Maurice Gourdault-Montagne, ancien sherpa à l’Elysée, n’a pas tort de rappeler que la France s’est toujours opposée sous Chirac à ce que l’Ukraine ou la Biélorussie puissent intégrer l’OTAN. Cette tentation est poussée par les intérêts américains et de révéler que Condoleeza Rice, secrétaire d’Etat à la sécurité en 2005 sous George W Bush, avait rétorqué au conseiller spécial de Jacques Chirac : « Mais pourquoi vous les Français vous opposez-vous toujours à l’extension programmée des pays à l’ OTAN ? » Moins embarrassé que Chirac, le président Macron vient d’accepter sans consulter l’adhésion de la Suède de la Finlande. Ce qui n’est pas forcément dans notre intérêt.
D’autant que les propos pour le moins belliqueux et à l’emporte-pièce de Madame Ursula von der Leyen à propos de la guerre de la Russie en Ukraine ne semblent guère représentatifs d’une position commune européenne. La question est d’importance. Rappelons que selon les institutions, la présidente de la Commission est celle qui représente l’Union européenne sur la scène internationale. Représenter ne signifie pas décider !
Alors que faire ? Par exemple, tenter de se rapprocher de la Pologne. L’essayiste homme d’affaires Jan Roman Potocki rappelle (dans son dernier livre ” Frères d’armes) que sans l’appui militaire conséquent de la France lors de l’été 1920 (un millier d’officiers français dont le capitaine de Gaulle et armement français considérable) la Pologne aurait été envahie par l’Armée rouge dont les premiers assaillants fondaient sur Varsovie. Cela s’appelle la bataille de la Vistule. Qui s’en souvient à Paris ?
Maurice Gourdault-Montagne avec la sagesse des diplomates croit de son côté toujours possible « de discuter avec les Russes pied à pied sur des sujets de préoccupation majeure tels que l’équilibre du continent asiatique face à la Chine et le fondamentalisme islamique. »
À suivre.
Robert Lafont