La Vie de ma mère : Agnès Jaoui au sommet de son art

« Mon film s’appuie donc sur une partie de mon histoire familiale   : il y a dans mon entourage quelqu’un qui souffre de la même pathologie que le personnage de Judith, joué par Agnès Jaoui J’avais envie d’apporter un témoignage et de m’adresser aux accompagnants. Ceux qui souffrent dans l’ombre et qui, souvent, ont honte. Mon souhait était aussi de libérer une parole autour de la santé mentale, parce que nous sommes bien plus nombreux qu’on ne l’imagine à être touchés de près ou de loin par cela », explique le réalisateur Julien Carpentier qui signe avec cette histoire entre une mère, bipolaire, et son fils, fleuriste de profession, un premier long métrage bouleversant et authentique, avec une bonne dose d’humour.

Le tandem formé par Agnès Jaoui, formidable en maman juive, à la fois fantmmet de son artasque, excessive et aimante, et William Lebghil,  toujours très juste et attachant, porte à merveille ce scénario bien construit et jamais border line. Pierre, 33 ans, voit sa vie basculer lorsque sa mère, Judith débarque dans sa vie après deux ans sans se voir. Pierre n’a alors  qu’une idée : reprendre le cours normal de son existence, mais rien ne se passe comme prévu.

Leurs retrouvailles, aussi inattendues qu’explosives, vont transformer à jamais la mère et son fils. Quelques semaines après sa prestation dans « Le dernier des Juifs » et auréolée de son César d’honneur,  Agnès Jaoui nous livre une  nouvelle performance de haut vol et le metteur en scène Julien Carpentier tenait absolument à travailler avec l’ex compagne du regretté Jean-Pierre Bacri comme il le précise : «  Agnès est une artiste complète, une artiste au sens noble du terme : elle écrit, elle réalise, elle joue, elle chante, etc… Je voulais profiter de toute sa créativité. »

Oscillant entre l’émotion, la drôlerie etla spontanéité dans le récit, « La vie de ma mère » appartient à cette catégorie de films qui restent dans votre mémoire plusieurs jours après l’avoir vu. Sans doute à cause de la générosité qui en émane et de son contenu rempli d’humanité et de tendresse. Une œuvre qui atteint sa cible et qu’il faut découvrir.

René Chiche
« La vie de ma mère », sortie en salles le 6 mars. Durée : 1  h 45