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L’Allemagne donne 7 milliards à ses PME, et nous ?

Le chancelier allemand Olaf Scholz Photo : Kay Nietfeld/DPA/ABACAPRESS.COM

Nos voisins allemands ont toujours cherché à protéger et privilégier leur tissu d’entreprises moyennes, à commencer par une politique de quasi exonération fiscale sur la transmission des affaires familiales. Un nouvel exemple vient malheureusement d’être donné. Jusqu’où faudra-t-il aller pour que notre personnel politico-médiatique hexagonal comprenne qu’il faut d’abord miser sur nos PME / PMI / entrepreneurs, comme nous le répétons dans le magazine Entreprendre depuis presque 40 ans, sans avoir été guère suivi, il est vrai, jusqu’ici. Mais, nous ne désespérons pas…

Quand Berlin cajole ses PME, Paris rechigne à donner ce qu’il a pourtant promis. Et cela sans aucun complexe, puisque l’annonce a été faite au moment du rassemblement annuel des entrepreneurs français organisé par le Medef à Paris-Longchamp. Coïncidence du calendrier, c’est au moment où de ce côté-ci du Rhin, l’exécutif hexagonal annonçait l’étalement des 4 milliards de réduction d’impôts de production (CVAE) sur 4 ans, engagement pourtant pris, que son homologue allemand révélait au contraire de son côté une excellente nouvelle. L’allègement de la charge fiscale pour les petites et moyennes entreprises de 7 milliards par an et jusqu’en 2028.

Une annonce qui a fait consensus (même auprès des Verts ?), dévoilée par le Chancelier Olaf Scholz, son ministre de l’économie, Robert Habeck et celui des finances, Christian Lindner. Une mesure qui fait envie du côté du Medef, de la CPME, du mouvement Ethic, de Croissance Plus ou des entrepreneurs de base. Deux poids, deux mesures dans les deux pays qui ne vont pas dans le sens de la stimulation de la croissance de notre tissu économique français, même si Patrick Martin, le nouveau patron des patrons français, reste globalement confiant. Deux poids, deux mesures qui illustrent à quel point le chemin culturel qui reste à parcourir est encore long et sinueux chez nos cercles de pouvoir.

Comment un gouvernement se présentant « pro business » (dixit la ministre des PME, Olivia Grégoire) peut-il rester à ce point parcimonieux vis-à-vis du tissu économique hexagonal, alors même que le déficit extérieur n’a jamais été aussi élevé ? Bruno Le Maire et Elisabeth Borne auraient intérêt à vite revoir leurs copies. Ces 4 milliards rognés (CVAE) ne représentent que 0,4 % de l’ensemble du budget.

Et personne ne fera croire aux entrepreneurs qu’on ne pouvait pas trouver 4 milliards d’économies budgétaires supplémentaires dans les dédales des dépenses publiques. Ne laissons pas penser que la frilosité gouvernementale rime avec impuissance.

Robert Lafont


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