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La biotech Genfit passe une alliance avec Ipsen

Pascal Prigent, PDG de Genfit

C’est un accord assez idéal dont pourrait s’inspirer nombre de jeunes pousses pour accélérer leur conquête du monde. Il est difficile d’être bon partout, et nos nouveaux entrepreneurs éprouvent parfois du mal à étendre la commercialisation de leurs produits, voire même à assumer l’ensemble de leur chaîne de fabrication ou de logistique.

On a vu récemment Marc Simoncini, emblématique entrepreneur de Jaïna Capital, ne pas hésiter à s’accorder avec SEB, le géant bourguignon de l’électroménager mondial (33 000 salariés, 7 milliards d’euros de chiffre d’affaires avec Téfal, Calor, Moulinex ou Rowenta), afin d’optimiser la production de ses vélos électriques haut-de-gamme Angell.

On a vu également Carrefour, le leader français de la grande distribution, miser sur la jeune pousse Cajoo, fondée par l’intrépide Henri Capoul (40 millions d’euros de levée de fonds en 2021) pour accélérer la mise en place de son service de livraisons ultra-rapides dans les grandes villes.

Le groupe présidé par Alexandre Bompard, dont tout Paris bruisse actuellement d’une possible alliance imminente avec Auchan, a pris une participation minoritaire dans Cajoo pour en faire le roi de la livraison de courses en moins de 15 minutes. C’est bien parti. Il y a d’autres exemples comme Blablacar, la plateforme de covoiturage qui n’avait pas hésité à s’allier à la SNCF pour se développer plus vite et mieux, notamment dans les cars avec son service de bus Ouibus.

Start-up et ETI, le duo gagnant

Et on apprend que la biotech lilloise Genfit, créée en 2015 et cotée sur Euronext Paris, signe un accord stratégique avec Ipsen, laboratoire pharmaceutique indépendant (détenu majoritairement par la famille Beaufour et coté sur Euronext), situé à Boulogne- Billancourt (92) et spécialisé en neurosciences et maladies rares (2,7 milliards d’euros de chiffre d’affaires, 5 700 salariés) pour mieux commercialiser son nouveau médicament, l’Elafibranor, qui semble avoir d’excellents résultats pour traiter une maladie rare du foie (la maladie de Nash, appelée aussi cholangite biliaire primitive).

Le partenariat entre les deux groupes français est intelligent et prévoit une licence globale exclusive pour Ipsen de fabrication et de commercialisation en contrepartie d’un premier versement de 120 millions d’euros. D’autres règlements pouvant aller jusqu’à 360 millions seront accordés en cas de succès et d’objectifs atteints.

Une telle arrivée de cash permet à Genfit, dirigée par Pascal Prigent, de continuer et d’amplifier ses recherches, (notamment en R&D sur la cirrhose du foie et en investissant à son tour 3 millions d’euros sur la prometteuse biotech tricolore Genosciences Pharma) tout en nouant un vrai partenariat a long terme avec Ipsen qui, au passage, investit 29 millions d’euros dans la biotech lilloise pour prendre 8 % du capital.

Ce type de partenariats gagnant-gagnant entre jeunes pousses et ETI ne peut que se développer dans l’avenir. C’est à coup sûr une voie à explorer pour nombre de nos entrepreneurs. « Small is beautiful », mais conquérir le monde, ce n’est pas mal aussi. Ce n’est pas Nicolas Dufourcq qui nous contredira, lui qui a lancé avec Bpifrance le programme « Big », plus grand rassemblement d’entrepreneurs d’Europe pour mieux conquérir la planète. Tout un programme. Vous avez dit « start-up nation ! ». C’est en cours.

Robert Lafont


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