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La crise en Ukraine va-t-elle achever de neutraliser toute souveraineté française dans le bloc européen ?

La question est moins saugrenue qu’il n’y paraît. À quoi assistons-nous ces derniers jours depuis l’invasion de l‘Ukraine par la Russie le 24 février 2022 ? À un unanimisme de tous les instants, où il n‘y a même plus le moindre débat

Le President Emmanuel Macron

La question est moins saugrenue qu’il n’y paraît. À quoi assistons-nous ces derniers jours depuis l’invasion de l‘Ukraine par la Russie le 24 février 2022 ? À un unanimisme de tous les instants, où il n‘y a même plus le moindre débat notamment sur la question de l‘OTAN qui redeviendrait, à la faveur de cette crise, l‘instrument incontournable unique des Européens pour garantir leur défense. Il y a pourtant d‘autres scénarios à mettre en œuvre pour notre défense commune.

Rappelons d’ailleurs que nous n’avons aucune obligation à faire rentrer de nouveaux pays dans l’OTAN même si certains le demandent. Ce n‘est pas parce que l’Ukraine le demandait qu’il fallait l’accepter. On pourrait aussi essayer de compter sur une armée européenne vraiment indépendante ; après tout les Allemands ne viennent- ils pas avec un investissement de 100 milliards (2% du PIB) dans sa défense décidé par Olaf Scholz d’adresser un message clair en ce sens. On peut aussi, malgré le Brexit, penser à réactiver, comme le préconise le docteur en géopolitique Frédéric Encel, le processus de Lancaster House visant à renforcer la mutualisation en matière militaire entre la France et le Royaume-Uni. Ce n‘est pas à exclure non plus.

A la faveur de cette guerre d’Ukraine, la plupart des commentateurs, tels un seul homme, nous décrivent aussi l‘Europe, telle qu’elle est organisée dans ses institutions actuelles (pourtant largement critiquées), comme l’horizon indépassable de l’avenir du continent. N’y a-t’il pas pourtant là aussi une autre organisation à mettre en œuvre, une Europe d’avantage confédérale, véritable alliance de nations que « machin « technocratique ?

Avec cette accélération de l’histoire, certains semblent prendre leurs désirs pour des réalités. Et l‘on voit même Madame Ursula Von der Leyen s‘autoriser à dire vouloir l’interdiction d’un média, en l’occurrence la chaîne russe RT News, sans en avoir aucune autorité à le faire. De qui se moque-t-on ? Elle n’a sur le sujet aucune légitimité. On sait, d‘autre part, que quand on commence à se mettre à interdire un média, on ne sait jamais jusqu’au cela peut aller…

Avec ces dérives sémantiques mais non dénuées d’arrière-pensées politiques, vous l’avez compris, notre pays semble pris dans une tenaille qui risque de lui faire perdre l’essentiel de ce qui faisait autrefois sa force et sa singularité : à savoir l‘autonomie de sa puissance militaire (7éme du monde) et l’indépendance de sa politique internationale, symbole dans le monde d‘une politique d’équilibre entre les blocs.

L’enjeu n‘est donc pas mince pour notre pays et, tous ceux qui feignent de ne pas s‘en apercevoir, sont soit des mondialistes avérés, pas mécontents d’enserrer d’avantage encore l‘indépendance française dans un vaste ensemble international inféodé aux intérêts atlantiques. Soit des esprits de courte vue qui,s ous couvert d’idéal multinational, vont nous faire passer dans un monde encore plus dérégulé où la France n‘aura pas plus de voix au chapitre que le Luxembourg ou la Roumanie. Est-ce bien cela que nous voulons ?

Robert LAFONT


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