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VSD : après Georges Ghosn et Lafont presse, place à Heroes Média

Entreprendre - VSD : après Georges Ghosn et Lafont presse, place à Heroes Média

Robert Lafont qui a permis financièrement à VSD de passer les 2 années de crise (Covid, hausse du prix du papier, …) n’a pas souhaité remettre au pot. Il s’en explique.

La presse magazine n’est décidément pas un long fleuve tranquille. Surtout en ce moment. Et le magazine VSD fondé en 1977 par Maurice Siegel, ancien Directeur d’Europe 1, n’échappe pas à la règle. Il continue même à changer une nouvelle fois de mains. Rendez-vous compte même Axel Ganz ,(rachat en 1996), le grand patron de presse des années Prisma (repris depuis par Vivendi), créateur des magazines Capital, Géo, Voici ou Femme Actuelle, n’aura pas réussi à le redresser. Ce qui marque l’un de ses très rares échecs avec le magazine féminin Jasmin, lancé en 2006 et arrêté un an après. D’où sa cession de VSD en 2018 à l’homme d’affaires, Georges Ghosn, repreneur patenté de titres de presse en difficulté (successivement La Côte Desfossés, La Tribune, Le Nouvel Économiste, ou France Soir …). En avril 2021, il s’associe à Robert Lafont, qui prend 49,90 % de VSD snc pour le soutenir financièrement. Le président fondateur d’Entreprendre aura injecté dans l’affaire plusieurs centaines de milliers d’euros. Mais l’ancien patron de France Soir, Georges Ghosn continue de faire cavalier seul et reste de fait, contrairement à ce qui avait été prévu entre les deux entrepreneurs, le seul opérateur.

Quand on l’interroge aujourd’hui, Robert Lafont ne semble pas amer sur cette prise de risque  :  » c’est dommage, Georges a un talent fou de patron de presse, il sent bien les coups. En revanche, il fait toujours cavalier seul. Les synergies avec Lafont presse n’ont pas été mises en œuvre. Un gâchis , Il nous a pris pour un banquier et il ne nous a pas associé au redéploiement et à la stratégie. Sans parler d’une gestion dispendieuse et d’un train de vie, malgré certaines économies, resté sans rapport avec les moyens. Il est vrai que le Covid et l’augmentation de 150 % du prix du papier en 2 ans n’ont pas aidé.. » reconnaît aujourd’hui le patron de presse d’Entreprendre qui souhaite toutefois bonne chance au repreneur du titre, le groupe auvergnat Heroes Média, qui a fait la meilleure offre de reprise face à celle de La Manche Libre, autre candidat déclaré avec France Quotidien (ancienne filiale d’Entreprendre revendue à Marco Moretto en 2022).

Heroes Media vient de faire appel à François Tauriac, ex-rédacteur du Figaro, également associé du repreneur, pour diriger la rédaction.

Robert Lafont a préféré ne pas réinvestir dans le titre, ni déposer un plan de reprise auprès du Tribunal de Commerce (à l’instar des géants de la presse (Prisma, Le Figaro, CMI où Reworld) afin de conserver ses cartouches pour le redéploiement de son groupe Entreprendre côté sur Euronext Growth et ainsi mieux assurer son redéploiement actuel vers le digital et investir sur ses titres phares, Journal de France, Auto magazine ou Le Quotidien du Sport. Pour Robert Lafont : «  Si VSD reste une marque attractive et porteuse, son positionnement reste par trop indéfini et attrape-tout entre le people, l’actualité, l’aventure et les loisirs.. Sur un marché ultra concurrenciel (Paris Match, Gala, Gotha..), l’avenir semble être d’avantage aux titres ciblés et à forte affinité. En plus, l’investissement sur la régie pub, le digital et les réseaux sociaux restent à faire. »

Le patron de Lafont presse, tout en souhaitant bonne chance au nouveau président de VSD, Philippe
Abreu, 58 ans, (ancien président de Paris Turf) rajoute : « l’investissement à faire est d’au moins un million d’euros. » Héroes Média reprend  3 rédacteurs-en-chef, 2 rédacteurs et une dizaine de pigistes tout en assurant vouloir changer de format et faire évoluer la formule en faisant d’avantage appel à de grandes signatures.
Un défi important pour ce jeune groupe de presse, fondé en 2020 à Clermont- Ferrand, resté jusque là spécialisé dans la presse automobile (Auto Heroes …) le nautisme (Boat Heroes) ou l’horlogerie. (Montre Heroes). Un défi à la hauteur de la notoriété d’un titre de presse âgé de 46 ans.Il est vrai qu’il n’y en a plus beaucoup.

Henry Marin


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