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L’avenir du commerce est dans le service, la variété et l’ouverture permanente

Redonner la primauté au sens du commerce et au service du client.

Entreprendre - L’avenir du commerce est dans le service, la variété et l’ouverture permanente

Un jour, un touriste anglais en visite à Giverny (dans l’Eure) chez Monet me fit cette réflexion : « C’est bizarre, chez vous en France, tous les magasins sont fermés le dimanche. Comme aujourd’hui à Vernon où nous sommes logés. Chez nous, tout reste ouvert au maximum. C’est ce qui fait la valeur du fonds de commerce ! ».

Depuis les choses ont changé, non pas à Vernon, mais non loin à 15 km, à Douains près de l’autoroute A13 où un centre commercial ouvert 7 jours sur 7 et dédié aux griffes haut-de-gamme, Village de Marques Paris-Giverny, a été lancé par le promoteur anglo-saxon McArthurGlen pour un investissement de 200 M€. On y trouve sur 20 000 m2 quantité de belles marques dégriffées (Fursac, Finsbury ou Lacoste) et même un supermarché GVRNY dédié aux produits d’art et du terroir normand.

Une excellente idée imaginée par Lorraine Dauchez (Arteum) en lien avec les chambres de commerce et de métiers, sauf que dans le rayon alimentaire on trouve de tout : cidre, andouille, caramels et calvados. De tout sauf les fameux fromages AOP (Camembert, Pont-L’évêque, Livarot ou Neuchatel). Un comble non ?
D’ailleurs à côté du nouveau centre commercial, un ami, l’opportuniste Serge Cohen patron de l’enseigne Tradition des Vosges (Laguiole…), a eu la vista de s’installer juste avant l’entrée dudit complexe. Du coup, en arrivant, il est le premier qu’on voit et sans avoir à payer les loyers du promoteur.

À Cherbourg, le repreneur du tabac de la Fontaine, Nohann Le Roy semble avoir compris le message. Son commerce Multi-services sera ouvert 365 jours sur 365 et peut-être même 24 heures sur 24. L’heure du commerce roi a-t-elle sonné ? Il serait temps, tellement on voit de boutiques mal achalandées ou éclairées et des vendeurs pas toujours avenants. Et le buraliste de déclarer à La Presse de la Manche : « Avec internet, les gens peuvent tout commander à n’importe quelle heure de leur canapé. Pour le tabac, ce n’est pas possible sur le web, alors je m’adapte. »

Commerçants, allez de l’avant, éclairez mieux vos boutiques et surtout testez et proposez un maximum de produits locaux ou originaux. La multiplication des distributeurs automatiques en tout genre (légumes, pizza, pains, huîtres…) sur tout le territoire marque un vrai déficit de l’offre chez les petits commerçants.

Vous êtes station d’essence : vendez des journaux ! Vous êtes petite épicerie de quartier, commercialisez des produits locaux. Vous tenez un bar, cherchez à améliorer le décor, créez une ambiance feutrée et dynamique, quitte pourquoi pas à en faire un salon de thé l’après-midi. Il y a de la place au plan local, au côté des enseignes hyper spécialisées de centre-ville, pour des magasins multistores ouverts en permanence et où l’on trouve un peu de tout. Il y a désormais trop d’endroits où il faut faire 50 km pour pouvoir trouver un café épicerie dépôt de pain.

À bon entendeur… et si cela peut donner des idées à certains !

Robert Lafont


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