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Faire de Lazartigue une marque premium

Après plusieurs années passées à l’international chez Bourgeois, Didier Tabary reprend les Laboratoires Filorga en 2006 avec pour ambition de démocratiser la médecine esthétique au plus grand nombre. En 2007, Filorga devient le premier Laboratoire médical à lancer une gamme cosmétique anti-âge grand public.

Entreprendre - Faire de Lazartigue une marque premium

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Après plusieurs années passées à l’international chez Bourgeois, Didier Tabary reprend les Laboratoires Filorga en 2006 avec pour ambition de démocratiser la médecine esthétique au plus grand nombre. En 2007, Filorga devient le premier Laboratoire médical à lancer une gamme cosmétique anti-âge grand public.

Spécialisés depuis plus de 35 ans dans le domaine du vieillissement cutané les laboratoires français Filorga sont considérés aujourd’hui comme l’un des acteurs majeurs de l’anti-âge, qu’il soit médical ou grand public. Filorga a donc réussi un pari unique. Celui de s’être imposé non seulement en médecine esthétique, mais aussi sur le segment de la cosmétique.

Un voyageur dans l’âme

Entrepreneur breton, né en République Centrafricaine, Didier Tabary a eu l’opportunité de beaucoup voyager grâce à des parents expatriés. A sa sortie de Sup de Co, il part au Honduras en volontaires du service national en entreprises (VSNE) pour développer une filiale du groupe Thomson. A son retour, il intègre Bourjois (groupe Chanel), entreprise de cosmétiques, en tant que directeur de zone pour l’Amérique latine.

Il poursuit son aventure entrepreneuriale à Séoul pour constituer la filiale sud-coréenne de Bourjois. Trois ans après, c’est à Milan qu’il atterrit pour créer la filiale italienne. En 2006, Didier Tabary rentre en France. L’aventure Filorga peut débuter. « J’ai décidé de prendre en main mon destin, explique aujourd’hui l’entrepreneur, et de racheter Filorga avec Edrip (Edmond de Rotschild) et IFI (Initiative & Finance). »

A l’époque, Filorga est une marque relativement confidentielle spécialisée dans le domaine de la médecine esthétique. Depuis 2010, Didier Tabary est majoritaire au capital et associé au groupe d’investisseurs HLD.

Ce voyageur dans l’âme a le goût du grand large. Entiché de la mer, il est passionné par tout ce qui se flirte avec cet univers : la voile, la plongée sous-marine, le kite-surf… « J’aime les horizons sans limite et la liberté que procure le fait de vivre sur un bateau, explique l’entrepreneur. La mer est une très belle école de vie et d’humilité, il faut la respecter car, in fine, c’est toujours elle qui a le dernier mot. Les éléments sont changeants, en constante évolution, et il faut garder son cap en toutes circonstances. Un peu comme dans une entreprise. »

La porte de son bureau est toujours ouverte

Pour Didier Tabary, le plus grand risque consiste à… ne pas en prendre. « J’ai accompli une grande partie de ce que je souhaitais réaliser. Aujourd’hui, je fais un métier qui me comble, je travaille avec des personnes que j’ai choisies et je suis plus libre que je ne l’ai jamais été. Mon rêve est désormais d’avoir un peu de temps à moi et de le consacrer à mon fils. » Aventurier, le président de Filorga n’exclut pas de se lancer un jour dans un tour du monde à la voile avec escale.

Entrepreneur exigeant, agile et disruptif, il positionne les femmes et les hommes qui l’entourent et l’accompagnent au cœur des projets qu’il conduit. « J’attache beaucoup d’importance aux valeurs qui sont les nôtres : la loyauté, le sens de l’équipe et le courage. »

Lorsqu’on l’interroge sur l’organisation d’une journée type, il rétorque que chaque jour est différent. La porte de son bureau et constamment ouverte afin de favoriser les échanges et encourager une prise de décision rapide. Le patron de Filorga n’est pas enclin aux réunions qui s’éternisent et les réduit au minimum nécessaire. Soucieux de rester en contact avec le terrain et ses principaux clients, Didier Tabary continue de beaucoup voyager.

Le président des laboratoires Filorga attribue sa réussite au fait de penser différemment, d’agir vite et se s’entourer de personnes compétentes aux personnalités fortes qui partagent les mêmes valeurs mais aussi au fait de beaucoup travailler…

En 10 ans, le chiffre d’affaires a été multiplié par 30

En reprenant Filorga en 2006, il comprend immédiatement le potentiel de l’entreprise. « Ma vision était claire, explique-t-il, mettre l’efficacité de la médecine esthétique au service du plus grand nombre grâce à une gamme cosmétique d’un nouveau genre. Je voulais des produits ultra-efficaces, intégrant des actifs issus de la médecine esthétique, des packs techniques et néanmoins élégants nous permettant d’évoluer en pharmacies et en parfumeries, tout en proposant des prix accessibles. »

Dix ans plus tard, l’objectif est atteint : en l’espace d’une décennie, le chiffre d’affaires a été multiplié par 30 (160 M€ en 2017). L’an passé, Filorga a enregistré une croissance record de 65%.

      

L’ancien directeur de Bourjois a privilégié la combinaison entre les produits et les techniques estimant que la force de Filorga est d’être au plus proche des besoins des praticiens (médecins esthétiques, dermatologues, chirurgiens) grâce à ses dispositifs médicaux de médecine esthétique. « Nous savons grâce à eux quelles sont les techniques et ingrédients qui fonctionnent vraiment, avance Didier Tabary. Nous nous en inspirons au quotidien pour développer nos nouveaux produits. »

      

Alors qu’il a réussi à imposer Filorga simultanément en médecine esthétique  et sur le segment de la cosmétique, le fondateur encourage à ne pas opposer la médecine esthétique et la cosmétique qui sont selon lui sont les deux faces d’une même pièce ayant pour objectif commun de mieux lutter contre le vieillissement cutané. « La médecine esthétique permet de corriger de façon rapide mais invasive, les crèmes permettent de prévenir l’arrivée des signes de l’âge et conserver dans la durée une belle peau. »

Ces dernières années ont été denses en matière de croissance externe pour l’entreprise parisienne : rachat de la marque de dermo-cosmétique SVR en 2014, reprise de Couvent des Minimes au groupe L’Occitane en 2017, suivie par l’acquisition il y a quelques semaines de la marque de capillaires Lazartigue. « Nous visons à constituer un pôle de marques fortes, complémentaires, sans cannibalisation, offrant de nombreuses synergies qu’elles soient industrielles, commerciales ou de R&D. »

Le développement de la marque de cosmétique s’est accéléré grâce à trois leviers majeurs : la montée en puissance des filiales européennes, la création d’une joint-venture chinoise et des investissements media quiont dynamisé la notoriété.

« Nous souhaitons faire de Lazartigue une marque premium »

Le développement international est l’une des priorités de Didier Tabary depuis le début. Filorga est aujourd’hui présent sur plus de 80 marchés à travers le monde avec des filiales en France, au Benelux, en Italie, en Espagne, en Italie, en Pologne, au Portugal, au Maroc, en Tunisie et deux joint-venture en Chine et au Mexique. Pour gérer les marchés éloignés, le patron de Filorga a créé des bureaux de représentation à Miami, Dubaï et Hong-Kong.

Aujourd’hui, l’international pèse  environ 60% du chiffre d’affaires total. L’innovation est une préoccupation de tous les instants dans le secteur. « Elle se situe bien entendu au niveau de la formulation, des ingrédients utilisés, des packagings mais aussi dans la façon dont nous concevons notre modèle de développement, argumente Didier Tabary. Etre innovant, c’est se demander chaque jour comment faire différemment et de façon pertinente. »

Alors que la société Lazartigue était en redressement judiciaire, Didier Tabary a convaincu le tribunal de commerce de Versailles avec un plan de continuation permettant la sauvegarde de 37 emplois et la conservation de l’usine de Trappes (78). Le rachat des produits pour cheveux Lazartigue permet à Filorga de compléter son offre en se positionnant sur l’univers des soins pour cheveux.

Lazartigue est une marque de soins capillaires unanimement reconnue par les professionnels du secteur et qui jouit d’une notoriété forte auprès des femmes, notamment celles de plus de 40 ans. « Jean-François Lazartigue a été un pionnier en développant des produits de coloration respectant l’intégrité du cheveu, sans ammoniaque ni antioxydant, et l’un des premiers à utiliser des actifs naturels fortement dosés dans ses formules, commente Didier Tabary. Nous souhaitons faire de Lazartigue une marque premium de capillaires en circuit pharmacies et parfumeries avec un ancrage naturel correspondant à son ADN. »

Le pôle cosmétique a dépassé les 220 M€ euros de chiffre d’affaires en 2017 et emploie aujourd’hui près de 900 personnes à travers le monde. Grâce à ses différentes marques, le patron de Filorga est désormais en capacité de répondre aux principales attentes du marché (ultra-efficacité, naturel, parfumerie de niche, dermo-cosmétique, capillaire premium). « Nos marques possèdent toutes une histoire forte, unique et notre organisation nous permet désormais de les déployer efficacement au niveau mondial. Nous souhaitons doubler notre chiffre d’affaires global au cours des trois prochaines années. » Le ton est donné.

CA : 160 M€ en 2017 dont 60% à l’international

Effectif : 900 personnes à travers le monde

Chiffres clés : présence sur plus de 80 marchés à travers le monde

Localisation : Paris (8ème)

Concurrents : Juvederm, Valmont Cosmetics


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