Axel Ruckert alerte sur le numérique et les dirigeants seniors

Le plus français des patrons allemands a dirigé des milliers de salariés au cours de ses nombreuses missions (Boussac, Philips Consumer Communications, Debitel, Bull ou SVF). Mais ce matin, avant de prendre ses quartiers d’été à Grimaud, je le trouve dubitatif sur l’évolution des choses à l’ère du télétravail et du tout numérique : « Comme patron, on a besoin chaque matin d’humer l’atmosphère dans les bureaux ou les ateliers. Et quand il y a un souci, on est au courant et on le règle sur place avec les équipes ! »

Pas un réflexe d’ancien combattant, le numérique apporte efficacité et rapidité, mais quand il y a un souci, c’est la galère : « Idem pour les plateformes téléphoniques délocalisées. »

Ruckert trouve cette évolution trop rapide. Pour lui, les entreprises doivent prévoir des équipes en présentiel permanentes et sur place ne serait-ce que pour suppléer aux défaillances des plateformes numériques.

Invité au dernier dîner des Alumni de McKinsey à Paris, il a été choqué de voir que les consultants de plus de 75 ans n’avaient pas été conviés : « Cela mérite un blâme ! Aux États-Unis, tous les managers même de plus de 85 ans sont invités. Peu importe l’âge, on n’en parle jamais, l’essentiel est le conseil qu’on peut encore apporter ! »

En repartant, le vieux lion de l’industrie m’annonce la sortie de son prochain livre sur les secrets du redressement d’entreprise réussi. Préfacé par Jean-Claude Trichet, cela a de quoi laisser songeur…

Robert Lafont

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