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Que veut faire Tony Parker à Villard-de-Lans ?

Le quadruple champion de NBA crée la surprise en devenant le nouvel actionnaire majoritaire de la SEVLC à Villard-de-Lans. Tombé sous le charme de cette station familiale de moyenne montagne, le basketteur reconverti en entrepreneur voit beaucoup plus loin avec des projets de développement dans tout le Vercors.

Tony PARKER

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Le quadruple champion de NBA crée la surprise en devenant le nouvel actionnaire majoritaire de la SEVLC à Villard-de-Lans. Tombé sous le charme de cette station familiale de moyenne montagne, le basketteur reconverti en entrepreneur voit beaucoup plus loin avec des projets de développement dans tout le Vercors.

« Je suis un challenger, un bâtisseur, un aventurier, un entrepreneur ». C’est ainsi, avec ses propres mots, que se décrit aujourd’hui William Antony Parker, plus connu sous le nom de Tony Parker. En quittant la compétition à l’âge de 37 ans, l’immense champion reconnu de tous (17 saisons à San Antonio Basket, 4 titres de champion de NBA), à la tête du classement des sportifs les mieux rémunérés de la planète, a déjà préparé sa reconversion depuis plus de 10 ans, avec des investissements prometteurs dans le sport, l’immobilier et le numérique.

Investir avant tout dans le sport

C’est ainsi qu’en 2009 il devient l’actionnaire majoritaire de l’ASVEL Lyon- Villeurbanne. Mais la plus grande surprise arrive en 2019 quand le sportif, via sa holding Infinity Nine Mountain rachète 76,8% des parts de la SEVLC, la société d’équipement qui gère les remontées mécaniques du domaine de Villard-de-Lans-Corrençon en Vercors.

Pour remporter ce nouveau défi et rassurer la population locale, Tony Parker s’est entouré d’une équipe de confiance et de grandes familles du cru : Ruben Jolly, le directeur général de la holding, Marie-Sophie Obama, présidente de la section féminine de l’Asvel Lyon-Villeurbanne, mais aussi Guillaume Ruel (30 ans), moniteur de ski et ancien adjoint au maire de Villard-de-Lans et Sébastien Giraud (44 ans), restaurateur réputé de la station (Altitude 2000), devenus respectivement président et directeur général de la SEVLC depuis son rachat aux frères Victor et Daniel Huilier.

Un nouvel univers pour Parker

Tony Parker le reconnaît, il ne connaissait rien à la montagne avant de tomber sous le charme de cette adorable station de ski avec ses 125 kms de pistes entre 1111 et 2050 m d’altitude et ses 13000 habitants, à 130 kms de Lyon et 40 kms de Grenoble. Convaincu par Ruben Jolly de venir voir sur place, il a immédiatement été séduit par les arguments de Guillaume Ruel et de Sébastien Giraud, mais surtout par le potentiel de développement considérable de cette station de ski de moyenne montagne dont il veut faire « une station qui fonctionne sur les quatre saisons et pas uniquement l’hiver. » Pour comprendre le projet du champion, nous avons rencontré Guillaume Ruel qui en est le chef d’orchestre et le pilote sur place.

Qu’est-ce qui a convaincu Tony Parker d’investir à Villard-de-Lans ?

Guillaume Ruel : Moniteur de ski, je viens d’une grande famille du cru bien connue de tous ici et je me suis toujours beaucoup investi pour ma station, y compris dans la vie municipale. Je suis un ancien sportif reconverti en entrepreneur, car j’ai toujours eu cette fibre entrepreneuriale grâce à mes parents agriculteurs dans les œufs bio sur Corrençon. Je savais que les frères Huilier voulaient vendre.

J’ai donc monté un dossier et rencontré l’associé de Tony, Ruben Jolly ainsi que Marie-Sophie Obama. Ensemble, on l’a convaincu de venir visiter. Tony est tombé immédiatement amoureux de Villard et a très vite compris les atouts considérables de cette station, ce qui a permis le tour de table, puis le rachat.

Quels sont les atouts de la station qui l’ont séduit ?

G.R. : C’est une station familiale avec un gros potentiel de sportifs de haut niveau et un pôle espoir hyper réputé qui nous permettent d’y monter un centre d’hébergement et d’entraînement pour sportifs de haut niveau. On n’est pas une station comme les autres. Avec ses 13000 habitants et une zone de chalandise incroyable (proximité de Valence, Grenoble et Lyon), nous avons une grosse clientèle à la journée et une offre qui s’adapte parfaitement à la demande actuelle de courts séjours pour les vacanciers de France et d’ailleurs.

De plus, le fait d’être une station de moyenne montagne (entre 1000 et 2000m) nous permet d’être particulièrement attractifs en été avec un plateau du Vercors qui propose un golf de 18 trous et un immense parcours VTT, de trails et de randonnées.

En quoi consiste votre projet de développement avec Tony ?

G.R. : Notre projet est tourné vers la diversification dans le plus grand respect du massif, de la montagne et de la nature. Cette station est le poumon économique du Vercors. Le but est de la faire tourner désormais plus de trois cents jours par an, pendant les quatre saisons. Tony vient tous les mois à Villard et nous travaillons le reste du temps en visio. On a décidé de choisir un cap, une direction et de s’y tenir. Les grandes lignes sont « sport, bien-être, santé et nature », tout ce que la clientèle demande aujourd’hui pour s’évader.

C’est fini le temps où l’on faisait des pistes plus larges en cassant la montagne. Notre projet respecte la nature, le site et ses habitants. On va jouer avec notre terrain de jeu naturel qui est magnifique et développer toutes les activités qui permettent de s’y éclater toute l’année (wellpark, mountain kart, etc.) dans ces quatre axes.

Votre projet contient forcément un volet immobilier car il faut pouvoir accueillir plus de monde ?

G.R. : Oui et avec un co-investissement, on va lever des fonds pour cela et maîtriser nous-mêmes le projet de bout en bout. Il y a actuellement à Villard une offre de « lits froids » en résidences secondaires, mais il manque des « lits chauds » pour accueillir notre potentiel de vacanciers et touristes toute l’année. C’est pourquoi, nous allons nous lancer dans un projet de construction immobilière de type appart-hôtel avec de grands appartements de 60 m2 équipés de cuisines, balcons et terrasses, avec des services (spa sur place, petit déjeuner en chambre, etc.). Nous comptons créer 1000 lits environ, 500 sur Corrençon et 500 sur Villard-de-Lans. Le PLUI venant d’être validé, nous démarrons en octobre.

Comment a été ressentie l’arrivée de Tony sur votre station ?

G.R. : Quand Tony est arrivé, il s’est dit tout et n’importe quoi, qu’il allait tout bétonner et créer 10000 lits ! Heureusement, la population locale nous connaît bien Sébastien Giraud et moi. Nous sommes d’ici, nous y habitons à l’année, nos enfants y vont à l’école. Les gens ne sont donc pas inquiets car nous sommes les garants de ce projet et nous avons su les rassurer en les écoutant et en les impliquant. Tony bénéficie d’une superbe image de champion et d’un capital sympathie et de notoriété extraordinaire qui va bénéficier à toute la station et bien au-delà.

Les gens ont compris que pour chaque euro investi dans notre projet ce sont 7 euros qui bénéficieront aux commerçants et entreprises locales. C’est un gros challenge sur 10 ans qu’on va réussir, parce qu’il fédère tout le monde. Mais notre ambition va encore plus loin, car nous pourrons dupliquer notre modèle pour d’autres stations de moyenne montagne !

Propos recueillis par Valérie Loctin.


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