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L’ancien directeur de cabinet d’Édouard Philippe, Benoit Ribadeau-Dumas rejoint la SCOR pour prendre la suite de Denis Kessler

Entreprendre - L’ancien directeur de cabinet d’Édouard Philippe, Benoit Ribadeau-Dumas rejoint la SCOR pour prendre la suite de Denis Kessler

Le pantouflage systématique de nos grands commis de l’État vers le privé commence à poser question. 18 mois après la nomination du nouveau gouvernement Philippe, plus de 40 hauts fonctionnaires avaient déjà pantouflé

Il a été en tant que Directeur du cabinet du premier ministre quasiment l’homme le plus puissant de France. Celui par qui toutes les décisions du pouvoir exécutif prises au plus haut niveau passe. Et voilà que quelques mois après avoir quitté ses fonctions auprès d’Édouard Philippe  à Matignon, Benoit Ribadeau-Dumas annonce, à 48 ans, son arrivée à la tête de Scor, le quatrième réassureur mondial ( en lieu et place de Denis Kessler d’abord comme directeur général et ensuite comme président en 2022) sans que cela ne surprenne ou n’offusque personne.


Comme si on s’était habitué à voir ce petit jeu de chaises musicales qui pousse la plupart de nos hauts fonctionnaires, après un séjour plus ou moins long au sein des plus hautes instances de l’état, venir se faire une véritable sinécure financière dans des postes à responsabilité dans le privé.


Ce qui était au début de la Véme République une exception, du temps du Général de Gaulle, lorsque nos grands commis de l’État étaient prêts à consacrer leur vie au service de l’intérêt supérieur du pays. En quelques 60 ans, la dérive aura été totale. Désormais, la plupart de nos plus brillantes têtes d’œufs se font comme un malin plaisir d’aller chercher à monnayer leurs talents dans le privé.
Ce n’est pas répréhensible. Qui pourrait les blâmer ? Sauf que trop c’est trop. Cela devient un parcours de carrière quasi obligé. Faut-il dès lors encore parler de notion de serviteur de l’état ? Il est quand même regrettable de voir nos plus brillants esprits se prêter à une telle course à l’échalote. Et il serait temps que la loi exige un minimum de présence au niveau de l’État et un peu plus


d’étanchéité entre les deux mondes, celui du public et celui du privé. Surtout dans un pays comme la France, ou la proximité des intérêts coïncide avec un niveau d’économie mixte jamais atteint a ce jour dans le monde ! Avec toutes les dérives ou tentations que cela peut supposer. Il n’est pas trop tard pour remettre des limites à ces transferts qui ne peuvent que jeter un trouble sur la notion d’intérêt public.

Robert Lafont


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