Souveraineté : on va finir par se dire, heureusement qu’il y a Arnaud Montebourg. Face à la probable cession de Segault, entreprise jugée sensible, l’ancien ministre du redressement productif devenu entrepreneur (Compagnie des Amandes, Bleu Blanc Ruche, Pierre Bergé…) a été l’un des rares à tirer la sonnette d’alarme face aux rumeurs d’une cession imminente de l’entreprise Segault, affaire stratégique appartenant au groupe canadien Velan et considérée comme essentielle du point de vue de notre autonomie nucléaire (fabricant de robinets et clapets des centrales et aussi des sous-marins).
Montebourg est même allé jusqu’à proposer lui-même un plan de reprise de l’entreprise de l’Essonne, de 11 millions d’euros de chiffre d’affaires pour 82 salariés. Bien lui en a pris au final : le gouvernement vient d’annoncer, via la voix du ministre de la défense, Sébastien Lecornu, qui annonce vouloir mettre « un véto pour s’opposer à une perte de contrôle opérationnel au profit du groupe américain Flowserve ». C’est le groupe Naval Group qui pourrait être le repreneur final. À suivre.
Arnaud Montebourg est-il en train de devenir la vigie essentielle de la souveraineté industrielle française ? Il est quand même singulier qu’excepté Éric Zemmour ou l’industriel Loïc Le Floch-Prigent, aucune personnalité des LR voire du RN n’ait jugé bon de monter au créneau sur un sujet si sensible du point de vue de notre autonomie en matière industrielle et de défense. Un bon point aussi à mettre à l’actif de Sébastien Lecornu et Bruno Le Maire. Mieux vaut tard que jamais !
Robert Lafont
