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En investissant sur Unibail, Xavier Niel ne fait pas seulement un placement financier, il montre aussi qu’être entrepreneur, c’est savoir faire des paris d’avenir

Xavier Niel


Il est sympa Xavier Niel ! Est-ce parce qu’il s’est lancé très jeune dans le business qu’il semble avoir acquis une telle aisance et confiance dans tout ce qu’il fait et entreprend aujourd’hui ? A moins que ce ne soit que la confirmation du fameux adage « le succès appelle le succès ».


À 53 ans, on a l’impression que tout ce qu’il entreprend, il le fait du bout des lèvres ! Et pourtant… quels résultats !
Dans les télécoms, l’air de rien ces dernières semaines, il a successivement réussi son lancement en Italie, pris une participation dans l’opérateur historique irlandais et mis la main en Pologne pour 3,5 milliards d’euros sur Play, premier acteur du mobile du pays ! Sans parler des fréquences 5G obtenues en France pour 600 millions d’euros.

Pas mal pour celui qui est aussi devenu dans l’Hexagone numéro trois du mobile et deuxième fournisseur d’accès à l’Internet fixe avec près de 7 millions de clients… Dans les médias, principal actionnaire du Monde, « Citizen Niel » a repris Nice-Matin et Paris Turf, acheté discrètement une participation minoritaire de 11,5 % de La Provence, le principal quotidien régional (loin devant La Marseillaise), détenu par Bernard Tapie, sans parler de ses 4,5 % dans Mediapart ou de ses 7 % dans Mediawan de Pierre-Antoine Capton. Cela commence à faire !

Dans le secteur de l’immobilier commercial, le compagnon de Delphine Arnault prend pied dans Unibail-Rodamco-Westfield (URW) avec à peine 4,2 % du capital du groupe leader européen des centres commerciaux, associé avec l’ex-patron d’URW, Léon Bressler, un ami de dix ans avec qui Niel détient de nombreux actifs immobiliers. Mais le fondateur de Free s’oppose à l’augmentation de capital initiée par l’actuel président, Christophe Cuvillier. Convaincu qu’il vaut mieux recentrer URW sur son son cœur de métier, les centres commerciaux en Europe (Forum des Halles, Les 4 Temps…), il veut vendre les actifs américains où le groupe est loin d’avoir atteint la taille critique. « C’est un acteur marginal sur un marché très difficile », selon ses propres termes.

Pour le fondateur de Station F, « c’est une erreur stratégique d’avoir racheté pour 25 milliards de dollars Westfield, qui n’en vaut pas plus de 14… » La messe semble dite. Une position également partagée, selon nos informations, par l’ancien PDG d’Unibail, Guillaume Poitrinal (fondateur de Woodeum, promoteur d’immeubles construits en bois).

Finalement, avec cet investissement aux côtés de Léon Bressler, Xavier Niel ne fait que se projeter dans l’avenir en regardant au-delà du contexte d’aujourd’hui et de ses fondamentaux qui se détériorent. Il le confirme clairement à notre confrère Les Échos : « On peut soit se dire que tout va s’écrouler, soit penser que l’économie va rebondir. Et le jour ou l’économie repartira, on aura encore besoin de centres commerciaux. »

Tout est dit. L’époque est finalement assez extraordinaire. Il est possible aujourd’hui de mettre la main sur des actifs sous-évalués qui demain, quand l’économie repartira, vaudront bien d’avantage ! Être entrepreneur, c’est être capable de voir aujourd’hui ce qui vaudra plus cher demain. C’est précisément le pari que font Niel et Bressler en investissant sur Unibail !

Robert Lafont



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