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ISF vert : l’impôt de trop !

Pierre Moscovici, actuel premier président de la Cour des comptes, plaide pour un "ISF vert". (Photo by Raphael Lafargue/ABACAPRESS.COM )

La révolte fiscale n’est pas loin, comme dirait l’économiste vedette des réseaux sociaux Charles Gave, invité récemment du mouvement Contribuables Associés.

Cette ubuesque histoire d’ISF vert pourrait même être la goutte d’eau qui pourrait faire déborder le vase. Alors que notre pays est celui qui est le plus fiscalisé des pays développés, voilà que de beaux esprits ne trouvent rien de mieux pour rééquilibrer nos finances publiques que de vouloir charger un peu plus la fiscalité des acteurs économiques et des détenteurs de patrimoines. Un contresens économique total même si l’on peut s’accorder sur l’urgence de disposer d’une politique de décarbonation active.

Symptomatique du reste de constater que la proposition émane non pas de la France Insoumise mais de hauts fonctionnaires ou de dirigeants politiques responsables et qui, toute leur vie, ont exercé des responsabilités dans le cadre de la haute fonction publique. Et ils ne trouvent rien de mieux que de sanctionner un peu plus la partie la plus dynamique de la sphère privée. Après l’économiste Jean Pisani-Ferry, esprit réputé brillant (il a été co-concepteur du programme d’En Marche en 2017), dans un rapport de France Stratégie, c’est maintenant au tour de l’expérimenté Pierre Moscovici, actuel premier président de la Cour des comptes, pourtant astreint à ce titre à un devoir de réserve, d’enfourcher ce nouveau cheval de bataille fiscal de l’ISF vert.

On marche décidément sur la tête. Bruno Le Maire, le ministre de l’économie, ne s’est pas fait prier pour répliquer vertement que « les contribuables visés par cet hypothétique ISF vert paient déjà 75% de l’impôt sur le revenu ». Oubliant au passage de parler de l’IFI (Impôt sur la Fortune Immobilière), spécificité française rapportant plusieurs milliards d’euros au budget du pays et handicapant notablement une activité immobilière, essentielle à tous, et dont les professionnels comme Michel Platero (ex-patron de la FNAIM Paris) évaluent, dans le magazine Entreprendre, la taxation globale cumulée à plus de 70%. Une quasi spoliation.

Comment dès lors nos médias et commentateurs peuvent-ils laisser passer une telle ineptie sans donner les faits alors que la priorité, au lieu d’alourdir le fardeau fiscal, est de dégager au contraire de substantielles économies de fonctionnement sur le budget de l’État. Citons, à ce sujet, l’essayiste Olivier Babeau, l’un des rares à inciter : « l’État à défiscaliser l’investissement dans la transition écologique ! »

Finalement, dans le microcosme parisien, on le voit avec cet ISF vert, Madame Sandrine Rousseau est loin d’avoir le monopole des propositions insensées. Il n’est jamais trop tard pour les démonter. Ce devrait être le rôle des médias de réalité. Avec un bon point dans cette affaire pour Emmanuel Macron, le chef de l’État qui a osé rappeler qu’il est important « d’éviter le piège à la con du débat sur la fiscalité des riches ». C’est réussi, mais jusqu’à quand ?

Robert Lafont


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