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La semaine de 4 jours, l’essayer c’est l’adopter ?

la mise en place des 35 heures. Alors que nous passons un tiers de notre journée en entreprise, certaines sociétés ont adopté la semaine de 4 jours.

Entreprendre - La semaine de 4 jours, l’essayer c’est l’adopter ?

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Par Marian Pumir de Louvigny, Product Manager France, Factorial

En France, le monde du travail a particulièrement évolué, notamment depuis la mise en place des 35 heures. Alors que nous passons un tiers de notre journée en entreprise, certaines sociétés ont adopté la semaine de 4 jours. Ce modèle, peu développé dans l’Hexagone, a déjà fait ses preuves dans certains pays et ce, avec succès.

Pour réduire le temps de travail, les arguments pour la semaine de 4 jours sont discutés et discutables. Qu’est-ce-que la semaine de 4 jours exactement ? Comment l’appliquer ? Quels sont ses avantages et ses inconvénients, tant pour l’employeur que l’employé ?

La semaine de 4 jours : de quoi parle-t-on ?

Ce sujet est discuté depuis plusieurs années déjà : peut-on travailler plus efficacement, en moins de temps, tout en gagnant autant ? La pratique consiste à travailler 4 jours au lieu de 5 et ainsi bénéficier de 3 jours de repos par semaine. 1 jour de repos supplémentaire qui laisse rêveur : il permettrait au salarié de trouver un meilleur équilibre vie professionnelle/vie personnelle et offrirait un meilleur droit à la déconnexion, tout en impactant positivement l’efficacité et la productivité des employés. 

Le passage à la semaine de 4 jours doit cependant être progressif, car il demande un temps d’adaptation et un changement des méthodes de travail. Alors, deux options s’offrent alors aux employeurs : soit ils peuvent simplement réduire le nombre d’heures de travail hebdomadaires et passer à une semaine de 32 heures au lieu de 35, soit ils peuvent augmenter le temps de travail journalier. Dans certains secteurs où il est compliqué de réduire la durée quotidienne de travail, l’idée serait de la rallonger. Il suffirait donc de répartir les 35 heures prévues dans le contrat sur ces 4 jours.

Déjà adoptée dans certains pays d’Europe, qu’en est-il de la France ?

Cette nouvelle philosophie a fait des émules. Effectivement, certains pays ont testé et approuvé la semaine de 4 jours comme l’Islande ou encore l’Espagne (Delsol et Desigual). En France, le concept n’est pas nouveau. Pierre Larrouturou, ancien Ministre, l’avait déjà proposé en 1996. Et si elle n’est pas encore très répandue, certaines entreprises l’ont d’ores et déjà acceptée comme la société lyonnaise LDLC, pionnière dans le pays.

Cependant, la plupart des infrastructures françaises sont très réticentes à son déploiement. Car elles estiment que retirer un jour de travail nuirait à la productivité et à l’atteinte des objectifs. Mais avec le développement du télétravail, les mentalités évoluent. Les nouvelles perspectives offertes par ce mode de fonctionnement ont prouvé qu’un employé est bien plus efficace quand son bien-être est préservé.

Si la semaine de 4 jours séduit sur le papier, c’est parce qu’elle présente de nombreux atouts. Que ce soit du côté de l’entreprise ou de l’employé, tout le monde semble y gagner : le salarié travaillera moins (longtemps), sera moins fatigué, moins stressé et conservera a priori son niveau de salaire.

Côté entreprise, le travail est mieux organisé (car les tâches secondaires sont supprimées), le taux d’absentéisme diminuera, elle pourra participer à la diminution du taux de chômage ainsi qu’à la diminution de l’empreinte carbone.

4 jours : une méthode qui soulève tout de même des interrogations

Même si la proposition de la semaine des 4 jours semble prometteuse, elle n’en présente pas moins des zones d’ombre. Même si, dans un contexte idéal, le souhait des entreprises serait de conserver le niveau de salaire des salariés, cet aspect n’est pas garanti (comme chez Desigual). D’un point de vue organisationnel, les salariés pourraient également avoir à faire face à certaines difficultés. Avec moins de temps pour réaliser leurs tâches, ils pourraient se retrouver rapidement submergés par une charge de travail trop importante, allant de pair avec l’augmentation du stress et des contre-performances. Certains employés pourraient rencontrer des difficultés à exécuter toutes les missions qui leurs sont confiées. Surtout si ces derniers ne savent pas prioriser. Enfin, la structure de l’entreprise étant à repenser, de nouveaux processus fastidieux et des imbroglios peuvent apparaître.

Finalement, bien qu’elle présente de nombreux avantages, la semaine des 4 jours ne peut être appliquée à toutes les organisations. Son déploiement peut être contraignant voire impossible dans le cadre de certaines activités même si son efficacité est établie. Elle serait bénéfique pour les employeurs, soucieux du bien-être de leurs collaborateurs, et pourrait voir leur productivité et leur chiffre d’affaires s’envoler. Néanmoins, la semaine de 4 jours en France est attendue par de nombreux salariés et figure d’ailleurs au cœur du programme de certains des candidats à la présidentielle 2022. Seul l’avenir nous dira si ce doux rêve partagé par de nombreux Français se concrétisera, ou s’il sera abandonné au profit d’autres tendances plus fortes.

Marian Pumir de Louvigny


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