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Conflit israëlo-palestinien : l’Iran compte sur la passivité de l’Europe et des États-Unis

Le Moyen-Orient, actuellement confronté à un conflit de plus en plus complexe, voit les dangers s'intensifier. L'expansion militaire israélienne dans la région de Gaza a élargi la portée du conflit, impliquant un nombre croissant d'acteurs.

Un homme porte une fillette en pleurs après un bombardement israélien sur des maisons familiales AL-mgary à Rafah dans le sud de la bande de Gaza le dimanche 29 octobre 2023 (Photo Ismael Mohamad/UPI/ABACAPRESS.COM)

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Tribune d’Hamid Enayat, analyste iranien basé en Europe, militant des droits de l’Homme et opposant au régime.

Cette évolution inquiète des millions de manifestants dans le monde entier, craignant l’engagement accru de diverses parties. Ce contexte semble bénéfique pour Ali Khamenei qui, au moins sur le plan tactique, trouve là une manière d’échapper à la menace de renversement.

Face à une éventuelle insurrection, une répression intense

Depuis janvier 2023, plus de 600 individus ont été exécutés en Iran. Des milliers d’autres attendent leur exécution, tandis que les femmes subissent une discrimination sévère. L’année précédente, l’Iran a connu des manifestations dans plus de 280 villes, où les forces de sécurité ont tué au moins 750 manifestants, blessé de nombreux autres et arrêté environ 30 000 personnes. Plus récemment, à Zahedan, les forces de sécurité ont ouvert le feu sur des civils, y compris des enfants, utilisant des gaz lacrymogènes et procédant à des arrestations massives.

La montée des unités de résistance en Iran

Au cours des dernières années, plus de cinq mille unités de résistance ont revendiqué leur existence, lançant plus de 3000 actions contre la répression. Les diverses strates de la société ont mené des milliers de grèves et de manifestations. Selon le régime, 5 000 membres des Pasdarans ont été blessés et environ 200 sont morts, annonçant une possible déstabilisation du régime. La crainte d’un soulèvement potentiel révèle la chute imminente du régime.

La principale entrave à la paix au Moyen-Orient

Depuis trente ans, la théocratie iranienne représente le principal obstacle à la paix dans la région. Ayatollah Khomeiny, le fondateur de cette dictature religieuse, avait prôné le renversement des gouvernements voisins et la création d’un « État islamique ». Le régime des mollahs est à l’origine des principales guerres des 40 dernières années, y compris le conflit actuel.

Coincé entre traditions médiévales et aspirations modernes, le régime iranien, incapable de répondre aux demandes économiques et sociales de son peuple, a opté pour une répression violente et a régulièrement recours à des conflits externes et au terrorisme pour masquer sa répression interne. Il a engagé un conflit de huit ans contre l’Irak, a activement participé à la guerre en Syrie depuis 2011, s’est immiscé dans le conflit yéménite depuis 2015, et continue de s’ingérer en Irak et au Liban à travers ses groupes et milices armés. Ali Khamenei a lui-même affirmé la nécessité de combattre en Syrie et au Liban pour éviter un conflit à Téhéran.

Ali Khamenei, avec l’appui de ses Pasdarans, aurait déclenché ce conflit au Moyen-Orient afin de détourner l’attention de leur déclin. Bien que le régime iranien ait tenté d’organiser une vaste manifestation en Iran pour protester contre les bombardements à Gaza, elle n’a pas trouvé d’écho significatif. En effet, le peuple iranien est pleinement conscient de la façon dont ce régime instrumentalise la question palestinienne. Il n’y a pas si longtemps, les citoyens clamaient : « Ni Gaza ni Liban, je donne ma vie pour l’Iran ». Sans l’ingérence du régime, ce conflit aurait sans doute été évité.

Un pas vers la paix

Le CNRI, opposition iranienne, souligne que les agissements belliqueux du régime dans la région sont plus préoccupants que son programme nucléaire. Bien qu’il prétende soutenir les Palestiniens, il agit en réalité comme leur adversaire.

Ali Khamenei compte sur la passivité de l’Europe et des États-Unis pour intensifier les conflits régionaux et les exécutions en Iran. Dans un discours récent, il a justifié le massacre de civils et son ministre des Affaires étrangères ne cesse de menacer. Face à cette situation, il est crucial d’agir. Le régime n’a pas payé pour quarante années de terrorisme, d’agressions et d’ingérences. La paix et la liberté nécessitent une action directe contre la source du problème à Téhéran.

Les assassinats de civils innocents renforcent le régime extrémiste iranien, lui offrant un bouclier contre les révoltes populaires. Désigner les Pasdarans comme responsables est une étape vers la paix. Reconnaître la résistance de la jeunesse face aux Pasdarans est essentiel

Hamid Enayat


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