Plus d’un an après son placement en liquidation judiciaire, l’ancien restaurant McDonald’s de Saint Barthélémy est toujours occupé illégalement par des militants. La mairie de Marseille pourrait acquérir les lieux selon les leaders de ce mouvement. En attendant, les locaux restent la propriété de McDonald’s qui cherche un repreneur pour ce site. Aujourd’hui, la Mairie de Marseille a toutes les cartes en main pour sortir d’une impasse.
Benoît Payan : une visite discrète mais politique
Les choses pourraient évoluer vite dans le 14ème arrondissement de Marseille. Un mois à peine après sa prise de fonction, le maire de Marseille Benoît Payan a tenu à rendre une visite discrète aux occupants de l’ancien restaurant, selon les informations de La Provence. A cette occasion, tout porte à croire que les discussions avec les trois leaders de cette occupation illégale, Kamel Guemari, Salim Grabsi et Fathi Bouarana, aient porté sur l’avenir de cette action militante, en particulier sur la question de la possible préemption du site en cas de souhait de vente par McDonald’s.
Dans une interview donnée à Libération, le 12 février 2021, Fathi Bouaroua et Salim Grabsi précisent que « s’ils (NDLR McDonald’s France) décident de vendre le site (…) la mairie de Marseille pourrait toujours le préempter. » Le 10 mai 2021, les leaders du mouvement vont même plus loin en affirmant « avoir eu l’engagement en ce sens de la municipalité », selon une affirmation rapportée par l’AFP. Si Benoît Payan n’a pas fait de déclaration officielle, sa venue est considérée comme un « signe positif » pour les militants.
Et pour cause : selon nos informations, cette option est bien sur la table. McDonald’s France n’a jamais caché son souhait de vendre le site au prix du marché après l’officialisation de la liquidation judiciaire. De son côté, au-delà des déclarations des représentants des occupants, la Mairie a diligenté une étude préliminaire d’évaluation du domaine public. Étape préalable à une offre, cette action pourrait confirmer l’intérêt de la municipalité pour le site. La Marseillaise avançait même le 10 avril 2021, « qu’après la mise en liquidation judiciaire de McDo, les locaux et le site, estimés à 650 000 euros par les Domaines, ont fait l’objet d’une préemption par la nouvelle municipalité ». Nous sommes en mesure de confirmer que des discussions auraient d’ailleurs eu lieu entre l’enseigne de restauration et des représentants de la municipalité en place.
Un recours juridique en attendant une éventuelle reprise du site
En attendant, l’occupation illégale du site continue de représenter un risque pour la sécurité des personnes et des biens sur place. L’ancien restaurant est équipé de matériels potentiellement dangereux tels que des fours ou des bains de friture qui n’ont pu faire l’objet d’aucune maintenance depuis plus d’un an. Le local demeure relié aux réseaux électriques et de gaz de ville, ce qui pourrait accroître le risque d’accident et d’incendie. Dans ce contexte, l’enseigne a, selon des informations concordantes, pris la décision de mener un recours juridique pour assurer la sécurité des personnes et des biens en faisant cesser l’occupation illégale du site dans l’attente d’une potentielle vente à la Mairie de Marseille.
La balle est aujourd’hui dans le camp de la Mairie pour l’avenir du site de Saint-Barthélémy. « Benoît Payan se satisfait-il de l’espoir suscité par son action avant les scrutins des cantonales et régionales ou va-t-il réellement racheter le site ? » C’est la question qui est sur toutes les lèvres dans le quartier de Saint Barthélémy qui a vu bien des politiques faire des promesses.