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Bienvenue dans la période des fêtes !

Entreprendre - Bienvenue dans la période des fêtes !

Tribune. Nous arrivons à la période des fêtes, qui est sans conteste l’innovation la plus familiale et conviviale que la société a produit. 

Après les fêtes des mères, des pères, des voisins, les anniversaires, commémorations et célébrations, vient immanquablement le 14 juillet, fête nationale qui clôture heureusement les Toussaints, Pentecôtes, 8 mai et 18 juin, mêlant fort à propos le sacré et le profane, les affaires publiques à la vie privée. C’est ce tissu qui entremaille la vie familiale au destin national, le vrai ciment de la vie sociale.

J’assistais au mariage de ma fille Michelle à la mairie du  17 ème arrondissement de Paris, édifice moderne de belle facture élaboré du temps que les regrettés Bernard Lafay, Jean de Préaumont et Hélène Missoffe présidaient à la direction de ce gigantesque arrondissement d’un Paris qui n’avait nul besoin en ces temps d’harmonie de se badigeonner du vocable usurpatif de « Grand Paris ». Comment nos édiles du jour  ne se rendent-ils pas compte que tout adjectif augmentatif diminue en réalité l’objet qu’il prétend décorer. «  Grand Paris » diminue Paris, car la ville lumière n’a aucun besoin par la gloire dont l’histoire l’a revêtue, d’être augmentée d’une quelconque manière. Paris, c’est Paris, capitale du monde, tout adjectif posé à son coté ne peut que la réduire. Bon Dieu, »Paris martyrisé mais Paris libéré » du général de Gaulle, cela ne dit donc rien à tous ces locuteurs adeptes du Volapük intermédiaire qui est devenu le langage de l’Europe, ce bobard ! 

La profusion des adjectifs c’est la plaie du moment. Grand Paris! Grand philosophe! « Grand-penser », comme l’écrivait si joliment Herbert George Wells dans L’île du Dr Moreau, cette fable humoristique et fantastique racontant l’épopée d’un savant fou ayant voulu faire des hommes avec des bêtes. Oui , « grand-penser » effectivement, tragique «  grand-penser » que cette inflation du logos qui réconforte avec des mots la pénible dégradation du réel et masque la détérioration de la cité exemplaire et sublime que fut le Paris Imperial depuis l’avènement de ce qu’il est convenu d’appeler dorénavant la « République des imposteurs ».

Daniel Halevy a pu nommer les débuts de la troisième République « La République des Ducs » dans un livre célèbre. Albert Thibaudet vrai rédacteur du programme du parti Radical a pu enchainer avec « La République des Professeurs », c’était les temps héroïques des débuts d’un régime issu de l’effondrement du système Imperial qu’entrainèrent la maladie du souverain et l’aveuglement imbécile des sectateurs hugolâtres aglutinés aux basques du gros Gambetta. 

Nous sommes aujourd’hui rendus à l’heure des comptes où il nous faut des mots pour soigner nos désillusions. Grand Paris ! Mixité (sociale ou autre). Ah les mots !

Il y a ceux, trop nombreux, qui asphyxient la réflexion comme République, pluriel, mixité, diversité et autres fadaises, il y a ceux qui sont interdits : enfants, famille, mademoiselle, tête de nègre, nation, catholique et tout ce qui reste encore debout de l’ordre ancien. La République des Imposteurs, c’est la religion du jour!

Puisant dans nos racines la religion de nos pères, au delà de tout autre message, il s’agit bien du souci  de perpétuation de l’identité que le but de toute famille, c’est pourquoi l’enfant  en est la base.

Aut libri,aut liberi dit l’adage romain, ce qui veut dire que l’homme fait pour accomplir son destin des enfants ou des livres. C’est interessant ce choix, qui n’est pas un dilemme. Pour perpétuer il faut enfanter, aussi bien des enfants que des idées. Mais pour cela il faut encore savoir lire et écrire, ce n’est pas la pente du jour.

Le mariage était donc tout sauf fortuit mais une fête utile. Sauf à prendre les effets pour des causes, c’est donc bien la fête du Soleil que célèbrent les noces, Apollon, le Dieu Râ et bien sûr Aton, père du monothéisme et des juifs. La famille vous dis-je !

Dans cette période ridicule et dangereuse où les mots prennent le pouvoir, quand tout ce qu’on nous raconte est idiot voire inepte, de la guerre civile qui ravage l’est de l’Europe à l’insécurité qu’on installe avec méthode dans nos villes et nos campagnes, à quoi nous raccrocher sinon à ce qui a toujours fait le socle de l’édifice social, notre maison, nos livres, nos traditions, donc notre histoire.

Nos livres sont nos enfants, certes, mais nos enfants seront aussi nos livres. 

« Ainsi se lèveront par entiers et crieront que la flamme a brûlé mais que le jour demeure »,  comme l’a écrit le poète.

Jean-François Marchi


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