleil blanc. C’était à Singapour, il y a quelques jours. »

Singapour ? Oui, la ville-Etat qui se situe au sud de la Malaisie, en Asie, et dont la superficie fait 7 fois celle de Paris. Peuplée de 5 millions d’habitants, elle est connue pour être devenue incontournable dans les échanges commerciaux, financiers et industriels pour l’Asie du Sud-Est. The place to be !

Il en est de même, depuis 15 ans, pour le marché du vin. Les notations, les prix et les récompenses que défère la cité-Etat sont, ainsi, pour les vins du monde entier, qui y transitent, un feu-vert (un green light) ou un feu-rouge (un red light). Ainsi, EgyBev pourrait très bien dire, prochainement : « A nous deux maintenant ! », en paraphrasant le célèbre Eugène de Rastignac qui défiait Paris. « A nous deux maintenant, l’Asie ! ».

EgyBev à la conquête du monde

La mission est, donc, accomplie. Ou presque. Car, il resterait à conquérir le monde. Il resterait à développer l’export. Si telle était la feuille de route de Samih Sawiris. « Oui, c’est vrai. C’est notre prochaine mission. Nous allons partir à l’export. Nous sommes prêts. » Avec leurs 100 ha, dont ils sont propriétaires, et les 100 autres ha, EgyBev est dans les starting-blocks. Sur les bords du Nil, du Delta (au nord) jusqu’à Louxor (au sud), s’étalent depuis 2002 leurs parcelles. Les vins y coulent à flot, bercés par les eaux mythiques du fleuve. Sur ses rives, parfois, les touristes s’y attardent. Certains, au crépuscule d’un soir, ont cru voir des sirènes se transformer en vigneronnes…

Ainsi renaît une vieille culture viticole, qui a planté ses premiers ceps il y a plus de 5 000 ans. Une culture dont Cléopâtre, Marc Antoine et Tibère ont profité lors de banquets illustres. Jules César, de son côté, était plus sobre en ce qui concerne sa consommation de vin. Quant à Alexandre le Grand, lors de ses conquêtes égyptiennes, il appréciait le vin local de façon moins démesurée que son père. Il se serait écrié lors d’un banquet célébrant l’une de ses victoires : « C’est le vin des dieux et des pharaons, célébrons-le, buvons ! » Avec modération.

Pour en savoir-plus : www.egy-bev.com

Reportage réalisé par Antoine BORDIER


Vous aimez ? Partagez !


Entreprendre est un média indépendant. Soutenez-nous en nous ajoutant à vos favoris Google Actualités :

Publiez un commentaire

Offre spéciale Entreprendre

15% de réduction sur votre abonnement

Découvrez nos formules d'abonnement en version Papier & Digital pour retrouver le meilleur d'Entreprendre :

Le premier magazine des entrepreneurs depuis 1984

Une rédaction indépendante

Les secrets de réussite des meilleurs entrepreneurs

Profitez de cette offre exclusive

Je m'abonne