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La fermeture des rayons non essentiels des hypermarchés va coûter cher

Entreprendre - La fermeture des rayons non essentiels des hypermarchés va coûter cher


Une mesure technocratique qui ne compensera en rien l’interdiction faite aux petits commerces d‘ouvrir. La réouverture des petits magasins peut se faire avec des procédures renforcées et sous le contrôle des maires. L’impératif sanitaire ne doit pas se faire au détriment de toutes les autres activités. Bruno le Maire et Alain Griset ont pris date.

La décision surprise du gouvernement Castex visant à faire fermer les rayons des produits dits  » non essentiels“ des hypermarchés va t‘elle contribuer à améliorer un tant soi peu la prospérité générale et les conditions de vie du pays ? Certainement pas, c‘est même l‘inverse ! Exemple les chaussettes made in France Labonal ou Kindy, les cafetières Moulinex ou les produits de maquillage Clarins ne pourront plus être commercialisés en grande surface. Cela est pénalisant pour nos industriels, pour les consommateurs qui ne pourront même plus se procurer un pyjama pour bébés (ce n’est qu‘un exemple) et pour notre économie en général. Une telle restriction va encore accélérer la récession et la baisse de recettes fiscales (TVA) pour le budget de l‘Etat qui n‘en n‘a pas vraiment besoin en ce moment !

Comment peut-on en arriver à prendre une décision aussi aberrante ? Ce type de mesure résume assez bien l’espèce de fébrilité qui semble frapper nos gouvernants par les temps qui courent.

Une mesure coercitive qui n’a été prise que pour tenter de calmer la grogne des petits commerces (350000 en France) obligés de fermer contrairement à la grande distribution. Avec Francis Palombi, actif président de la Confédération des Commerçants de France (CDF), on comprend le mécontentement de ces indépendants frappés très lourdement alors qu‘il aurait été assez simple de leur permettre d‘organiser des procédures d‘ouverture, placées sous le contrôle des maires, avec un système de rotation (un jour sur deux) et en n‘autorisant la présence d‘un seul client à la fois par boutique. Rappelons que de plus en plus de maires à l‘instar de Véronique Besse aux Herbiers (Vendée), Gilles Platret à Chalon-sur-Saône ou Justine Guyot à Decize (Nièvre) autorisent par décret leurs commerçant à pouvoir ouvrir dans leurs communes. Et cette fronde des élus locaux ne fait que se développer.
Il y avait des solutions. Notre appareil technocratique n‘a pas voulu les voir. Pour un gouvernement qui devait être celui des territoires, c‘est réussi !

La fermeture des librairies, commerces jugés non essentiels, en dit long aussi sur la conception que se font nos gouvernants de leurs administrés. Ceux -ci n’auraient-ils plus aucun besoin de lire et réfléchir ? Un travers dans lequel n‘est pas tombé le gouvernement belge, pays où on peut encore se procurer le dernier Houellebecq. Rappelons que 40 % des livres vendus en France se fait encore via le réseau des librairies indépendantes.

Tout cela fait le jeu de l’américain Amazon dont la croissance record dans notre pays va encore s‘accentuer. Le géant fondé par Jeff Bezos réalise dans l‘hexagone plus de 10 % de ses ventes monde et les 10000 emplois créés dans l‘hexagone par sa filiale française sont loin de compenser les centaines de milliers qu‘il a contribués à détruire dans notre appareil de distribution.
Rappelons aussi à nos confrères des médias et de la télévision qu‘il y a aussi des concurrents français alternatifs à Amazon et qu‘il serait bon aussi d‘en informer les consommateurs. Cdiscount dans l‘alimentaire, La Redoute ou Veepee dans le textile, Manomano dans le bricolage, Spartoo dans les chaussures ou Fnac et Chapitre dans l’édition…même si ce ne sont que des exemples !
Il n’est pas encore trop tard pour le gouvernement de revenir sur ces décisions ineptes.Bruno Le Maire, le ministre de l’économie, a donné rendez-vous au 13 novembre. Alain Griset, l‘actif ministre des PME, a averti sur l’incapacité de l‘Etat à pouvoir continuer longtemps à financer les pertes. Bizarrement, les mouvements patronaux, CGPME ou Medef semblent curieusement assez absents d‘un débat pourtant crucial.

Il y va de notre avenir à tous. Car ne nous y trompons pas, il faudra aussi rembourser un jour tous ces milliards distribués à foison actuellement par l‘Europe !

Robert Lafont


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