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Une voiture électrique pour 100 euros par mois : la proposition d’Emmanuel Macron est-elle viable ?

Emmanuel  Macron a proposé la mise en place d'une aide au leasing de voitures électriques : l'État prendrait à sa charge une partie du loyer du véhicule, afin que la facture mensuelle pour le client ne dépasse pas les 100 euros.

Entreprendre - Une voiture électrique pour 100 euros par mois : la proposition d’Emmanuel Macron est-elle viable ?

Emmanuel  Macron a proposé la mise en place d’une aide au leasing de voitures électriques : l’État prendrait à sa charge une partie du loyer du véhicule, afin que la facture mensuelle pour le client ne dépasse pas les 100 euros. Décryptage avec Franck Legardeur, fondateur de la jeune pousse Delmonicos qui a développé une solution innovante permettant une recherche plus simple des véhicules.

Emmanuel Macron propose de mettre en place une aide sur le leasing d’une voiture électrique. Quel est votre regard sur ce dispositif ?

Franck Legardeur : Avec cette proposition d’aide, l’état prendrait en charge une partie du leasing des véhicules électrique, afin que le montant du loyer mensuel ne dépasse pas 100€. Le budget prévisionnel du gouvernement pour la première année est de 50 M€ pour 100 000 véhicules. Cela représenterait donc une aide d’environ 42 €/mois. Précisons aussi que cette aide resterait très ciblée, puisque conditionnée par les revenus du ménage, et qu’elle vise principalement les professions socio-médicales ainsi que les jeunes.

Au regard du prix d’un litre d’essence aujourd’hui, beaucoup de français commencent à sérieusement réfléchir aux véhicules électriques comme alternative viable aux véhicules thermiques. Les aides de l’État participent à cette transition, notamment sur le leasing, car en considérant toutes les primes et bonus étatiques le premier loyer d’un véhicule électrique est souvent entièrement financé par le gouvernement.

Au-delà de ces considérations strictement financières, et quelle que soit la proposition du gouvernement, les Français devront se tourner vers l’électromobilité. Pour des raisons écologiques bien sûr, mais aussi parce que la loi CAFE imposera aux constructeurs de commercialiser des véhicules décarbonés dans les années à venir.

Cette aide suffira-t-elle à convaincre les Français de passer à la voiture électrique ?

Convaincre est un grand mot. Mais à la question, comment inciter les Français et les Européens à adopter l’électromobilité, toutes les idées et initiatives sont bonnes à prendre ! Cette aide de l’Etat en est une, elle favorisera sans doute l’acte d’achat.

Encore une fois, un des éléments décisifs reste quand même le prix du carburant. Le litre d’essence est aujourd’hui à 2€, contre 0,15/0,20€ pour 1 kilowatt/h. Si vous me permettez l’expression : « le choix est vite fait ».  La crise ukrainienne et l’explosion du prix du baril qui s’en est suivi n’a fait qu’accentuer cette tendance et donc cette prise de conscience par les consommateurs. Certains limitent même maintenant leurs déplacements !

La voiture électrique permet-elle de vraies économies par rapport à la voiture thermique ?

Bien que le coût d’un véhicule électrique neuf soit plus élevé qu’un véhicule thermique équivalent, il existe un grand nombre d’aides pour réduire ce coût. Grâce aux différentes aides de l’État (prime à l’achat, prime à la conversion, prime ZFE…) et en fonction de différents critères, l’acheteur d’un véhicule électrique peut économiser jusqu’à 12k€.

Ensuite, les économies se font sur le fonctionnement du véhicule, autrement dit sa recharge. L’option la plus économique consistant bien évidemment à recharger son véhicule chez soi. Selon le type de véhicule, la consommation électrique s’échelonne de 12 à 20 kWh pour 100 km. Dans cet exemple, nous considérons un véhicule électrique de moyenne gamme consommant 15 kWh pour 100 km et dont la batterie présente une capacité de 60 kWh. En se basant sur le tarif bleu EDF de 0,1740 € TTC par kWh, nous obtenons donc les coûts suivants : 2,61 € pour 100 km et 10,44 € pour une recharge de batterie complète, soit 400 km. L’équivalent en consommation d’un véhicule thermique est d’environ 7 L/100 km, soit à 14 € pour 100 km (7×2€) ou 56 € pour 400 km. Nous avons donc un rapport de 5,3x d’un thermique vs un électrique.

Enfin, les autres points de dépenses réduites avec un véhicule électrique sont l’entretien d’une part et les assurances d’autre part. Avec un véhicule électrique, vous n’avez quasiment plus de révision à faire, pas de changement d’huile, de bougie ou autres… Les assurances ne sont pas insensibles aux véhicule électrique, elles proposent des tarifs préférentiels pour les conducteurs qui adoptent alors une vraie éco-conduite, essaient d’optimiser au maximum la consommation de leur batterie et deviennent par conséquents plus prudents.

Si on cumule ces différents points de dépenses, au final, il parait évident qu’un véhicule électrique coûte à l’usage moins cher qu’un véhicule thermique.

Propos recueillis par Angelina Hubner

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