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Freelance.com dépasse le milliard, et Sylvestre Blavet donne l’impression de ne pas y toucher

Dans le business, il y a d’incroyables chefs d’entreprises et qui ne font pas forcément parler d’eux. C’est dommage !

Entreprendre - Freelance.com dépasse le milliard, et Sylvestre Blavet donne l’impression de ne pas y toucher

« Je ne sais même pas pourquoi on se rencontre ! » Cela commence bien pour un premier contact. Au Flandrin (la cantine de Vincent Bolloré, avenue Henri Martin à Paris), le rendez-vous est organisé par son agence RP Wordcom et son responsable marketing, Alexis Favre. D’habitude, le PDG de Freelance.com délègue les interviews à Jean-Hugues Zenoni, le vice-président de l’entreprise. Mais pour Entreprendre, il fait exception : « Je connais bien votre magazine et depuis longtemps. Il fait partie des historiques avec Challenges ou Capital… même si je m’informe de plus en plus sur le net, sauf qu’on le fait moins bien car on finit par ne lire que les titres et les premières lignes. »

Il est comme cela Sylvestre Blavet, il ne se pose pas de questions ou plutôt il s’en pose plein. « Quand je rentre dans un restaurant, je m’amuse à compter le chiffre d’affaires qu’il peut faire. »

Tout a du sens pour cet ingénieur en mécanique de 57 ans, diplômé de HEI Lille, ex-consultant informatique (Atos, Dassault Systèmes), et qui trouve sa voie en 2006 en s’associant à la famille Billette de Villemeur (CBV Ingénierie) pour monter des plateformes techniques (Petrolis) en Afrique : « Dès le début, j’ai toujours recherché la liberté. Quand on se lance, il ne faut pas trop s’inquiéter. Si cela ne marche pas, on peut toujours recommencer. »

Ce faible stress est la marque des grands self-made-men, des passionnés à sang-froid. Sous des airs patelins (voir sur EntreprendreTV), il réalise un sacré parcours. En 2016, quand il reprend Freelance.com, la jeune pousse, fondée en 2001, réalise 40 millions d’euros avec 80 collaborateurs. 8 ans après, Freelance.com, cotée sur Euronext, pèse 1 milliard d’euros de CA avec 350 salariés et une rentabilité proche des 3%. Une incroyable progression. Certes, il y a eu l’essor des auto-entrepreneurs (merci à Hervé Novelli, le ministre créateur du statut), le boom du numérique et du travail à distance, mais cela n’explique pas tout. « Nous avons repris pas mal de concurrents y compris dans le portage salarial qui fait la moitié de nos ventes aujourd’hui. »

Le portage salarial représente en France un marché de 1,5 milliards d’euros avec 100 000 salariés portés. Il y a de la marge. Sylvestre connaît bien un de ses concurrents, le fondateur du Hibou, (plateforme de freelances pour la Tech), l’incroyable Christophe de Becdelievre. Ils se retrouvent parfois sur les pistes à Courchevel.

La consolidation du secteur est loin d’être finie. L’autre concurrent Malt consomme beaucoup de cash. Il y aura des regroupements au niveau européen; les Néerlandais ne sont pas les plus mauvais. On l’a vu sur un secteur voisin : celui du travail temporaire.

Sylvestre Blavet donne l’impression de ne pas y toucher, et le sentiment de pouvoir s’adapter à bien des situations. C’est un bon client. Il devrait vite prendre goût aux médias.

Robert Lafont


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