On peut être un ancien ministre et devenir à 66 ans un entrepreneur émérite. L’ancien secrétaire d’État aux PME de Nicolas Sarkozy s’était lancé en 2020 dans un pari difficile, réputé risqué. Il s’agissait de relancer le vénérable magazine de bandes dessinées Pif Gadget, fondé en 1969 sous l’égide du Parti communiste, et abandonné par son éditeur L’Humanité en 1993 (après deux résurrections manquées entre 2004 et 2009, puis entre 2016 et 2017).
Trois ans après sa ressortie en kiosques (distribué par MLP), Pif Gadget continue d’innover à grands traits avec une nouvelle formule renforcée, avec plus de bandes dessinées inédites (22 planches), et des historiques comme Rahan, sans parler de l’incontournable gadget qui fait son grand retour avec l’iconique « ordinaPif. » Après Emmanuel Macron et Christian Clavier, c’est au tour de Virginie Efira de se prêter au jeu de l’interview par des enfants dans l’émission vidéo de Pif, « les petits journalistes ».
Et les projets ne manquent pas. Soutenu par l’entrepreneur de Smart Consulting, Bernard Chaussegros, et l’éditeur d’Entreprendre, Robert Lafont, Frédéric Lefebvre nourrit de grandes ambitions pour Pif : production télé, projet de parc d’attraction, publication d’albums en librairies en complément des marchands de journaux : on va encore entendre beaucoup parler dans les années qui viennent de Pif, le fameux chien jaune et marron créé en 1948 pour le journal L’Humanité par le dessinateur espagnol Cabrero Arnal. Et personne ne s’en plaindra.