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Pourquoi Renault s’allie à Aramco, numéro un mondial du pétrole


Après des mois de négociations, Renault et Aramco ont finalement trouvé un terrain d’entente. La compagnie pétrolière saoudienne fait son entrée au capital de la coentreprise Horse, fondée par Renault et Geely.

Luca de Meo, PDG de Renault (Matthias Balk/dpa/ABACAPRESS.COM)

Les négociations ont tellement traîné en longueur que certains observateurs se demandaient si le contrat serait un jour signé. C’est désormais chose faite. Aramco, qui avait signé une lettre d’intention début 2023, est officiellement actionnaire de la société Horse Powertrain (15 milliards d’euros de chiffres d’affaires) aux côtés des deux entreprises à l’initiative du projet, Renault et le constructeur chinois Geely (Volvo, Proton, Smart). Le groupe saoudien aux 181 milliards d’euros de bénéfice en 2023 s’est emparé de 10 % du capital — au lieu des 20 ou 30 % annoncés — du fabricant des moteurs thermiques, tandis que Renault et Geely détiennent chacun 45 % du capital. Cette opération a fait grimper la valeur d’Horse à plus de sept milliards d’euros.

Une alliance de raison ?

L’arrivée d’Aramco marque un tournant dans la jeune histoire de cette coentreprise initiée par les deux constructeurs automobiles dont le lancement avait été annoncé fin 2022 par le directeur général de Renault, Luca de Meo. « L’objectif de Horse est réinventer l’avenir des technologies thermiques et hybrides », a déclaré le patron de la marque au losange. Cette alliance avec le numéro un mondial du pétrole permet à Renault de récupérer 370 millions d’euros et de s’appuyer sur un partenaire de premier plan pour maintenir ses positions dans les moteurs thermiques. De son côté, Geely bénéficiera d’un accès privilégié au savoir-faire technologique d’Aramco dans le domaine des carburants et des lubrifiants. Dirigé par l’ingénieur Amin Nasser, Aramco dispose d’un vaste écosystème de centres de recherche. Face à la décarbonation en cours dans l’industrie automobile, le groupe saoudien essaie de négocier le virage de l’hybridation. C’est tout le sens de l’accord avec des acteurs comme Renault qui n’ont pas encore totalement renoncé aux moteurs thermiques.

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