En quelques années, Virginie Efira s’est imposée comme l’une des actrices les plus importantes du cinéma français.
L’ex-animatrice belge de l’émission Nouvelle Star sur M6 a débarqué sur la Croisette hier pour présenter, dans la section Cannes Première, le magnifique long métrage de Valérie Donzelli, L’amour et les forêts, où elle partage la vedette avec Melvil Poupaud. Dans ce film, Virginie Efira incarne une professeure de français et mère de deux enfants, victime du harcèlement et de la violence de son époux. La comédienne y est exceptionnelle par sa justesse dans son jeu et par l’émotion qu’elle exprime. Nul doute : L’amour et les forêts aurait largement mérité une sélection dans la compétition officielle. Lors de la projection dans la salle Debussy, les spectateurs ont d’ailleurs applaudi de longues minutes lorsque la lumière s’est rallumée dans la salle et la standing ovation a ému Virginie Efira, radieuse dans sa jolie robe et arborant le début de sa nouvelle grossesse puisqu’elle attend un heureux événement avec son compagnon, l’acteur Niels Schneider. Aujourd’hui, Virginie Efira défendra dans la section Un Certain Regard le film de Delphine Deloget, Rien à perdre.
Dans la compétition, le long métrage français du franco-vietnamien Tran Anh Hung, La passion de Dodin Bouffant a permis de retrouver le tandem Juliette Binoche et Benoît Magimel dans ce long métrage succulent et qui a ouvert l’appétit des festivaliers. Avec sa mise en scène léchée et élégante, Tran Anh Hung a montré qu’il possédait des qualités de chef avec son histoire appétissante et attachante. Quant à Nanni Moretti, son Vers un avenir radieux, qu’on annonçait comme l’un des favoris pour une éventuelle Palme d’Or, s’est plutôt révélé comme un pétard mouillé. Avec son humour un peu répétitif et son scénario sans grand intérêt, cette plongée dans l’univers du 7ème art sent le démodé et le cinéaste italien, d’habitude si talentueux, semble avoir perdu l’inspiration avec son nouveau film.
Parmi les projets glanés au fil de mes rencontres cannoises, je peux vous révéler que Kad Merad sera le héros du prochain long métrage d’Élie Chouraqui qui aura pour titre Hėro(s). Dans cette histoire vraie du grand-père du réalisateur qui travailla avec le directeur du Louvre pendant la Seconde guerre mondiale pour sauver les plus belles œuvres du pillage par les nazis qui occupaient la France, le comédien aura pour partenaires Marie Gillain, Bernard Lecoq, Jean-Hugues Anglade, Chantal Ladesou, Julia de Ninez (qu’on vient de voir en Bardot dans la série Bardot sur France 2) et Ben Attal, le fils de Charlotte Gainsbourg et Yvan Attal.
Le tournage est prévu pour janvier 2024. Autre information inédite : le chanteur Amir devrait incarner le chanteur israélien Mike Brant, idole des années 1970 qui s’est suicidé en 1975, dans un biopic dont on devrait beaucoup parler dans les prochains mois. Enfin, Charlotte Gainsbourg et Guillaume Canet se donneront la réplique dans Belle, d’après l’ouvrage de Georges Simenon, La mort de Belle, que mettra en scène Benoît Jacquot. Il s’agit de l’histoire d’un crime dans une petite ville de province qui chamboulera la vie tranquille jusqu’alors d’un couple formé par le tandem Canet-Gainsbourg.
Côté business, Maxime Saada, Président du directoire du Groupe Canal Plus, est revenu sur la récente prise de contrôle par Canal Plus d’Orange Studio et de la chaîne OCS (Orange Cinéma Séries) : « Orange Studio a su construire un très beau catalogue de 1800 titres qui s’inscrit totalement dans notre stratégie de valorisation du patrimoine. Nous serions heureux que ce patrimoine puisse rester français. La chaîne OCS a par ailleurs réussi à séduire plus de 2,5 millions d’abonnés. Il est important de perpétuer ce qui a été fait par les équipes d’Orange, qui ont vocation à intégrer notre groupe. Si ce projet est validé, Canal Plus maintiendra, vis-à-vis du cinéma français les engagements cumulés d’Orange et de Canal Plus. »
Au programme de la compétition dans la Sélection officielle ce 25 mai : Perfect Days du réalisateur allemand Wim Wenders et L’été dernier de la cinéaste française Catherine Breillat, avec Léa Drucker dans le rôle principal.
À demain…en direct de la Croisette !
René Chiche
