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En 2022, deux excellents créneaux à investir : la viande végétale et l’aquaculture

Burger putty in one hand and plant sprouts material in Petri dish. Laboratory vegetarian hamburger meat substitute concept.

Pays de l’agro-alimentaire s’il en est, même si les Pays- Bas sont devant nous, qualifié de « pétrole vert » en son temps pas si lointain par un certain Valéry Giscard d’Estaing, notre pays serait bien inspiré de ne pas manquer deux créneaux alimentaires d’avenir : celui de l’aquaculture et celui de la viande végétale.

Même si pour ce dernier, notre ministre de l’agriculture, Julien Denormandie, s’est cru autorisé, sans doute pour se faire bien voir de nos éleveurs, d’une critique en règle contre cette tendance d’avenir, n’hésitant pas à marteler sa plus ferme opposition : « La viande vient du vivant, pas des laboratoires. Comptez sur moi pour qu’en France, la viande reste naturelle et jamais artificielle. » 

On sait ce que valent ce type de rodomontades surtout que dans quelques mois, il y ait de grandes chances que ce ministre ait été remplacé par un autre. Un combat d’arrière-garde que le consommateur a déjà arbitré, il suffit d’aller voir chez Mac Do. Notre ministre sait-il par exemple que selon un rapport du laboratoire Merck : 70 % des Chinois urbains se disent d’accords pour s’alimenter de la sorte.

Vous allez me dire que ce sont des Chinois. Il n’empêche que leur cuisine est excellente et de très longue tradition. Il suffit d’écouter notre philosophe en chef, le préféré des médias, Luc Ferry qui adore débattre avec les gens de gauche (Cohn-Bendit entre autres) qui dans une tribune libre au Figaro du 30/12/2021, vient opportunément à la rescousse de ce nouveau type d’alimentation qui, selon lui : « Pourrait même un jour nourrir la planète entière avec des protéines de qualité, sans souffrance animale, ni contribution au changement climatique ? »

Que peut-on rétorquer à l’habile philosophe si ce n’est nos traditions culinaires et la beauté de nos paysages pastoraux. Pensons un instant à ce que deviendraient les collines du Charolais entre Saulieu et Tournus ou sur le plateau des Millevaches chers à nos présidents Hollande et Chirac, sans la présence de nos familiers bovins.

En attendant, ce n’est qu’un exemple, le français Vital Meat (groupe Grimaud), fondé en 2018 à Sevremoine (49), va commercialiser le premier ingrédient de volaille cultivé en laboratoire, à Nantes. Selon son président, Étienne Duthoit, de telles viandes de poulet cellulaire pourraient être commercialisées et autorisées dès 2022 aux États-Unis. À suivre de près même si le continent européen devrait via l’Efsa (l’Autorité européenne de sécurité des aliments) mettre deux ans environ avant de permettre les premières autorisations.

Le mouvement est lancé avec quelques 80 jeunes pousses dans le monde à s’être lancées sur ce marché de la viande in vitro. Elles ont déjà levé à elles seules la bagatelle de 370 milliards de dollars en 2020. Le mouvement semble irrépressible, Entreprendre vous aura prévenu !


Autre créneau très porteur, celui de l’aquaculture, d’autant plus que la France dispose quasiment du premier domaine maritime du monde. Sur l’aquaculture, les Norvégiens ne sont pas les derniers à dégainer. Dernier exemple en date, à Plouizy dans les Côtes-d’Armor, Smart Salmon prévoit d’investir 105 millions d’euros dans une ferme géante d’élevage de saumons. Un projet industriel d’envergure pour produire à terme près de 20 000 tonnes de poissons qui seront ensuite transformés sur place et qui générera plus de 100 nouveaux emplois. On comprend que les élus de Guingamp-Paimpol Agglomération, à commencer par le maire, Philippe Le Goff, soutiennent le projet malgré les réticences de certaines associations écologistes.


De toutes façons, si ce n’est pas nous qui produiront, ce sont d’autres pays qui accueilleront ces investissements industriels !

Robert Lafont


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