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Femmes et marocaines : leadership, passion et transmission incarnés

En proposant d’échanger et de mettre en lumière la thématique féminine, l’Université citoyenne marocaine du sport fondée par Mustapha Belkaraouia rappelle que le Maroc est un pays acteur et même leader sur le continent africain pour un regard qui change et bouscule les codes et un sport qui révolutionne le paysage territorial, culturel et sociétal.

Entreprendre - Femmes et marocaines : leadership, passion et transmission incarnés

« Si vous deviez définir la femme marocaine, que diriez-vous ? ». La question est lancée et les réponses ne se font pas attendre. C’est avec une seule et même passion que deux figures de la société sportive marocaine prennent la parole. La première, le docteur Hanane Tahiri, médecin de la Fédération Royale du Football qui rappelle les difficultés rencontrées par les jeunes filles mais qui sont instoppables dans leur volonté de s’affirmer et pratiquer leur discipline.
Malgré des freins liés aux particularités et spécificités féminines, les Marocaines dès le plus jeune âge sont encadrées et incitées à ne rien lâcher. L’énergie et la passion qui habitent chaque mot prononcé par le Dr Hanane Tahiri laisse entrevoir le long chemin et les longues années à travailler dur et à persévérer pour pouvoir aujourd’hui portée une voix précieuse.

La femme marocaine est forte et combative. Une culture de la rigueur et de la détermination que partage et incarne pleinement Bouchra Hajij participant au débat.  Celle qui aura été athlète de haut niveau dans sa discipline de cœur, le volleyball, devenue dirigeante du sport, Présidente de la Fédération royale mais également de la Confédération Africaine de Volleyball explique la détermination et la force de la femme marocaine capable d’assumer plusieurs rôles en même temps, habituée à mener les combats et à avancer pour atteindre ses objectifs. Avec ces quelques mots lancés, ce sont des millions de filles et femmes qu’on touche.

Parce que l’enjeu est bien celui-ci : transmettre aux jeunes générations un message d’ambition et d’espoir qui n’efface en rien les freins et les obstacles mais qui donne les clés pour les débloquer.

Le Maroc allie parfaitement cette dualité entre tradition et modernité. Lorsque l’une et l’autre parlent de leur parcours, elles sont à la fois émues mais pèsent leur mot : être une femme médecin dans un sport où les pratiquants sont plus masculins que l’inverse n’est pas toujours évident mais Hanane Tahiri n’est pas du genre à contourner les réalités.
D’entrée, elle insiste sur l’importance de la rémunération des jeunes joueuses et leur encadrement avec un suivi médical adapté à la femme et également aux particularités physiologiques ou psychologiques avec une charge mentale à gérer. Elle précise que le football est une discipline qui tend au Maroc à prendre pleinement en considération les joueuses avec les mêmes avantages que l’équipe masculine. Une fierté et un exemple à suivre pour les autres sports à condition que les volontés politiques et économiques s’accordent car ce n’est aujourd’hui pas encore une réalité.

Dima Magribia : des roles modeles qui relèvent les défis

Lorsqu’on parle de chiffres, la Présidente Bouchra Hajij rappelle que trop peu de femmes sont à des postes de gouvernance. Il faut oser mais il faut aussi qu’on puisse éduquer, former et accompagner la féminisation des instances.  Si elles sont de plus en plus nombreuses à ouvrir la voie, Bouchra Hajij se souvient de son enfance et de ses débuts rappelant que c’est sa maman qui a soutenu sa pratique sportive et cru en elle.
Devenue aujourd’hui un rôle modele avec laquelle on est fière d’échanger, elle observe et salue l’énergie d’un pays qui avance mais qui doit aussi entendre et toujours plus positionner les femmes pour leur talent et leur compétence. Ce défi, elle le relève tous les jours en portant le message auprès des plus hautes instances.

Sur la scène sportive nationale et internationale, d’autres suivent ses pas à l’image de la boxeuse championne du monde Khadija El Mardi qui s’est qualifiée pour les Jeux olympiques à Paris et qui contribue à changer les perceptions et à encourager l’égalité des chances dans le sport et la promotion de la pratique féminine.

Comme elle, l’arbitre marocaine Bouchra Karboubi bouscule les préjugés en devenant la première femme arabe à officier pendant la Coupe d’Afrique des Nations. Déjà en 2019, elle devenait pionnière dans le Royaume en étant la première à arbitrer la finale de la Coupe du Trône de Football.

Ces dernières années et sous l’impulsion de tout un peuple et d’une popularité grandissante, les femmes s’imposent. Mais OUI, il reste à mieux et PLUS les médiatiser. OUI, il reste à mieux et PLUS les valoriser. Parce que rendre plus visibles ces femmes engagées à travers le sport, c’est permettre à toutes les jeunes filles de s’émanciper, de gagner en confiance et de devenir des lead(H)ers assumés qui construiront un pays plus juste, plus égalitaire mais aussi par le sport, un royaume où attractivité et popularité, passion et transmission avanceront ensemble.

Ce combat et cette vision, si elle commence par l’éducation, ont également été portés et initiés il y a quarante ans, lorsque Nawal El Moutawakel devenait la première femme arabe et africaine à remporter une médaille d’or olympique en 1984. Depuis, nous portons comme une mission sociétale majeure et une vision impactante non négociable en nous ce défi d’un Maroc où le Sport et la Femme se rejoignent et se mettent au service du mieux vivre ensemble, de l’épanouissement et du rayonnement d’un pays qui, au cœur de l’Afrique, peut devenir acteur majeur sinon incontournable d’une économie en plein essor.

En mai dernier, lors du salon Africa Sports Expo à Casablanca, la Fédération Marocaine des Professionnels du Sport présentait la première édition de son étude portant sur l’industrie du sport au Royaume, son poids et son potentiel de développement. On y apprend par l’analyse de l’économiste du sport Vincent Chaudel que l’industrie du sport pèse plus de 2,5% du PIB.

Embarquons les femmes dans cette aventure sportive, inclusive et économique pour relever un nouveau défi et permettre à toutes et tous de repositionner le sport au cœur de sa vie et du développement d’un pays qui accueillera en 2030 la Coupe du Monde de football. L’occasion de renforcer les budgets, multiplier les programmes de développement des talents, redistribuer les subventions aux clubs et favoriser les installations sportives accessibles aux féminines notamment dans l’espace public.

Le défi est grand mais le Maroc l’a déjà montré et les femmes marocaines prouvé : rien n’est impossible. C’est ce qu’a affirmé et confirmé l’Université Citoyenne du Sport Marocain en produisant une émission dédiée à une thématique puissante à une heure de grande écoute et en libre accès sur les réseaux sociaux. Voilà une belle promotion et surtout une vision qui fait du sport un langage universel et intemporel qu’on veut toute et tous maîtriser.

Souad Soulimani

Crédit photos : FMPS, MediaSpoliS, Université citoyenne marocaine du sport

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