« La remise en question de nos modes d’habitation est dans l’air du temps, mais il n’empêche, des couples comme les héros de mon film Lili et Simon, qui font « maison à part », il n’y en a pas encore beaucoup, surtout quand ils ont des enfants. En général, à un moment ou un autre, on finit par habiter ensemble », confie la réalisatrice Claire Vassé en évoquant le thème de son très émouvant premier long métrage, « Double foyer ».
Cette ancienne critique de cinéma pour France Culture et le magazine « Positif » nous propose une jolie comédie sociétale et romantique à travers l’histoire de Lili (interprétée par Émilie Dequenne ) et Simon (joué par Max Boublil). Ils s’aiment, mais n’habitent pas ensemble par choix. Abel, l’enfant de cet amour, vit donc entre deux maisons. Un jour, les accidents de l’existence remettent en question leur mode de vie.
Peut-on s’aimer sans vivre ensemble ? C’est une interrogation simple, mais dont la réponse pourrait s’avérer compliquée. La principale qualité de « Double foyer » réside dans la belle alchimie entre Émilie Dequenne et Max Boublil dont le naturel et la complicité irradient l’écran. Et le duo navigue avec aisance dans ce récit à la fois fluide, drôle et touchant, qui ne se complaît jamais dans le déjà vu ou l’outrance.
« C’était crucial qu’on puisse croire instantanément à leur couple, à leur complicité, à leur amour, à leur désir l’un pour l’autre. Quand Émilie Dequenne et Max Boublil se sont retrouvés face à la caméra lors des essais, j’ai immédiatement senti circuler entre eux l’énergie capable de transformer le quotidien en terrain de jeu et de sensualité », raconte Claire Vasséqui nous séduit avec cette love story conjugale dans deux appartements où on retrouve aussi Michel Jonasz, Pierre Rochefort (le fils de Jean), Françoise Lebrun et le petit Arthur Roose.
Avec « Double foyer », c’est un moment de cinéma qui rime avec plaisir cinématographique et permet également de se pencher sur un thème de société. Un divertissement populaire de qualité mais qui n’oublie pas pour autant la réflexion, cachée derrière l’émotion.
René Chiche
« Double foyer », sortie en salles le 21 février. Durée : 1 h 25
