Je m'abonne

La place perdue de la France en Afrique

Le président français Emmanuel Macron et Mohamed Bazoum, président de la République du Niger, au palais de l'Élysée le 23 juin 2023. (Photo Tomas Stevens/ABACAPRESS.COM)

Afficher le sommaire Masquer le sommaire

La chronique économique hebdomadaire de Bernard Chaussegros

L’actualité récente des événements du Niger nous apprend que le régime militaire de Niamey a ordonné l’expulsion de l’ambassadeur de France. Les putschistes au pouvoir avaient donné 48 heures au diplomate français pour quitter le territoire, ce que Paris avait refusé, arguant de l’illégitimité d’un gouvernement transitoire ne disposant d’aucune autorité pour fonder une telle requête.

L’état-major français a prévenu que les forces militaires françaises étaient prêtes à répondre dans le cas où la situation locale porterait atteinte aux emprises militaires et diplomatiques françaises au Niger. De son côté, le Front patriotique pour la souveraineté du Niger (FPSN), organisation créée au lendemain du putsch du 26 juillet et hostile à la présence militaire française au Niger, a qualifié mercredi l’ambassadeur de France de « citoyen français en situation irrégulière ».

La question du départ des 1.500 soldats basés à Niamey pour aider le Niger dans sa lutte anti-djihadiste se pose également. Le 3 août, les généraux au pouvoir avaient dénoncé une série d’accords militaires avec la France, une décision que Paris a également ignoré, ne reconnaissant que le président renversé comme dirigeant légitime du Niger, parce que démocratiquement élu. Le FPSN a multiplié les appels à participer « massivement » à des marches et manifestations anti-françaises, notamment près de la base militaire française de Niamey, et ce, « jusqu’au départ » des soldats français.

Plus d’un mois après le coup d’État du 26 juillet, le Niger reste sous la menace d’une intervention militaire brandie par la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pour rétablir l’ordre constitutionnel.

Une analyse impartiale de la situation, fondée sur les reportages médiatiques diffusés par les organes de presse internationaux, montre à quel point ces événements ne sont qu’une simple manipulation des esprits. Et d’ailleurs, les images publiées durant ces trois dernières années, et qui montrent des manifestations hostiles à la France après les différents putschs, au Mali, au Burkina-Faso ou au Niger, montrent des masses populaires sans aucun doute manipulées, vociférant sur les avenues et dans les marchés et proférant des accusations improbables contre la France et ses ressortissants. Des journalistes sur place au Niger ont depuis démontré que certains manifestants brandissent des pancartes qu’ils ne savent pas déchiffrer, tandis que d’autres s’échangent des vidéos improbables sensées montrer l’armée française fournir des armes aux djihadistes.

Quelques jours plus tard, c’est au tour du Gabon de connaître un coup d’État, les militaires de la garde nationale refusant le résultat des élections présidentielles à peine proclamé, en écartant le président Bongo. Les putschistes lui reprochent des faits de corruption et d’enrichissement personnel et listent tous les biens mal acquis aux dépens des intérêts de la collectivité publique. Cela étant dit, ils accusent la France d’avoir soutenu depuis des décennies les agissements et le népotisme de la famille au pouvoir.

Il faut réellement relativiser ces accusations portées contre notre pays en sachant que le président de transition, cousin du président déchu, et donc du clan Bongo, est lui-même soupçonné d’avoir placé des avoirs litigieux aux USA. Il s’agit d’une opération de grande envergure lancée contre la France et ses intérêts, une opération de pure manipulation des opinions publiques d’autant plus aisée à organisée qu’elle touche à des populations crédules, souvent frappées par la misère et maintenues dans la précarité par des élites corrompues. Un prochain coup d’état dans un pays « ami » n’est pas à exclure… Le Cameroun ?

Certes, ces élites ont longtemps, notamment après l’indépendance des pays concernés, été soutenues par les différents gouvernements français qui se sont succédés depuis les années 1960, mais les temps ont changé, et le rôle de la France s’est progressivement transformé en des aides au progrès et à la recherche de la paix, tant sur le plan économique ou celui de la formation, mais aussi sur le plan militaire, non pas dans un esprit de conquête mais dans un but suffisamment prouvé de protection contre le terrorisme.

D’ailleurs les populations des pays d’Afrique sub-saharienne en ont tellement conscience qu’elles n’ont de cesse de traverser les zones désertiques du Mali, du Niger et de l’Algérie, pour gagner la Tunisie dans des conditions terrifiantes et en se retrouvant entre les mains de trafiquants sans scrupules. Et en Tunisie, comme chacun le sait, leur exploitation inhumaine se poursuit avec la recherche de passeurs mafieux qui les jettent sur les routes de la méditerranée dans des canots vétustes et surchargés dont beaucoup ne parviennent pas jusqu’aux côtes italiennes. Faut-il se demander pourquoi ces migrants entendent-ils quitter leurs pays pour gagner l’Europe et notamment la France quand ils sont francophones ?

L’erreur de la France

De son côté, la France n’a certainement pas pris la mesure de ce qui se tramait depuis plusieurs années en Afrique, dans son dos. Tandis que notre président, lors d’une réception internationale à Versailles, recevait le président Poutine, qu’il échangeait avec lui forces sourires et affichait une connivence dont il estimait qu’elle faisait de lui le patron d’un État fort et puissant, la Russie menait sournoisement ses actions pour prendre le pouvoir en Afrique.

On s’en souvient, le 29 mai 2017, le président français tout juste élu accueillait à Versailles son homologue russe Vladimir Poutine pour l’inauguration de l’exposition sur Pierre le Grand. L’occasion d’évoquer de manière « non officielle » les grandes problématiques internationales, dont la Syrie et l’Ukraine.

« C’est une démarche qui consiste à se dire les choses, compte tenu de ce que sont nos valeurs, et à chercher des solutions de manière pragmatique », résumait-on à l’Élysée. Et pendant ce temps, et ce dès 2018, le groupe Wagner agissait en Afrique pour Moscou qui affichait une fausse neutralité et déguisait ainsi sa volonté ferme d’expansion en Afrique. Le groupe paramilitaire Wagner opéra d’abord militairement au Mali et en Centrafrique, des centaines de mercenaires intervenant pour Bangui dès l’année 2018, officiellement pour entraîner l’armée. À l’époque, le président Touadéra reprochait à la France, l’ancienne puissance coloniale de la région, de lui « tourner progressivement le dos » en imposant un embargo sur les armes qui, soi-disant, l’empêchait d’armer ses militaires pour combattre les groupes armés djihadistes présents alors sur les deux tiers du territoire.

Fin 2020, c’est sous le prétexte d’une offensive de ces rebelles sur sa capitale que le président centrafricain a appelé Moscou à la rescousse et que des centaines de mercenaires russes ont débarqué et permis, dit-on, de repousser les groupes armés hors des territoires qu’ils contrôlaient. Investissement douloureux, puisque l’ONU et les ONG internationales, ainsi que la France, ne manquaient pas d’accuser les Russes de Wagner, les rebelles et les soldats centrafricains, d’exactions et de crimes contre l’humanité dont avaient été victimes les populations civiles.

Délaissant les confrontations armées avec l’armée française (dont la présence se fondait sur la mise en place des opérations Serval, Barkhane ou Sangaris), les mercenaires du groupe Wagner sont progressivement devenus un « groupe prédateur » parfois même en étant complices des djihadistes. Ils ont pillé pour leur compte et pour celui de Moscou, les ressources naturelles et minières des pays qu’ils étaient censés « protéger » et qu’ils conseillaient militairement. Pour parfaire leur mainmise sur le pays, ils ont attribué l’exploitation directe de ces ressources à de nombreuses sociétés russes liées à Wagner au travers de sa maison mère, Concorde, et de sa myriade de sociétés écrans.

Dans les années suivantes, ce scénario s’est amplifié et a été décliné dans de nombreux territoires, recouvrant parfois plusieurs États d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale. Dans le même temps, Wagner a également développé ses activités de « communication », en l’espèce ses activités de manipulation des mentalités et des opinions, notamment en faisant fonctionner à plein régime ses usines à Troll, celles qui sont notamment intervenues lors des élections présidentielles aux États-Unis et en France en 2017.

C’est la raison pour laquelle le groupe Wagner a œuvré en sous-main pour contribuer à chasser nos militaires en menant des opérations terroristes et en utilisant tous les moyens modernes de la désinformation, afin d’agiter les populations et les dresser « contre l’occupant » ! Certains dirigeants auraient intérêt à revenir à plus de prudence dans des amitiés qui risquent de déstabiliser et d’appauvrir définitivement leurs pays pourtant déjà passablement en faillite.

S’opposer à la France, un moindre mal !

De longue date, la Russie est à la recherche de ressources dont elle ne dispose pas. Riche de gaz et de pétrole, elle est en manque des ressources rares que les technologies d’avant-garde requièrent. Et ces ressources-là, l’Afrique en est excessivement riche. De ce fait, de nombreux contrats lient des sociétés africaines à des sociétés européennes et notamment françaises. De quoi aiguiser les appétits de l’ogre russe !

La Russie n’allait toutefois pas s’attaquer à la France, en tous cas frontalement, compte tenu de la puissance nucléaire du pays. Mais le président russe savait parfaitement que, parmi tous ceux qui ont des intérêts politiques et économiques en Afrique, la France est le maillon faible. Poutine n’allait certes pas s’attaquer aux USA ou à la Chine pour asseoir sa position de leader mondial, comme il l’espère avec le renouveau de la défunte URSS. La France ferait l’affaire.

D’autant que nul n’ignore le côté schizophrène des élites françaises. On appelle ça « ménager la chèvre et le chou ». Dans les sphères du pouvoir français on a qualifié cette attitude de stratégie de « l’en même temps ». On se hausse du col, on proteste, on se manifeste par des coups de menton, mais en même temps, on en revient toujours à la sacrosainte idée de la tolérance héritée et mal assimilée depuis le siècle des Lumières, et l’on accepte tout ! De fait, lors de la première rencontre avec Poutine, le président Français s’est cru le plus fort en disant « ce qu’il avait à dire ». Il a ainsi précisé : « Quand j’ai dit les choses une fois, je n’ai pas pour habitude d’y revenir », estimant sans doute qu’il pouvait dès lors se tourner vers la perspective d’une vision et d’une action commune !

Tout aurait été dit sans détours, et sans naïveté, notamment sur la question des « dossiers qui fâchent », au premier rang desquels la Syrie, l’Ukraine ou la Tchétchénie, ou encore le passif de l’ingérence russe dans la campagne présidentielle.

De son côté, la Chine est le second des « ogres » du monde militaire et économique qui veulent faire « main basse » sur les richesses africaines, ceux qui ne sont que de nouveaux colonisateurs sans foi ni loi. Insidieusement, depuis des décennies, ils veulent prendre la place des européens et manipulent les populations. Mais leur objectif est toujours le même, s’enrichir au détriment des pays africains, piller les ressources naturelles locales, plus encore que les européens n’ont jamais pu le faire, et agrandir leur périmètre mondial d’influence. Ces puissances cherchent aussi à favoriser l’implantation dans cette partie du monde de régimes autocrates pour éliminer les idées démocratiques qu’ils exècrent, et ainsi éviter de devoir composer avec une opinion publique et une presse libre qui pourraient dénoncer leurs prédations.

L’irrésistible percée chinoise en Afrique suscite de vives controverses au sein de la communauté internationale. Que cherche la Chine, aider à l’émancipation politique et économique du continent ou freiner son développement en créant encore plus d’instabilité ? À en croire les analystes occidentaux, la Chine serait en train de dévorer et d’inféoder l’Afrique, d’écarter les anciens pays colonisateurs sous de fallacieux prétextes, pour se « nourrir sur la bête » ! Trop sure de son bon droit du fait de sa formidable croissance économique, mais surtout animée par sa soif inaltérable de trouver des matières premières, des terres agricoles nourricières, de rechercher de nouveaux débouchés et son désir autocratique d’accroître sa sphère d’influence, la Chine ferait primer la seule poursuite de ses intérêts sur toute autre considération.

Elle prétend œuvrer pour une nouvelle solidarité entre pays du Sud, elle ne poursuit en fait qu’une stratégie visant à imposer à l’Afrique un nouveau rapport de forces de type colonial, pour ne pas dire féodal, tant la puissance de l’argent et l’abysse de l’endettement annihile toute souveraineté.

En tout premier lieu, on comprend que la Chine veut tirer profit des ressources naturelles de l’Afrique. Mais par-delà le mythe de la défense des peuples opprimés, on sent que la stratégie africaine de la Chine, qui n’est pas connue pour ses valeurs de liberté et de fraternité, risque surtout de saborder durablement les progrès réalisés en Afrique par la communauté internationale en faveur des droits de l’homme et de la démocratie. L’offensive chinoise sur le continent s’apparenterait bien moins à un vecteur de développement qu’à un frein à la démocratisation et à un facteur d’instabilité au plan régional.

Pour parer aux critiques qui lui sont faites, la Chine rappelle la responsabilité des pays du Nord dans la dégradation des conditions d’existence en Afrique et leur incapacité jusqu’ici à relever les défis du développement, et ils prétendent ridiculement que les Occidentaux ont des préjugés antichinois qui s’expliquent par leur frustration à l’idée de perdre une zone d’influence historique, arguments qui ont malheureusement assez largement convaincu certains dirigeants et intellectuels africains, séduits à la fois par les résultats du développement chinois et par l’opportunité que leur apporte la Chine de rompre les liens de dépendance existant encore avec leurs anciens colonisateurs.

Un nécessaire dialogue de la France avec les nations africaines

La relation de la France avec l’Afrique est ancienne. Elle date de l’ancien régime, à une époque où les royaumes européens, anglais, français, allemands et espagnols, lançaient leurs bateaux sur les mers du globe à la recherche de terres libres ou inexploitées, à la recherche de denrées susceptibles d’être commercialisées. C’est ainsi qu’ont été créés les « comptoirs ». La France a essentiellement développé ses comptoirs de l’Inde, mais en Afrique, c’est avec le Sénégal qu’elle avait construit une histoire commune durable.

D’après le calendrier électoral, le continent africain devait connaître six « présidentielles » en 2023, au Nigeria en février, en Sierra Leone en juin, au Liberia en octobre, à Madagascar en novembre, en République Démocratique du Congo en décembre et enfin au Gabon, dans le cours du second semestre. Mais il ne faut pas se leurrer, le bilan économique sera aussi au centre des élections présidentielles de 2024. Ce sera par exemple le cas au Sénégal qui a connu une croissance solide ces dernières années et où les électeurs seront, de ce fait, attentifs aux programmes économiques, à leurs capacités à stimuler la croissance et à créer des emplois. Depuis son accession au pouvoir, le président Macky Sall, qui ne se représentera pas, a fait voter plusieurs réformes économiques et les a accompagnées de moyens structurels. Ces réformes ont permis une croissance économique dynamique, en moyenne de près de 7,00% par an entre 2014 et 2019, croissance en partie due à l’augmentation des exportations et soutenue par des investissements dans les secteurs de l’énergie, de l’agriculture et des infrastructures.

La France a encore un rôle majeur à jouer en Afrique, non pas à l’occasion de cocktails de fin de soirée, mais en prônant une vraie ambition politique et économique. Il faut en effet impulser une démarche volontariste et visible en soutenant, dans le cadre d’une nouvelle stratégie, à côté de ceux des dirigeants africains qui incarnent encore la démocratie, la lutte contre l’obscurantisme et la stabilité du continent.

Il existe, entre la France et l’Afrique, de nombreuses possibilités de dialogue qui offrent autant d’occasions de relever des défis communs. Ces instances, généralement animées par des intellectuels reconnus en Afrique comme en Europe, rassemblent des personnalités indépendantes et des acteurs de terrain et des chefs d’État. Cette volonté de dialogue a été initiée en 2021par une douzaine de pays, l’Angola, l’Afrique du Sud, le Burkina Faso, le Cameroun, la Côte d’Ivoire, le Kenya, le Mali, le Niger, le Nigéria, le Sénégal, la République démocratique du Congo et la Tunisie.

Mais cela ne va pas sans susciter des critiques, notamment parmi les jeunes Africains qui ont d’ailleurs, l’an passé, interpellé le président de la République Française sur sa politique africaine, et tout particulièrement sur le sort des migrants qui traversent la Méditerranée en prenant tous les risques. Nombreux sont les Africains qui fustigent le « colonialisme », « l’arrogance » ou le « paternalisme » français, et reprochent à notre pays son passé colonialiste. Il faut passer à une autre histoire, loin de celle des colonies des siècles passés ou des « arrangements » entre amis de la Françafrique. Pour lutter contre les immigrations si critiquées, le remède n’est-il pas de participer au rééquilibre des démocraties en Afrique, de participer à la lutte contre les corruptions multiples et de contribuer à un véritable et récurrent développement moderne des pays les plus pauvres.

De ce point de vue, c’est sans doute le Sénégal qui présente le plus d’intérêt ! Il s’agit d’un territoire d’avenir, non pas d’un terrain de jeu pour ceux qui veulent accaparer les richesses du pays comme veulent le faire les Chinois ou les Russes, mais d’un espace de liberté démocratique où les entrepreneurs français peuvent apporter compétences et technologies, et transférer leurs savoirs vers les entrepreneurs locaux, protégés par des infrastructures économiques et politiques solides.

Il faut que l’Afrique connaisse enfin un vrai essor ! C’est possible, en misant comme au Sénégal sur la démographie, la santé et l’éducation, les femmes, la sécurité et l’apprentissage des langues. Il faut aider l’Afrique à donner à ses enfants un avenir de paix et de progrès !

Bernard Chaussegros


Vous aimez ? Partagez !


Entreprendre est un média indépendant. Soutenez-nous en nous ajoutant à vos favoris Google Actualités :

1 commentaires sur « La place perdue de la France en Afrique »

  1. Vous prenez vraiment les africains pour des cons ma parole!! Cessez de diffuser des âneries ! Vous croyez vraiment surr rer nous avons besoin des russes pour vous haïr?! Vous vous débrouillez très bien tout seuls pour être détestés! Les discours de vos politiques sur les immigrés, votre racisme et votre mépris suffisent à vous rendre détestables ! Ajoutez à cela le passé colonial et post colonial n’arrangent rien! Vous perdrez ce que vous appelez le « intérêts français », et la bêtise et la pauvreté changeront de camps !

    Répondre

Publiez un commentaire

Offre spéciale Entreprendre

15% de réduction sur votre abonnement

Découvrez nos formules d'abonnement en version Papier & Digital pour retrouver le meilleur d'Entreprendre :

Le premier magazine des entrepreneurs depuis 1984

Une rédaction indépendante

Les secrets de réussite des meilleurs entrepreneurs

Profitez de cette offre exclusive

Je m'abonne