À l’entrée du village, le patron de la « Guinguette de Giverny », petit bistrot en bord de la rivière se frotte les mains. Sa petite table bucolique ne désemplit pas. En serrant les mains, il rétorque à mon « Merci Monet » par un sourire jovial : « Oui, merci et par ici la monnaie ! »
À la carte, si la bière de Giverny a fait long feu, remplacé par le cidre local » le verger de Giverny », le serveur m’annonce la sortie prochaine d’un vin de Giverny. Pourquoi pas, Vézelay (dans l’Yonne) a bien réhabilité le sien en quelques années grâce aux efforts du grand chef Marc Meneau (aujourd’hui disparu) et est même devenue une AOP. Dans la commune normande ; 6 000 pieds de vigne ont ainsi été plantés cette année près de l’église Sainte Radegonde !
Le petit village de l’Eure, 500 habitants aujourd’hui, si cher au cœur du peintre des Nymphéas (il y vécut 43 ans de 1883 à 1926) est devenu une véritable attraction touristique mondiale, 700 000 visiteurs attendus cette année et un million en perspective d’ici 5 ans selon le maire Claude Landais. Au fil des ruelles et des maisons à colombages, on parle autant anglais que chinois dont la présence est de plus en plus notable. Les restaurateurs ne s’y sont pas trompés. Au centre, le bistrot des » Nymphéas » réussit même à vous concocter les plats préférés du maître de l’impressionnisme, ceux-là même qu’il dégustait en compagnie de Clémenceau.
Plus loin en bord de route, un jeune couple a eu l’idée de rénover un petit pavillon avec jardin pour y installer au milieu des fleurs et des plantes une vaste restauration de plein air « la parenthèse ». Tout cela est bon enfant avec ses flonflons. On est bien loin, en cette veille de premier mai, des fameuses » casserolades » tant annoncées partout. Les touristes, ici, reprennent leur souffle même si la queue pour visiter le fameux domaine de Monet dépasse bien l’heure d’attente.
À la sortie du village, un splendide moulin du XVIème siècle, entièrement rénové avec 10 chambres et splendide parc de 3 hectares proposé par Century 21 pour 1,710 M€, attend toujours son acquéreur. L’endroit avec vue sur l‘Epte semble idéal pour accueillir une hôtellerie de charme.
Giverny a compris que c’était cette France que l’on ne voulait pouvoir conserver encore longtemps. Chaque année, quelques 700 000 visiteurs viennent reprendre un peu de ce parfum d’antan. Un peu comme dans de nombreux villages pittoresques de l’hexagone, si chers à Stéphane Bern (Riquewhir en Alsace, Collonges-la-Rouge en Corrèze, Barfleur dans la Manche, Les Baux-de-Provence, Salers dans le Cantal, Uzes dans le Gard, ou Veules-les-Roses en Seine-Maritime …), autant de bourgades charmantes qui, à défaut de disposer d’usines, relèvent le goût et le parfum d’une douce France éternelle qui ne veut pas finir et qui plait tant au monde.
Non loin de là, de l’autre côté de la Seine, la petite ville de Vernon tarde à s’embellir comme l’a fait sa voisine Mantes-la- Jolie, la bien nommée et à imaginer que le tourisme ne demande qu’à prospérer. Un seul petit bistrot est ouvert en centre-ville. C’est dommage, d’autant que nous sommes juste en dessous du château royal de Bizy qui ne demande qu’à être d’avantage visité, 20 000 visiteurs par an.
La propriétaire Madame Vergé Suchet d‘Albufera, 90 ans, héritière du Maréchal Suchet, a beaucoup de mérite d’entretenir le vaste domaine de 80 hectares ayant appartenu au Duc de Penthievre, le petit fils de Louis XIV et de Madame de Montespan, devenu l’homme le plus riche d’Europe, le Bernard Arnault du XVIIIéme siècle. « Un homme si aimable qu’il payait ses employés même quand ils étaient malades. Du coup, il fût épargné pendant la révolution ». Dixit la guide !
La perspective de l‘ouverture, non loin de là, de la fameuse usine Hopium, la voiture à hydrogène made in France tarde à se concrétiser. C‘est la France qui musarde… Un prêt de 2 M€ vient de lui être accordé par la région Normandie pour accélérer ses recherches sur la pile à combustible.
Robert Lafont
Et bien, cher Monsieur le journaliste !
Il était de votre devoir de vous relire avant de publier votre « post ». Vous présentez tout sans rien développer. Vos intentions sont aussi vagues que votre écriture. Et pourtant, c’est vrai que Giverny est un sacré business. Il a fallu parler d’un restaurant étoilé, tenu pas un « Top Chef » étoilé. Des 179 logements que l’on peut louer sur Airbnb et qui profitent de la pénurie d’offre hôtelière dans la région. Du business des salons de thé, de celui des galléries d’art saisonnières. Tout ce beau monde réalise le chiffre d’affaire de toute une année en espace de 6 mois. Ce sont donc de business à mi temps. Mais personne ne se plaint.
Il paraît que pour acheter une maison à Giverny il faut avoir l’aval d’un certain nombre de personnalités. Et que peu importe le moyen dont vous disposez, il faut aussi avoir son pedigree.
Oui, Giverny est un sacré business, mais il n’est pas réservé à tout businessman.
Cher Monsieur,
Je suis le propriétaire du restaurant La Guinguette. Je constate que vous inventez des propos et des attitudes que je n’ai jamais eus. Tout ceci est proche d’un contenu diffamatoire, d’autant que, comme vous l’avez certainement constaté en déjeunant chez moi, je prend soin de conserver un espacement de tables suffisant afin d’accueillir correctement la clientèle, même si c’est au détriment de mon CA. Je me réserve avec mon avocat la possibilité de donner les suites qui conviennent à vos écrits.
J’ajoute que ce genre d’article accroit malheureusement, à juste titre, la défiance grandissante envers les « journalistes ».