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Guillaume Musso a raison : la vie est un roman !

CC BY-SA 4.0

Je ne connais pas personnellement Musso, mais le titre de son nouveau livre La vie est un roman (tiré à 400 000 exemplaires par Calmann-Lévy) semble prémonitoire de sa vie, à moins que ce n’en soit le parfait résumé… Voilà un ancien prof d’économie d’un lycée en Lorraine qui a vécu toute son enfance sur la Côte d’Azur, entre Biot et Antibes, dans les Alpes-Maritimes, fils d’un cadre de la finance et d’une mère bibliothécaire, en passe de devenir le premier écrivain français toutes catégories confondues.

Tout a commencé comme dans un rêve. Après avoir remporté un premier concours de nouvelles au collège, il se met à griffonner des textes le soir après ses cours jusqu’à trois heures du matin… Mais le grand basculement intervient après un accident de voiture, ce jour où il faillit perdre la vie au volant de sa Renault 5 en percutant un sanglier sur l’autoroute en Provence. Cela lui donne l’idée d’écrire Et après…, récit surnaturel qu’il adresse à Bernard Fixot, patron des éditions XO. Le découvreur de Marc Levy flaire tout de suite le bon filon. Le gendre de Giscard d’Estaing — marié a sa fille, Valerie-Anne, en 1987 — en écoulera 230 000 exemplaires avant même la sortie en librairie.

La machine Musso est lancée, elle ne s’arrêtera plus. Lu dans le monde entier. Loin devant Houellebecq, Camus, voire Balzac, ses livres sont vendus à plus de 30 millions d’exemplaires et sont traduits dans 45 langues. Record battu ! On est loin des visions ultra réalistes et glauques du monde en gestation, esquissées avec talent et quelques années d’avance par le fulgurant et inclassable auteur de La Possibilité d’une île. Chez Musso, cela semble plus tranquille : « j’écris des livres que j’ai envie de lire », déclare sobrement au JDD cet écrivain laborieux de 45 ans qui se met à sa table de travail chaque jour de 9 à 19h.

Bon, j’arrête de vous parler de lui parce que, confidence, je ne l’ai pas encore lu à ce jour. Mais là, c’est sûr, j’ai envie de m’y mettre. Pas forcément pour découvrir un grand auteur, mais d’abord pour voir ce que les gens lui trouvent. Réussir à faire acheter un livre à des caissières de supermarché, qui n’en achètent pas plus de deux en moyenne par an, n’est pas à la portée de n’importe qui. Et sur la durée, cela ne peut pas être qu’un simple coup marketing — tous les Jacques Séguéla de la terre vous le diront.

En vérité, ce qui m’intéresse le plus chez lui, c’est le parcours du bonhomme. Un tel succès fait forcément un peu tourner la tête. Le seul problème, c’est que sa tête, elle, semble pour l’instant bien accrochée. La vie est un roman !

Robert Lafont


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