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Cet ex-Sup de Co, né le 13 mai 1945, est en fait un véritable entrepreneur, fou de musique classique, qu’il apprécie à la Philharmonie de Paris, aux Champs-Élysées, à la Maison de la Radio. Il ne manque pas un seul concert, allant jusqu’à Vérone chaque année. À l’heure du service militaire, il va être muté au titre de la Coopération à Benghazy en Libye où son fils Éric va naître. Et lui qui rêvait déjà de miracles avec un avion peut désormais y croire.
Son fils est né à la maison à Benghazy, couvert de roses car un steward est revenu quelques heures plus tard avec un bouquet de roses de Rome! Les dés étaient jetés, il fallait qu’il ait une activité dans l’aérien. Recruté sur concours, il va rentrer à Air Inter au service marketing.
Il va assumer plusieurs fonctions à la direction du service jusqu’à ce qu’il crée « le plan Bleu-Blanc-Rouge », première réalisation de segmentation tarifaire. Le succès est au rendez-vous et il passe directeur commercial de Trans Air Régions pour s’occuper de la représentation des compagnies régionales à Paris. « J’ai connu toutes les compagnies régionales, rachetées par TAT à ce moment-là ».
NAISSANCE D’APG AUX CHAMPS-ÉLYSÉES
En 1983, il crée Europe Air Promotion qui deviendra Air Promotion Group, spécialisée dans la représentation des compagnies aériennes. Le départ est donné pour une formidable saga. Cette représentation de compagnies aériennes, qu’il a transmise à sa fille Sandrine de Saint-Sauveur en 2007, est particulièrement prenante. N’empêche qu’il ne lâche pas tout. Pour preuve, il crée le Cannes Airlines Forum dont il a assuré 17 éditions avant de l’appeler World Air Transport Forum.
Ce fut un succès retentissant à l’Hôtel Carlton de Cannes. Ceci ne l’empêche pas de créer APG World Connect, qui réunit chaque année 400 décideurs commerciaux et directeurs généraux de compagnies aériennes, venant du monde entier. Les conférences se faisant en anglais, vive APG, tout le monde le parle! Il y a des éléments fondamentaux qui portent le personnage: sa famille et le secteur d’activité, l’aérien, qui lui sont chers. « Non, je ne regrette rien », il pourrait chanter ce titre de chanson, qui illustre parfaitement sa vie car il n’y a jamais eu de conflit entre sa fille et lui.
Qu’en est-il de la situation de l’aérien aujourd’hui? Un avion coûte 100 millions de dollars et il y a une capacité de production de 150 avions pour Boeing et Airbus. Or, Boeing ne fabrique que 80 avions par mois! Mais les ennuis de Boeing ne font pas pour autant le bonheur d’Airbus.
REDEMARRAGE DANS LES ANNÉES 91
Suite à des erreurs de casting, son ex-associé va lui coûter très cher et il repart presque à zéro en 1991. Sa rencontre avec un acteur très important de l’aérien, Marc Rochet, va lui sauver la vie. Et il repart de plus belle. « En 1997, je reprends tout. Trois ans de discussion avec IATA, qui détient le BSP ». Finalement, tous les billets émis par le système BSP ont la possibilité de retrouver des gains grâce à Jean-Louis Baroux. « Les 250 compagnies peuvent comprendre qu’elles ont intérêt à être distribuées ». Si on n’est pas dans les produits APG, on n’est pas dans le réseau.
La success story est assurée par la fille et le père mais il n’y a jamais eu de conflit entre père et fille. La volonté de créer sa propre compagnie est une idée volontariste du père. Et l’idée d’acheter un avion pour la société n’est pas une idée classique! Surtout si la société APG Airlines assure le vol Toulouse-Lorient en quotidien avec un Beech 350 avec deux petits salons à bord de 4 personnes, champagne… Ça, c’est du Jean-Louis!
Roland Escaig
