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Coronavirus : les infos du lundi 11 mai

Entreprendre - Coronavirus : les infos du lundi 11 mai

(17h35) Jean Castex: «Un reconfinement en urgence doit être anticipé»

Alors que le déconfinement a été lancé, la prudence s’impose, selon Jean Castex, le «Monsieur Déconfinement» du gouvernement.. «Un reconfinement en urgence doit être anticipé», prévient le haut-fonctionnaire dans son rapport sur le déconfinement publié, ce lundi 11 mai. «En l’absence, à brève échéance, de vaccin ou de solution curative, la population française demeure vulnérable à une reprise de l’épidémie», souligne dans un document de 68 pages Jean Castex, qui avait été chargé par le Premier ministre de coordonner la stratégie du déconfinement.

«Les « effets d’un tel regain seraient particulièrement dommageables pour une société déjà éprouvée et, plus particulièrement, pour le personnel soignant», prévient encore Jean Castex, dont les travaux ont guidé les choix du gouvernement en matière de déconfinement à l’école, dans les transports, les entreprises etc. Dans ce rapport rendu public, ce lundi, le haut-fonctionnaire et maire de Prades (Pyrénées-Orientales) insiste sur «le «niveau très élevé de vigilance qui doit être observé dans cette première étape du déconfinement.»

«La possibilité d’une réversibilité des mesures doit ainsi toujours pouvoir être offerte et l’éventualité d’un reconfinement en urgence doit rester dans les esprits et être anticipée par les pouvoirs publics », exhorte-t-il. Par exemple, Jean Castex recommande un «désarmement très progressif des lits de réanimation à l’hôpital», dont la capacité avait été augmentée durant la crise. Et leur réouverture «doit pouvoir s’effectuer très rapidement (dans des délais de 24, 48 ou 72 heures selon les lits) pour faire face à un nouvel afflux de patients».«Une attention particulière devra être également apportée aux ressources humaines dans un contexte de fatigue des personnels hospitaliers, en particulier dans les régions les plus affectées par la crise» avertit encore Jean Castex.

(16h50) «Chaque enfant à l’école au moins une fois avant fin mai»

Le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, était interviewé, ce dimanche, dans le Journal du dimanche: «Près de 86% des 50.500 écoles de France vont ouvrir à partir de lundi. Elles accueilleront plus de 1,5 million d’enfants, sur un total de 6,7 millions d’écoliers en maternelle et en élémentaire. Une grande partie des 14% d’écoles restantes devraient rouvrir avant fin mai.Je souhaite que tous les enfants aient pu retrouver physiquement leur école au moins une fois d’ici à la fin du mois. Je reconnais que cet objectif nécessitera des adaptations, en particulier quand “les locaux sont exigus. Et je propose aux communes de mettre en place des activités de sport, de santé, de culture et de civisme en dehors de l’école.»

«La première priorité de l’école, d’ici à l’été, est psychologique: “accueillir les élèves, les écouter, voir comment ils vont. Au niveau pédagogique, après deux mois de confinement, le but n’est pas de boucler les programmes coûte que coûte. Nous devons raisonner à cheval sur l’année prochaine.»

«Près de 50% des enseignants retourneront, lundi, travailler dans les écoles, ce qui permet de bien accueillir les élèves qui reviennent. Les professeurs qui ne seront pas en classe s’occuperont de l’enseignement à distance pour les élèves à la maison. Sous différentes modalités, tout le monde sera donc au travail, Par ailleurs, si un enfant était contaminé à l’école, la responsabilité juridique du maire de la commune ne serait pas engagée: La responsabilité de décider de l’ouverture d’une école incombe à l’État.»

(16h34) Coronavirus: l’essai Discovery patine…

Invité de BFMTV, ce lundi, Olivier Véran n’a effectivement pas souhaité confirmer la date du 14 mai, pourtant annoncée par Emmanuel Macron pour le rendu de cette étude européenne «Discovery» visant à tester différents antiviraux contre le coronavirus SARS-CoV-2, baptisée «Découverte» en Français. Ces travaux européens sont menés notamment depuis Lyon. «Je ne sais pas si c’est le 14 mai, précisément, mais j’attends les résultats pour dans quelques jours» a-t-il prudemment indiqué, avant d’expliquer les raisons des difficultés de l’étude.

Nos voisins européens sont les fautifs, selon le ministre de la Santé. «L’essai Discovery est un essai européen. Nous, on a inclus un nombre de malades qui correspond à ce qui était attendu. Les autres pays autour de nous, hélas n’ont pas suivi en termes d’étude clinique. Ce qui veut dire que la cohorte, le nombre de malades, n’est pas aussi élevé que ce que l’on espérait» a-t-il expliqué avant de préciser que ce n’était «pas du fait de la France».

Il faut dire que cet essai clinique, coordonné par l’Inserm (l’organisme public français de recherche médicale), pour tester quatre traitements, dont la controversée hydroxychloroquine, suscite de fortes attentes. Quand il démarre, le 22 mars, les premières réponses sont espérées en quelques semaines. Puis la Professeur Florence Ader, qui pilote l’étude, prévient qu’il faudra attendre «au moins la fin avril pour les premières tendances». Mais rien ne sort.

«Des résultats le 14 mai», promettait le chef de l’État Emmanuel Macron, le lundi 4 mai dernier, évoquant même «une étape importante» pour l’étude européenne. Mais Olivier Véran, comme le Professeur Yazdan Yazdanpanah, patron du consortium de recherche Reacting qui chapeaute Discovery, ne semblent pas vraiment optimiste. «La probabilité que rien n’émerge encore et qu’il soit simplement recommandé de poursuivre les inclusions de nouveaux patients est la plus importante», selon l’infectiologue.

«On va voir les résultats sur la bases des patients français… Est-ce que les résultats seront suffisamment solides compte tenu du nombre de patients inclus? Nous verrons bien» explique le ministre de la Santé qui estime, d’ailleurs, que les résultats des premières études menées sur le territoire français laissent globalement à désirer. «Ce n’est pas génial» a-t-il expliqué sur BFMTV en citant Corimuno-19, une étude parisienne de grande envergure qui a récemment testé “beaucoup de médicaments. Et le ministre d’insister: «pour l’instant on n’a pas de traitement miracle ».

Pas de quoi altérer toutefois la foi du ministre dans la recherche française. «Je vais vous dire un truc. Statistiquement, si un pays doit trouver un médicament qui marche, il y a de bonnes chances que ce soit le nôtre» a-t-il avancé en évoquant une trentaine d’essais cliniques encore en cours. Un bon point pour Olivier Véran, mais pas pour la professeure Florence Adler.

L’infectiologue estime, au contraire, qu’il faut juguler l’épidémie de recherche, suscitée par le Covid-19. Sur plus de 800 essais cliniques en cours, dans le monde, rien que sur des traitements potentiels, beaucoup sont «avortés dans l’œuf», avec souvent très peu de patients ou avec des méthodologies pas suffisamment «robustes», estime-t-elle. «Pour répondre rapidement aux questions que l’on se pose sur l’efficacité des traitements, il vaudrait mieux concentrer les efforts sur quelques grosses études, selon l’infectiologue, auditionnée par le Sénat la semaine dernière.

(15h42) «Pas de raison pour que l’Etat paye pour le privé»

Actuellement, les salariés du privé mis au chômage partiel par leur entreprise bénéficient d’une garantie de 84% du salaire net (100% pour les salariés au Smic), que l’Etat et l’assurance-chômage remboursent intégralement aux employeurs dans la limite de 4,5 Smic. La ministre du Travail, Muriel Pénicaud, s’exprimait, ce lundi, sur LCI:

«Aujourd’hui, il y a 12,2 millions de salariés qui sont couverts par le chômage partiel, soit six emplois sur dix, du secteur privé. Mais aujourd’hui, les conditions de la reprise sont là. Donc il n’y a pas tellement de raison que ce soit l’Etat qui continue à payer l’intégralité des salaires de 12 millions de salariés en France. C’est pour cela que l’on va définir, je pense dans la semaine, quelle est la part de salaire que paiera l’entreprise. Aujourd’hui, ce montant n’est pas encore décidé. Ce sera modeste dans un premier temps mais progressif.», a-t-elle néanmoins promis.

En raison du déconfinement, le gouvernement a toutefois prévu que les entreprises contribuent dans des «proportions raisonnables» aux salaires des employés maintenus au chômage partiel, après le 1er juin. Toutefois, le chômage partiel restera pris en charge «à taux plein» dans certains secteurs comme l’hôtellerie et la restauration, qui ne sont pas autorisés à reprendre leur activité.

(14h58) Déconfinement: la vie économique repart doucement

La vie économique française amorce, ce lundi, sa reprise, après deux mois de confinement, mais celle-ci restera lente et sujette à de nombreuses incertitudes. «Près de 400.000 entreprises qui représentent 875.000 emplois vont rouvrir» s’est félicité le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, lors de l’annonce du plan de déconfinement, la semaine dernière. «Mais après le choc du confinement, le temps dans lequel nous allons rentrer, à partir du 11 mai, est un temps de transition et le plus dur est devant nous» a-t-il prévenu.

Loin du rebond en fanfare de l’activité envisagé au début de la crise, la reprise sera lente et progressive, a rappelé l’Insee, jeudi dernier, même si elle a noté un redémarrage dans l’industrie et le bâtiment dès fin avril. Une partie des commerces fermés vont pouvoir rouvrir, mais avec des contraintes importantes de sécurité sanitaire et certains salariés vont devoir poursuivre le télétravail, parfois en gardant encore leurs enfants. Le dispositif de chômage partiel va d’ailleurs se poursuivre, par exemple pour les parents qui ne souhaitent pas envoyer leurs enfants à l’école.

Les dirigeants d’entreprises s’attendent d’ailleurs encore à des mois difficiles. Selon une enquête du cabinet Xerfi réalisée fin avril, ils sont plutôt inquiets sur l’allure de la reprise. La plupart (42%) retiennent le scénario le plus pessimiste d’une reprise très lente, en particulier dans le commerce, les transports, l’hébergement et la restauration, alors que les cafés et restaurants vont encore rester fermés pendant plusieurs semaines. Au final, seuls 40% des dirigeants d’entreprises pensent qu’ils auront retrouvé la totalité de leurs capacités de production d’ici à la fin de l’année.

Outre la reprise de la production, l’inconnue sera le rythme de rebond de la consommation, qui a diminué d’un tiers durant le confinement. Les ménages, qui ont beaucoup épargné en deux mois (environ 60 milliards selon la Banque de France) pourraient notamment tarder à retourner dans les magasins et à reprendre leur niveau de dépenses habituel.

«Côté industriels, certains secteurs, risquent de continuer à souffrir de rupture dans leurs chaines de production durant le déconfinement, étant donné leur dépendance vis-à-vis de composants venus de l’étranger et du faible niveau de leurs stocks» selon l’assureur crédit Euler Hermes, qui estime que le commerce international restera très affecté d’ici à la fin de l’année.

La France pourrait aussi redémarrer plus lentement que d’autres pays, en particulier l’Allemagne, dont l’activité a moins ralenti durant son confinement. Ainsi, dans le commerce, les ventes y ont chuté de moins 6%, en mars, contre plus de 14%, en France, selon des données compilées par ING. Et plusieurs pays européens avaient déjà rouvert en avril certains points de vente, contrairement à la France.

«Tous les pays européens sont durement freinés, mais la France l’est davantage que l’Allemagne. Même l’Espagne et l’Italie auraient vu leur secteur du bâtiment moins touché qu’en France» a affirmé le gouverneur de la Banque de France, auditionné la semaine dernière par les députés. «L’Etat continuera d’être présent pour les entreprises» a d’ailleurs promis Bruno Le Maire, qui doit dévoiler prochainement des plans de soutien pour les filières les plus touchées, comme l’aéronautique et l’automobile. Avant un plan de relance de l’économie à la rentrée.

(13h28) Déconfinement: d’après les renseignements, il sera très agité…

Dans une note de 15 pages, datée du mercredi 6 mai et consultée par France Télévisions, le Service central du renseignement territorial (SCRT) analyse l’impact de la crise sanitaire «sur la mobilisation des mouvances contestataires», qu’il s’agisse de «l’ultra-gauche» et de «l’ultra-droite» mais aussi des «gilets jaunes». Les anciens «renseignements généraux» prévoient un déconfinement politiquement agité.

Policiers et gendarmes spécialisés, qui travaillent notamment sur la base de l’observation des réseaux sociaux, relèvent que «des appels à manifester dès la fin de la période de confinement continuent de circuler».«Toutes les mouvances contestataires poursuivent, en boucle, leurs diffusions de commentaires critiques, avec une véhémence de plus en plus exacerbée, de la gestion de la crise sanitaire par les autorités publiques» prévient le rédacteur de la note.

Du côté de «l’ultra-gauche», le SCRT constate un rejet des mesures gouvernementales de traçage, à commencer par le recours à des «anges gardiens» comparés à des «flics en blouses blanches» enrôlés au sein «des brigades sanitaires». De même, le choix du gouvernement visant à verbaliser le non-port du masque dans les transports, assimilé à une «stratégie 100% répressive» est pointé du doigt. Dans cette période de pandémie, «l’ultra-gauche» s’insurge aussi des conditions de vie en détention, ainsi que dans les centres de rétention administrative, destinés aux étrangers en situation irrégulière.

L’extrême droite se montre, elle aussi, active. Selon le Service central du renseignement territorial: «Des mouvements d’inspiration national-révolutionnaire préparent une action coordonnée pour pointer du doigt les carences supposées de l’Etat dans la gestion de la crise, avec des rassemblements devant les préfectures et les sous-préfectures, dans la semaine du déconfinement.»

Dans les forums de «gilets jaunes», «le sujet de l’après confinement est de plus en plus évoqué», constatent les services de renseignement. Même si un grand nombre de contributeurs semble craindre le risque de transmission du Covid-19, en cas de rassemblement, des appels à manifester ont d’ores et déjà été lancés, pour le samedi 16 mai, à Toulouse (Haute-Garonne), à Montpellier (Hérault) ou encore à Alès (Gard).

Deux thèmes principaux fédèrent la colère des contributeurs: d’une part, le retour des enfants à l’école: «On envoie nos gosses comme chair à canon» insiste un internaute cité dans la note; d’autre part, l’absence de quatorzaine pour les Européens, à leur entrée en France: «Macron autorise les Européens à venir et circuler librement dans toute la France et on nous interdit de faire plus de 100 km» s’insurge un autre. La vente des masques en grande distribution retient aussi l’attention des «gilets jaunes», certains d’entre eux «évoquent l’hypothèse d’action contre les supermarchés qui en proposent» comme des blocages de caisse.

(12h42) Vu d’Italie: Macron-Philippe par «La Repubblica»

La relation entre le président de la République, Emmanuel Macron, et son Premier ministre, Edouard Philippe, est fragilisée par la crise du coronavirus, selon le quotidien romain «La Repubblica». Edouard Philippe s’est vu confier le rôle ingrat d’annoncer les mauvaises nouvelles et les deux hommes n’apparaissent pas toujours sur la même longueur d’ondes.

Le journal italien préfère prévenir d’emblée: ce qui se passe aujourd’hui, ce n’est que l’histoire qui se répète. «La rivalité entre le Premier ministre et le Président est une constante de la Vème République de la France» rassure « La Repubblica »». De fait, les exemples de rapports difficiles entre les deux têtes de l’exécutif sont légion dans l’histoire. Néanmoins, note le quotidien romain, au cours de ce mandat, la relation entre le locataire de l’Élysée et celui de Matignon était promise à un avenir différent.

«Après son élection, Emmanuel Macron avait promis de se démarquer, par rapport au passé et, en ce sens, il a souvent vanté l’osmose prévalant entre lui et son Premier ministre. Les deux dirigeants ont d’ailleurs surmonté ensemble plusieurs crises, comme celle des gilets jaunes ou l’épreuve de la réforme des retraites, mais aujourd’hui, le couple semble vraiment en crise.»

Car selon «La Repubblica», avec la propagation de la pandémie en France, Édouard Philippe a dû endosser un nouveau rôle, qui n’est pas forcément le plus enviable: «Le Premier ministre est devenu une sorte de policier. Depuis le début de l’urgence sanitaire, il est celui qui doit annoncer les mauvaises nouvelles, demander des sacrifices, justifier les retards et le manque de moyens.» Un constat que le journal de centre gauche étaye avec une multitude d’exemples puisés au cours de ces deux derniers mois.

À en croire «La Repubblica», cette dynamique s’est enclenchée dès le début du confinement. En effet, s’il a bien été annoncé par Emmanuel Macron, «sans jamais prononcer ce mot néanmoins» observe le journal, «c’est Philippe qui a dû, ensuite, expliquer toutes les conséquences très lourdes qu’il impliquait.»

De façon plus générale, depuis le début de la crise, le Premier ministre a été obligé d’être sans cesse sur la défensive. «Philippe a organisé des marathons à la télévision où il répondait à toutes les questions et il a dû plusieurs fois répéter qu’il n’avait pas toutes les réponses.» «C’est d’ailleurs lui – remarque encore La Repubblica– qui a dû justifierles retards de l’Etat sur la question des masques et des tests.

Pire, selon le quotidien romain, qui s’appuie sur plusieurs indiscrétions parues dans la presse, les deux hommes auraient souvent eu des différends de fond à des moments cruciaux, comme, par exemple, en ce qui concerne le maintien du premier tour des municipales le 15 mars. «Un choix de Philippe, qui était candidat au Havre», note La Repubblica, avant d’évoquer un contentieux plus récent. «Il y a quelques jours Macron a téléphoné à des journalistes pour souligner qu’il n’était pas d’accord avec le choix de Philippe de refuser d’accorder un temps de discussion supplémentaire sur le vote du décret pour la phase 2.»

Les divergences entre les deux hommes ont, en outre, de plus en plus de mal à rester secrètes, constate le journal. «Tous ces indices, ne constituent pas une preuve bien sûre» conclut La Repubblica, mais nombreux sont ceux qui pensent que Macron pourrait procéder à un remaniement du gouvernement dès cet été. Et parmi les candidats au poste d(‘Edouard Philippe, il y aurait le ministre de l’Économie Bruno Le Maire.»

(11h56) Coronavirus: le coin des célébrités

Il aurait dû poursuivre, tout au long du printemps et de l’été, ses concerts, en France et dans les pays frontaliers. Mais Patrick Bruel a été comme tous les autres artistes, touchés par l’annulation de tous les spectacles et festivals, dans le cadre de l’épidémie. Alors pour ne pas décevoir ses fans et rompre le lien avec eux, l’artiste a régulièrement assuré des concerts d’environ une heure en Facebook «live». Et il prend le temps entre deux titres, de dialoguer avec le public venu assister à ces concerts à la maison, confinement oblige.

Cependant, les plus fidèles ont pu constater une interruption de près de trois semaines entre deux «live». Patrick Bruel luttait, en effet, contre le coronavirus qu’il avait contracté. Sans être obligé de se déplacer jusqu’aux urgences de l’hôpital le plus proche, il a été victime d’une forte de fièvre et d’autres symptômes. Ce dimanche, pour la première fois, il a, après avoir interprété «Casser la voix», révélé son remède contre la maladie: «Ma tisane de thym est toujours là… Je ne sais pas si c’est ça qui m’a sauvé. En tout cas je vous la conseille» a-t-il affirmé, avant d’ajouter: «Ce virus est dément, il se propage à une vitesse folle et ce n’est pas fini, on a trouvé deux nouveaux foyers dans des régions de France.»

Connu pour ses propriétés antiseptiques, le thym a donc fait effet sur Patrick Bruel, même si, bien sûr, il ne guérit pas. En tous cas, les fans de Patrick Bruel (ils suivent ses shows par dizaines de milliers et sont donc depuis le premier concert de confinement 17 millions à l’avoir suivi) peuvent être rassuré: leur idole a retrouvé son énergie et sa voix, et leur a déjà donné rendez-vous à l’automne pour la reprise des concerts sur scène!

(11h53) Coronavirus: bilan quotidien au plus bas en France

Ce dimanche soir, la Direction générale de la Santé a annoncé que 70 personnes étaient mortes, en France, du coronavirus au cours des dernières 24 heures, soit le plus faible bilan quotidien depuis le début du confinement. Le bilan total, depuis le 1er mars, s’élève désormais à 26.380 décès. Dans le détail, les hôpitaux ont enregistré 16.642 décès (+69) et les établissements sociaux et médico-sociaux, dont les maisons de retraite médicalisées touchées de plein fouet par l’épidémie, 9.738 (+1).

Par ailleurs, 22.569 personnes sont toujours hospitalisées pour une infection au Covid-19 (soit 45 de moins que la veille) et 253 nouvelles admissions ont été enregistrées en 24 heures. 2.776 malades atteints d’une forme sévère de Covid-19 sont actuellement hospitalisés en réanimation et 38 nouveaux cas graves ont été admis. Cela signifie que le solde reste négatif en réanimation, avec 36 malades du coronavirus en moins au cours des 24 dernières heures.

Quatre régions (Île-de-France, Grand-Est, Auvergne-Rhône-Alpes, Hauts-de-France) regroupent 72% des cas hospitalisés. «Nos efforts ont été efficaces pendant le confinement qui a sauvé des milliers de vies, ils doivent se poursuivre pour nous aider à réussir cette nouvelle phase car l’épidémie est toujours active et évolutive» a souligné la DGS dans son communiqué quotidien.

(11h19) Déplacements: tout ce qu’il faut savoir…

France Info a récapitulé les informations à connaître avant de sortir de chez vous. La libération qui s’annonce à partir de ce lundi 11 mai ne sera que partielle et contrôlée, afin d’éviter une deuxième vague d’épidémie de Covid-19. Voici ce qu’il faut savoir si vous comptez vous déplacer dans les prochains jours.

Pour se déplacer à moins de 100 km
A partir de ce lundi, chacun pourra de nouveau circuler sans attestation, dans la limite de 100 km, à vol d’oiseau, de son domicile et les déplacements pourront même être supérieurs à 100 km s’il s’agit de bouger à l’intérieur d’un même département. «Même sans attestation, il sera toutefois nécessaire d’avoir, sur soi, un justificatif de domicile tels un chéquier, une pièce d’identité, un justificatif d’assurance de la voiture ou une facture» a prévenu le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner. Ce dernier pourra vous être réclamé en cas de contrôle par les forces de l’ordre et une amende de 135 euros sera appliquée si vous n’êtes pas en règle.

Le ministre de la Santé Olivier Véran a cependant appelé à limiter les déplacements. «Si vous habitez dans une zone de circulation active du virus, vous n’avez pas vocation à vous déplacer dans des zones dans lesquelles le virus ne circule pas puisque, par définition, c’est là que vous prenez le risque de faire diffuser le virus plus largement» a-t-il indiqué sur France Info, mercredi 29 avril. Et attention, si vous comptez vous déplacer autrement qu’en voiture, à vélo ou encore à pied. Le port du masque sera obligatoire dans les transports en commun pour toute personne âgée de plus de 11 ans.

Par ailleurs, l’offre de transport sera réduite et la capacité d’accueil sera, elle aussi, moins importante, afin de respecter la distanciation physique. Certaines gares et stations pourront être fermées en cas de surfréquentation, comme à Paris, où 60 stations de métro resteront closes lundi. En Ile-de-France, il vous faudra par ailleurs vous munir d’une attestation de votre employeur si vous comptez vous déplacer, en transports publics, entre 6h30 et 9h30 ou entre 16 heures et 19 heures. L’offre de transports sera augmentée progressivement selon des modalités définies par chaque région et le retour à la normale devrait intervenir au début du mois de juin, indique le site du gouvernement.

Il ne sera en revanche pas possible de se déplacer à plus de 100 km s’il faut franchir les frontières du département où vous êtes domiciliés. Sauf en cas de motif «impérieux». Ces derniers peuvent être «familiaux» ou «professionnels», a indiqué le Premier ministre Edouard Philippe. Il s’agit, par exemple, d’un décès, de l’assistance à une personne vulnérable ou de l’exercice de son métier de transporteur routier. Les Français partis se confiner à plus de 100 km de chez eux pourront aussi «rentrer dans leur domicile principal pour préparer une reprise professionnelle ou la scolarisation de leurs enfants», a prévenu Christophe Castaner.

Mais «la simple visite pour se faire plaisir, le déplacement dans une résidence secondaire, il faut dans toute la mesure du possible se l’interdire» a prévenu Edouard Philippe. Il n’y a « pas de liste fermée » de ces motifs dérogatoires, mais «je fais confiance au discernement des forces de l’ordre et au bon sens des citoyens» a dit, ce dimanche, Christophe Castaner, invité de «Questions politiques» sur France Inter, Le Monde et France Info. Une attestation dérogatoire pour ces motifs devrait être disponible sur le site du gouvernement ou du ministère de l’Intérieur dès ce lundi.

Là encore, attention si vous comptez vous déplacer autrement qu’en voiture: l’offre de transports sera limitée. Sur les TER, en moyenne 55% du trafic normal sera assuré lundi. Pour les TGV, la SCNF prévoit de faire circuler 35% de ses trains et 25% des Intercités. Pour les Ouigo, 16% du trafic normal sera assuré. Enfin 8% du trafic des Eurostar et des Thalys sera assuré. Attention: une amende de 135 euros sera attribuée en cas «d’accès à un TGV sans réservation» indique le site du gouvernement.

Pour circuler entre la France et l’étranger
Le déconfinement ne change que peu de choses à ces déplacements, qui doivent rester minimaux et toujours se faire avec l’attestation spécialement prévue à cet effet, rappelle le site du gouvernement. Concernant les voyages entre es pays n dehors de l’Europe et a France, «ls frontières »resteront fermées jusqu’à nouvel ordre », a annoncé Christophe Castaner. Les Français ne peuvent donc pas voyager loin, et les ressortissants de ces pays ont en retour interdiction d’entrer en France, sauf exception – par exemple s’ils ont leur résidence permanente sur le territoire national. Mais les ressortissants français qui auraient passé leur confinement dans ces pays peuvent en revanche regagner la France, comme c’était déjà le cas lors du confinement. « Des mesures de quatorzaine ou d’isolement sont possibles pour les personnes qui entrent sur le territoire et ne proviennent pas de l’espace européen », assure le site du gouvernement.

En ce qui concerne les déplacements entre pays de l’espace européen, le retour à son domicile est toujours possible et de nouvelles dérogations voient le jour, comme « la garde, la visite ou la poursuite de la scolarité d’un enfant » ou encore « un motif économique impérieux », en particulier pour les travailleurs saisonniers agricoles. En revanche, « je n’encourage pas la mobilité des touristes au sein de l’Europe et au sein du monde », a précisé Christophe Castaner dans l’émission « Questions politiques ». La quatorzaine ne s’applique pas pour les ressortissants, français ou étrangers, qui arriveraient d’un pays à l’intérieur de l’espace européen.

Entre la métropole et l’Outre-mer
Des dispositions particulières continuent d’être mises en place, rappelle le site du gouvernement. Si vous vous trouvez en métropole et que vous souhaitez vous rendre en outre-mer, vous devez justifier d’un « motif impérieux d’ordre sanitaire, familial ou professionnel », qui doit là encore être justifié par l’attestation prévue à cet effet. A votre arrivée en Guadeloupe, en Guyane, à La Réunion, en Martinique, à Saint-Martin, à Saint-Barthélemy et à Saint-Pierre-et-Miquelon, vous devrez rester isolé durant 14 jours dans un centre d’hébergement.

Si vous vous trouvez en outre-mer et que vous souhaitez vous rendre dans un autre territoire d’outre-mer ou en métropole, vous devez également justifier d’un « motif impérieux d’ordre sanitaire, familial ou professionnel ». En métropole, vous n’avez pas à effectuer une quatorzaine à votre arrivée. En revanche, dans un autre territoire d’outre-mer, vous devez effectuer une quatorzaine en centre d’hébergement à votre arrivée.

(10h54) Déconfinement dans les commerces et les entreprises

Depuis des semaines, ils s’y préparent. A l’exception des restaurants, bars et certains très grands centres commerciaux, les commerces et entreprises du tertiaire vont pouvoir rouvrir dès ce lundi 11 mai. Mais en ayant mis en place des mesures sanitaires adaptées à leur secteur d’activité. Voici, proposé par France Info, branche par branche, ce qui va changer pour les clients et les employés.

Chez le coiffeur
Comme le respect d’un mètre de distance sera impossible pour réaliser les soins, les gestes barrière seront d’autant plus renforcés chez le coiffeur. Le client devra prendre rendez-vous en ligne, enfiler une blouse jetable, et porter un masque. Le coiffeur, lui arborera masque et gants. En outre, les horaires des salons seront élargis pour éviter l’affluence, et les coiffeurs tenteront de n’utiliser qu’un siège sur deux. Ils n’ont pas encore évoqué de solution pour la taille de barbe, qui interdit au client de porter un masque.

Chez l’esthéticienne

Pour les manucures, clients et employés porteront un masque. En revanche, c’est impossible pour les soins visage, qui représentent 45% du chiffre d’affaires des instituts. Ainsi seule l’esthéticienne portera masque, en plus d’une visière, et elle se lavera très précautionneusement les mains avant le soin. La cabine sera nettoyée en profondeur entre chaque rendez-vous. En revanche, les soins humides comme les hammams, bassins ou appareils type vapozone, seront proscrits.

Dans les auto-écoles

Les écoles de conduite vont généraliser le port du masque et l’usage de gel hydroalcoolique pour les moniteurs et les apprentis conducteurs. En outre, le véhicule sera nettoyé entre chaque passage, tout particulièrement le volant, le rétro central et le levier de vitesse. Certaines auto-écoles réfléchissent aussi à installer des vitres en plexiglas dans l’habitacle, qui sépareraient les deux sièges avant. Pour l’examen du permis, le nombre de créneaux de passages devrait être maintenu pour rattraper le retard, mais il pourrait être plus court, avec une partie en contrôle continu.

Sur les marchés locaux

Si certains ont déjà rouvert, au cas par cas, ils pourront tous rouvrir le 11 mai, à plusieurs conditions: avoir établi un sens de circulation dans leurs allées pour que les gens ne se croisent pas, et de filtrer les entrées et sorties par des barrières, et de matérialiser au sol les distances à respecter. Les commerçants devront dédier un seul salarié à l’encaissement, qui se nettoie les mains à chaque fois qu’il touche de la monnaie. En outre, ceux qui ont des fichiers clients sont invités à prendre et préparer les commandes en amont, sur le modèle des drive.

Dans les magasins non-alimentaires

Peu de boutiques de vêtements, de jouets, d’électroménager, etc. prévoient d’imposer le masque à leurs clients. Mais un salarié filtrera les entrées, ce qui risque de créer des queues devant les devantures. Pour limiter la proximité à l’intérieur du magasin, les plus petits vont alléger leur rayonnage, les grands, instaurer un sens de circulation dans les allées. Autre enjeu: limiter le contact des clients avec les produits. Dans les boutiques de mode, les magasins de jouets, les produits comme les peluches seront sous plexiglas pour ne plus être touchées. Enfin pour le paiement, les salariés de caisse seront protégés par des vitres, et les clients invités à payer par carte.

A l’hôtel

Le buffet du petit déjeuner des hôtels disparaît…. Terminé aussi les files à la réception (qui sera néanmoins désormais dotée d’une vitre): l’enregistrement et le règlement de la chambre se fera en ligne. Dans leur chambre, ils trouveront une notice indiquant quand et comment la chambre a été nettoyée. Côté employés, le port du masque sera généralisé, les lieux de passages comme le lobby et les ascenseurs, et aussi les poignées de porte et télécommandes de télé, seront nettoyés plus fréquemment. Les restaurants des hôtels ne rouvriront pas tout de suite, mais les terrains de golf seront ouverts. A condition toutefois que pas plus de deux joueurs se partagent le green par partie, chacun avec son propre matériel et sa voiturette. Du gel hydro-alcoolique sera mis à disposition à certains trous, et tous les objets type drapeaux et râteaux seront ôtés du parcours.

Sur les chantiers de construction

Pour reprendre, le secteur du BTP qui avait engagé un bras-de-fer musclé avec l’Etat pendant le confinement, s’est mis au pas. Les ouvriers devront porter masques, visières et gants. Ils devront se laver les mains à chaque entrée et sortie du chantier ou de l’atelier. Sur site, comme dans les bungalow de chantier, les distances sociales devront être respectées. Pour les chantiers chez des particuliers, ces derniers seront incités à aménager des entrées/sorties indépendantes de celles des occupants de la maison pour les ouvriers, d’autant plus si des occupants sont susceptibles d’être contaminés.

A la cantine

Dans les cantines d’entreprises, les selfs devraient disparaître, ou en tout cas les bacs à couverts et le libre-service des verres, carafes, condiments, serviettes, etc. Les usagers de la cantine devront commander leur menu, en ligne, à emporter, ou réserver un créneau en ligne pour aller déjeuner. Les plats seront simplifiés pour permettre plus de vente à emporter et garantir des conditions sanitaires exemplaires aux équipes qui les préparent.

Dans les taxis et VTC

Les chauffeurs de taxi et de VTC vont installer une vitre de séparation entre les sièges avant et arrière de la voiture. Ils porteront par ailleurs des masques, et inviteront les clients à se désinfecter les mains à l’entrée et à la sortie de leur véhicule. Les conducteurs devront aussi garder au moins une vitre ouverte lorsqu’il roule, qu’il y ait un client à bord ou non, et désinfecter leur voiture au moins une fois par jour. Ils auront par ailleurs le droit de refuser un client qui leur paraît malade. Les usagers, eux, auront l’interdiction de s’installer à l’avant, mais pourront être deux à l’arrière, et devront emporter tous leurs déchets avec eux.

(09h45) Déconfinement: la SNCF face à la pénurie de cheminots

C’est un paramètre inattendu qui menace de faire dérouiller la reprise du transport ferroviaire, ce lundi11 mai, en France. Alors que le déconfinement s’amorce dans l’Hexagone, les transports en commun, SNCF et RATP en tête, vont augmenter progressivement leur offre. Mais, du côté du rail, les effectifs pourraient être insuffisants, explique Le Parisien. De quoi sérieusement compliquer la remise en marche de l’activité.

Pour cette reprise de l’activité, la SNCF va devoir se plier à quelques conditions très particulières. Ainsi, le masque sera obligatoire et la distanciation sociale de rigueur à bord des trains. L’entreprise ferroviaire va aussi devoir gérer les flux de passagers dans les grandes gares du territoire. Mais, la plus grande inconnue se trouve peut-être finalement du côté des cheminots. La semaine dernière, la SNCF annonçait que 100.000 cheminots seraient mobilisés, ce lundi, afin d’assurer l’offre de transport. Un chiffre largement supérieur à ces dernières semaines alors que seulement 15.000 travaillaient depuis le début du confinement. Mais voilà, 45.000 cheminots manquent encore à l’appel !

Comment expliquer un tel différentiel? Le premier paramètre entrant en ligne de compte est bien entendu le coronavirus. Certains employés de la SNCF pourraient ainsi être absents si leurs enfants ne retournent pas à l’école. D’autres ont la santé fragile et pourraient donc être en danger. «Ces 20 à 30% de cheminots vont nous manquer. Ce sont des effectifs en moins, mais avec du travail en plus. À chaque changement de cabine, les conducteurs devront désormais la nettoyer» détaille Fabien Villedieu, de Sud-Rail, au Parisien.

Un autre élément qui pourrait peser, sur les effectifs à la SNCF, est celui du droit de retrait. Gare Saint-Lazare, le syndicat Sud-Rail pousse l’affaire en justice, pour mise en danger de la vie d’autrui. Enfin, jours de congés et repos jouent aussi un rôle. La SNCF a annoncé, ce samedi soir, que 55% des TER, 35% des TGV et 25% des Intercités seront en circulation ce lundi 11 mai. Par ailleurs, 60% des Transilien vont rouler en moyenne sur le créneau 6heures-22 heures. Pour un retour à la normale, il faudra sans doute attendre courant juin.

(09h18) Déconfinement: la lettre incendiaire des transporteurs

Dans un courrier salé au Premier ministre, daté du 30 avril, que Le Point a pu consulter, les dirigeants des principales sociétés de transport public (RATP, SNCF, Transdev, Keolis) indiquent, à mots à peine couverts, qu’ils ne pourront assurer leur mission dans les conditions fixées par le chef du gouvernement, à compter du 11 mai, date du déconfinement. Concernant les gestes barrières et les règles de distanciation physique (marquage au sol, distance d’un mètre dans les rames), les patrons de ces sociétés, soutenus par le président de l’Union des transports publics (UTP), assurent encore qu’il leur est «impossible de répondre d’une obligation de résultat qui pourrait leur être imposée». Les transporteurs sortent les parapluies et adressent, ainsi, une fin de non-recevoir aux injonctions d’Edouard Philippe, lequel leur a laissé trois semaines pour «s’organiser» afin de concilier respect des règles sanitaires et trafic soutenu, y compris dans le métro parisien.

«Après plusieurs jours de travail et de concertation avec l’ensemble des parties prenantes, il apparaît que les transporteurs ne disposent pas, aujourd’hui, des moyens humains et des matériels de nature à satisfaire à une telle obligation. Celle-ci ne saurait être respectée sans une très forte limitation du flux, la capacité d’emport des véhicules (bus et trains) devant être alors limitée au maximum à 10 et à 20% de leurs capacités», écrivent Jean-Pierre Farandou (SNCF), Catherine Guillouard (RATP) ou encore Patrick Jeantet (Keolis) et Édouard Hénaut (Transdev). Et d’évoquer, «en cas de forte affluence, des risques d’arrêt du service susceptibles de générer des troubles et des tensions sociales de la part du personnel, telles que droits de retrait ou assignations judiciaires.»

Bref, rien ne sera prêt le 11 mai, sauf à «limiter drastiquement les flux en amont», c’est-à-dire l’arrivée des voyageurs. Et là encore, les gestionnaires des transports en commun préviennent qu’il ne faudra pas compter sur eux pour gérer les barrages filtrants. «La mobilisation des forces de l’ordre, nationales et municipales, sera une condition indispensable à la régulation de ces flux, les transporteurs ne pouvant l’assurer au regard de leurs seuls moyens.»

Visiblement très remontés d’avoir été mis ainsi devant le fait accompli et des injonctions aussi contradictoires, les patrons des sociétés de transport ajoutent que les directives sur les règles de distanciation «limiteront mécaniquement leur capacité à transporter un nombre de voyageurs suffisant à la reprise économique que le Premier ministre appelle de ses vœux.Même en remontant notre offre de transport, l’espacement d’un mètre conduirait les opérateurs à un niveau de service extrêmement réduit et, en tout état de cause, déceptif pour les usagers. Paradoxalement, une telle offre serait dégradée et contradictoire avec l’objectif de déconfinement. Les mesures strictement nécessaires et proportionnées aux risques sanitaires encourus doivent être appropriées au réseau de transport auquel elles s’appliquent; à défaut, il est de notre responsabilité de vous informer qu’elles ne pourront être mises en œuvre et conduiront à la suspension de l’exploitation.»

Pour que les choses soient tout à fait claires, les opérateurs se dégagent par avance de toute responsabilité:«Compte tenu de la diversité des situations et de la période limitée pour envisager ces mesures, nous considérons qu’il faut renvoyer leur mise en œuvre, d’une part, aux échanges locaux entre autorités organisatrices, opérateurs et au pouvoir de police des préfets, et, d’autre part, à la responsabilité personnelle de chaque usager.»

«Si le gouvernement devait, néanmoins, souhaiter prendre des mesures réglementaires nationales sur la distance physique, elles ne pourraient que relever d’une obligation de moyens. Elles devront, par ailleurs, faire l’objet de la plus large information en amont auprès des futurs utilisateurs, notamment quant à leurs effets, qui pourraient s’avérer contraires à l’objectif recherché en matière de protection sanitaire, de qualité de service et de reprise économique. Nous appelons donc les pouvoirs publics à définir un cadre général permettant une déclinaison locale en fonction des spécificités de chaque bassin de mobilité et des moyens à la disposition de chaque opérateur de transport, la diversité des situations ne se prêtant pas à l’édiction d’un cadre réglementaire contraignant, au niveau national. »

La menace est à peine voilée: «À défaut, nous considérons de notre devoir de vous informer du risque très élevé de trouble à l’ordre public qui conduira nécessairement à l’arrêt des transports publics pourtant indispensables à la sortie du confinement et la reprise de l’activité économique.» C’est peu dire que la formule de politesse qui suit n’est que de pure forme. Car, en réalité, c’est bien un refus de se soumettre doublé d’une mise en garde sévère que les transporteurs, notamment publics, expriment dans ce courrier inhabituellement irrévérencieux.

(08h40) Déconfinement: ce qui est permis et ce qui est interdit

Le début du déconfinement commence, ce lundi, après deux mois de confinement dans la lutte contre le coronavirus. Mais ce n’est qu’une première phase, et tout n’est pas autorisé. Voici ce qu’il faut savoir sur ce qui est permis, ou pas, à partir de lundi.

Rassemblements entre amis: oui, mais…
Si vous souhaitez organiser un dîner à la maison, rencontrer des amis, cela sera possible, mais avec des contraintes. En effet, ce rassemblement devra être limité à un maximum de dix personnes, et vous devrez impérativement respecter l’application des gestes barrière.

Aller à des concerts, participer à une manifestation: non

Si vous souhaitez en revanche participer à un rassemblement plus important, il faudra attendre. Concerts, manifestations, et grands rassemblements de manière générale ne seront pas encore permis. On sait d’ailleurs que les regroupements de plus de 5.000 personnes ne seront pas permis avant septembre.

Faire du sport: oui, mais…

Comme jusqu’à présent, le footing sera autorisé. Il n’y aura plus de tranche horaire imposée pour cela, comme c’est le cas à Paris, par exemple. Les activités physiques seront permis, mais avec des limites également: il ne s’agit que des sports individuels, et en extérieur. Par exemple, le tennis sera permis en simple, mais pas en double, et sur un court outdoor. La reprise des sports collectifs est reportée à plus tard, tout comme la réouverture des salles de sport.

Aller en forêt: oui

Interdites depuis le 19 mars, les forêts seront de nouveau accessibles à partir de ce lundi. Cela sera aussi le cas des bois de Boulogne ou de Vincennes à Paris.

Aller à la plage: non, sauf…

«La règle reste la fermeture des plages»
 a rappelé Christophe Castaner. Mais le ministère de l’Intérieur a souhaité une règle souple, en accord avec les autorités locales. En effet, en fonction des discussions entre les élus locaux et les préfets, certaines plages pourront être ouvertes, sous conditions.

Aller au cinéma, faire du shopping: non et oui

Retrouver ses commerces de proximité, cela sera globalement possible à partir de ce lundi. Les petites boutiques pourront rouvrir, tout comme les coiffeurs, ou les marchés alimentaires. En ce qui concerne les centres commerciaux, au delà de 40.000 m², il faudra que le préfet autorise l’ouverture. En région parisienne, par exemple, toujours classée «rouge», les principaux grands centres commerciaux seront fermés. Dans tous les cas, des règles seront toutefois imposées: les commerçants devront limiter l’accès aux magasins à un certain nombre de personnes, et la distanciation sociale devra être respectée. En revanche, pour aller au cinéma, dans une salle de spectacle ou au théâtre, il faudra encore attendre. Ces activités ne sont pas autorisées à partir de lundi. L’accès aux bibliothèques ou aux médiathèques, en revanche, devrait reprendre. Pour les musées, cela dépendra de la taille. Le gouvernement a assuré que les «petits musées» doivent pouvoir ouvrir, sans préciser toutefois la règle.

Assister à une cérémonie religieuse: non

Eglises, mosquées et synagogues devront aussi attendre. Les cérémonies religieuses ne sont pas autorisées, à partir de ce lundi. Il faudra attendre une prochaine phase du déconfinement.


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