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Coronavirus : les infos du jeudi 14 mai

Entreprendre - Coronavirus : les infos du jeudi 14 mai

(17h32) Vaccin contre le Covid-19: Sanofi reçu à l’Elysée…

Le géant pharmaceutique Sanofi distribuera prioritairement aux Etats-Unis un éventuel vaccin contre le Covid-19 sauf si l’Union européenne se montre «aussi efficace» pour financer son développement, a déclaré ce jeudi 14 mai son responsable français, Olivier Bogillot. Sanofi avait prévenu la veille, par la voix de son directeur général Paul Hudson, qu’il distribuerait en priorité aux Etats-Unis un éventuel vaccin, car les autorités américaines ont investi financièrement pour soutenir les recherches du géant pharmaceutique. Il a précisé que cette avance pourrait être de quelques jours ou quelques semaines. Interrogé à de multiples reprises sur un décalage entre Etats-Unis et Union Européenne (UE) en matière de distribution d’un vaccin, le patron de Sanofi en France s’est abstenu d’un démenti clair, assurant néanmoins qu’un tel traitement serait in fine «accessible à tous».

«L’objectif, c’est que le vaccin soit disponible à la fois aux USA, en France et en Europe, de la même manière. Mais, dans les faits, cela sera possible si les Européens travaillent aussi rapidement que les Américains. Or, le gouvernement américain s’est fortement mobilisé très tôt financièrement puisqu’il avait déjà prévu de verser plusieurs centaines de millions d’euros. On est en pourparlers avec les autorités européennes et certains états de l’Union européenne, comme la France et l’Allemagne, pour accélérer les choses, et il s’agit, aussi, de faciliter les procédures réglementaires.»

Edouard Philippe, qui a échangé avec le président de Sanofi avait ensuite, lui aussi, affirmé que «l’égal accès de tous au vaccin n’est pas négociable». «Le président du conseil d’administration, le Français Serge Weinberg, m’a donné toutes les assurances nécessaires quant à la distribution, en France, d’un éventuel vaccin Sanofi», a voulu rassurer le Premier ministre dans un tweet.

Emmanuel Macron s’est «ému» de l’annonce que le groupe pharmaceutique Sanofi servirait en priorité les Etats-Unis s’il trouvait un vaccin contre le Covid-19. «Les efforts déployés ces derniers mois montrent qu’il est nécessaire que ce vaccin soit un bien public mondial, extrait des lois du marché», a indiqué la présidence, en précisant que le chef de l’Etat recevrait des dirigeants de Sanofi en début de semaine prochaine.

«L’accès à un vaccin contre le coronavirus doit être équitable et universel.» a estimé, pour sa part, ce jeudi, la Commission européenne, après l’annonce par le laboratoire français Sanofi qu’il en réserverait probablement la primeur aux Etats-Unis. «Le vaccin contre le Covid-19 doit être un bien d’utilité publique et son accès doit être équitable et universel» a déclaré un porte-parole de la Commission, Stefan de Keersmaecker.

(16h34) Déconfinement: vacances en France, en juillet et août

A l’issue d’un conseil interministériel, à Matignon, Edouard Philippe a présenté, ce jeudi, des mesures d’accompagnement des secteurs de l’hôtellerie, du tourisme et de la restauration, notamment un plan de 18 milliards d’euros et un accès étendu au fonds de solidarité et au chômage partiel.

Un plan à 18 milliards d’euros

Après avoir débloqué une aide d’urgence, le gouvernement dit vouloir à présent «accompagner à la fois la reprise, puis la relance d’un secteur» mis à terre par l’épidémie de Covid-19 et qui représente 7% du PIB français, ainsi que deux millions d’emplois.

«L’effort d’investissement» de l’Etat sera porté par la Banque des Territoires et Bpifrance, «qui ont formalisé un plan de relance Tourisme commun de plus de trois milliards d’euros de financements entre aujourd’hui et 2023», sous forme de prêts et d’investissements en fonds propre, selon les détails du plan. Au total, l’ensemble des mesures gouvernementales représente « un engagement de plus de 18 milliards d’euros pour les finances publiques: c’est sans précédent, c’est massif, c’est nécessaire », a déclaré le Premier ministre.

Les Français pourront partir en vacances en France cet été

D’abord, concernant les vacances, Edouard Philippe a assuré que «les Français pourront partir en vacances, en France, au mois de juillet et au mois d’août», sous réserve toutefois «de possibles restrictions très localisées» en fonction de l’évolution de l’épidémie de coronavirus. «Les Français peuvent prendre leurs réservations», a encore encouragé le Premier ministre, en soulignant que «les acteurs du tourisme, de l’hôtellerie, se sont engagés à faire en sorte qu’ils soient intégralement remboursés dans l’hypothèse où l’évolution de l’épidémie ne rendrait pas possible le départ en vacances.»

Prolongement des mesures de chômage partiel et du fonds de solidarité

Le recours à l’activité partielle sera possible jusqu’à fin 2020, pour les entreprises du tourisme et de l’évènementiel, tandis que l’accès au fonds de solidarité, pour les entreprises du secteur des cafés, hôtels, restaurants, du tourisme, de l’événementiel, du sport et de la culture, sera prolongé jusqu’à fin septembre – les professionnels le demandaient jusqu’à la fin de l’année.

Réouverture des restaurants envisagée le 2 juin

Les cafés et restaurants, fermés depuis le samedi 14 mars à minuit, devraient être fixés sur les modalités et les dates de leur réouverture dans la semaine du 25 mai. Dans les départements classés en «vert», où la circulation du coronavirus est moins importante, le gouvernement espère qu’ils pourront rouvrir le 2 juin «si l’évolution de l’épidémie ne se dégrade pas et sous réserve que les mesures sanitaires qui sont recommandées par le Haut Conseil de la santé publique soient parfaitement respectées».

Usage des tickets restaurant étendu

Pour «soutenir la demande» et inciter les Français à retourner dans les restaurants lorsqu’ils pourront rouvrir, le plafond journalier des tickets-restaurants sera doublé, à 38 euros, et leur utilisation sera autorisée les week-ends et jours fériés, jusqu’à fin 2020.

Pas de révision de la TVA

En revanche, le gouvernement n’a pas fait de geste sur la TVA, qu’un collectif de restaurateurs emmené par Olivier Bertrand, le patron du groupe Bertrand (Quick, Burger King, Hippopotamus, etc.) souhaitait voir abaissée à 5,5%.

(15h58) Un coût de 203 milliards de dollars pour les assurances

Selon le marché de l’assurance Lloyd’s of London, l’impact du coronavirus pour les assureurs sera de 203 milliards de dollars cette année. Ce qui en fera l’un des événements les plus coûteux de l’histoire du secteur, aux côtés de l’ouragan Katrina ou des attentats du 11 septembre. Ces pertes comprennent 107 milliards d’indemnisations (annulation d’événements ou assurance sur les voyages par exemple) et 96 milliards de moins-value sur les portefeuilles d’investissement, en raison de la chute des marchés financiers inquiets de la récession provoquée par la paralysie des économies.

Le directeur général de Lloyd’s of London, John Neal, explique: «Le secteur de l’assurance dans le monde indemnise les entreprises et les personnes affectées par le Covid-19 en faisant marcher un grand nombre de couvertures différentes. Ce qui rend cette pandémie unique, c’est non seulement l’impact humain et social mais également le choc économique» avec une explosion du chômage, des faillites et un effondrement du produit intérieur brut dans de nombreux pays.

L’assureur, l’une des institutions les plus anciennes de la City avec des origines remontant au 17ème siècle, s’attend quant à lui à des indemnisations entre 3 et 4,3 milliards de dollars pour ses clients dans le monde. Ce montant pourrait augmenter si les mesures de confinement se poursuivent plusieurs mois, prévient-il. Son scénario se fonde sur le maintien de règles de distanciation sociale fermes jusqu’à fin juin, puis un assouplissement progressif tout au long du second semestre. Ce coût serait pour Lloyd’s of London similaire à celui du 11-Septembre (4,7 milliards) ou encore à celui des ouragans de 2017 (4,8 milliards).

Il estime qu’il est encore difficile d’évaluer l’impact économique et social précis du Covid-19, compte tenu de l’ampleur et de la complexité du choc, mais son coût total pour l’ensemble des assureurs devrait largement dépasser celui de ces événements. L’assureur suisse Zurich Insurance a lui évalué jeudi ses frais dans l’assurance dommages à 750 millions de dollars. Et la pandémie avait déjà plombé les résultats du premier trimestre du géant allemand Allianz.

Les annonces de Lloyd’s of London rejoignent le constat dressé début mai par l’américain IAG selon lequel la pandémie s’annonçait comme la plus grosse catastrophe à laquelle le secteur de l’assurance ait été confronté. Le groupe, premier assureur américain, a déjà mis de côté 419 millions de dollars, au premier trimestre, pour couvrir les polices d’assurance liées au Covid-19. Mais se faire indemniser relève, parfois, du parcours du combattant pour les entreprises qui sont privées d’activité en raison de la pandémie, notamment au Royaume-Uni.

C’est particulièrement vrai pour les plus vulnérables comme les commerces hors alimentation ou les restaurants. Certains assureurs traînent des pieds ou estiment ne pas couvrir le risque de pandémie, si bien que le régulateur financier britannique (FCA) a été contraint d’écrire à plusieurs d’entre eux pour savoir pourquoi ils refusaient des dédommagements. La FCA a donné jusqu’à vendredi aux assureurs pour clarifier leur position sans quoi elle n’exclut pas des poursuites en justice. De leur côté, plusieurs centaines d’entreprises, dont des pubs, bars et boîtes de nuit, veulent lancer une action en justice contre l’assureur Hiscox, dont le siège est dans les Bermudes et qui martèle que leurs polices ne couvrent pas les pandémies.

(14h44) Coronavirus: les métiers les plus recherchés pendant la crise

A contre-courant du chômage partiel qui touche actuellement 3,9 millions de salariés, certains corps de métiers sont en plein boom. Avec la crise sanitaire, la France vit une période difficile pour l’emploi. Beaucoup de corps de métiers sont affectés: chômage partiel, interruption de la période d’essai, précarisation des indépendants et des freelances… Mais tout n’est pas noir car certains métiers ont le vent en poupe, avec le Covid-19.

Selon une étude réalisée par Glassdoor, plateforme de recrutement en ligne, le métier d’infirmier est le plus recherché, avec 3.483 offres publiées sur le site. Un poste suivi de très près par celui d’aide-soignant avec 3.121 offres. Les soignants sont submergés, même avec l’aide de la réserve sanitaire. Si vous disposez d’une formation dans ce domaine, c’est le moment ou jamais.

En 3ème position de l’étude Glassdoor, on retrouve le métier d’agent de sécurité, avec 2.303 offres. Un emploi lui aussi très sollicité en période de confinement, que ce soit dans les entreprises ou en supermarché. Deux agents de sécurité sont décédés du Covid-19. En 4ème et 5ème place, avec respectivement 2.056 et 1.887 offres en ligne, les métiers d’employé de mise en rayon et préparateurs de commandes deviennent des denrées rares. Des postes de terrain essentiels au bon fonctionnement de la société pendant la crise. Selon l’indication IRI, au cours des quatre dernières semaines, le chiffre d’affaires de la grande distribution alimentaire avait gagné 22 %.

Le métier de travailleur social occupe la 6ème place de ce classement. Face à la crise économique, on observe une accélération de la précarisation de beaucoup de Français, au premier chef les SDF ainsi qu’une recrudescence des violences domestiques. Le numéro 7 est le métier de chauffeur (964 offres d’emploi). Vient ensuite le profil de technicien de laboratoire en 8ème position. Entre l’analyse de tests, l’explosion des patients hospitalisés et la recherche qui est en effervescence, ces blouses blanches sont des maillons indispensables à la sortie de crise. En numéro 9, on retrouve une autre profession en blouse blanche: préparateur en pharmacie, tout comme les soignants les employés de pharmacie sont en première ligne dans cette bataille sanitaire. Si vous cherchiez un emploi dans ce domaine, postulez maintenant! On clôture ce classement avec  des métiers les plus recherchés avec celui de secrétaire médicale. Assurer des permanences dans les cabinets médicaux est primordial, assister les médecins dans cette tâche l’est tout autant.

(13h25) Wimbledon débloque 1,36 million d’euros pour lutter contre la crise

Il n’y aura pas de tennis sur le mythique gazon londonien cet été. Mais en dépit de l’annulation de son édition 2020, Wimbledon compte bien aider le tennis et les communautés locales britanniques à faire face à la pandémie de Covid-19. Le All England Club, organisateur de l’événement, a donc dévoilé mardi dans un communiqué avoir débloqué 1,2 million de livres sterling soit 1,36 million d’euros pour soutenir à la fois les joueurs, les personnes impliquées dans l’organisation du tournoi, mais aussi le système de santé britannique et les personnes les plus vulnérables.

«Alors que nous traversons une année sans tournoi, notre plus grande priorité reste la santé et le bien-être de ceux grâce auxquels Wimbledon existe et de ceux qui ont été durement frappés par cette pandémie. Nous pensons que Wimbledon a la responsabilité et la capacité d’agir, en utilisant ses ressources pour aider ceux qui sont dans le besoin, surtout dans une crise telle que celle-ci», a ainsi notamment indiqué Ian Hewitt, le président du All England Club.

Tous les bénéficiaires de cette contribution ont été nommés dans le communiqué, au premier rang desquels les joueurs via le fonds d’urgence mis en place par les sept instances dirigeantes du tennis mondial (ATP, WTA, ITF, Open d’Australie, Roland-Garros, US Open et donc Wimbledon). Tous les détenteurs de billets de l’édition 2020 ont ainsi été remboursés et auront l’opportunité de se procurer en priorité, s’ils le veulent, un autre billet pour l’édition 2021 sur le même court et le même jour que leur précédent achat.

De nombreuses associations caritatives locales qui protègent les sans-abris, ainsi que la Croix-Rouge britannique, en ont également bénéficié. A noter que le All England Club a, entre autres, aussi ouvert une cuisine qui prépare 200 repas chauds quotidiens pour aider les communautés locales de Merton et Wandsworth, districts du Grand Londres, dans les trois prochains mois.


(13h18) Coronavirus: le point en France

Selon le dernier bilan communiqué par la direction générale de la Santé, le nombre de victimes du coronavirus est tombé à 83 personnes supplémentaires, en 24 heures, ce mercredi soir, en France (contre 348 morts la veille), portant le bilan à 27.074 morts, depuis le 1er mars dernier, Dans le détail, 17.101 personnes sont mortes en milieu hospitalier et 9973 en Ehpad et autres établissements médico-sociaux. Il y a, ce mercredi soir, 524 lits d’hôpitaux occupés en moins en 24h.

Désormais, sont hospitalisés, en France, pour une infection au Covid-19, 21.071, dont 543 ces dernières 24 heures. Cela représente une baisse de 524 lits occupés, par rapport à la veille. Parmi ces patients, 2428 personnes, dans un état grave, sont hospitalisées en soins intensifs, dont 69 personnes de plus depuis ce mardi. Cela représente une baisse de 114 lits occupés en 24 heures. Au total, 140.734 cas de contamination ont été confirmés en France, dont 507 supplémentaires en 24 heures. Et 58.678 personnes considérées comme guéries ont pu sortir de l’hôpital.

(12h45) Coronavirus: polémique à propos d’un vaccin

Le groupe pharmaceutique français Sanofi a indiqué, ce mercredi, qu’il comptait servir les Etats-Unis, en premier, s’il trouvait un vaccin contre le Covid-19. En raison de la «prise de risque» dans la recherche d’un vaccin, le directeur général de Sanofi, Paul Hudson, avait expliqué, ce mercredi: «Si le groupe trouvait un vaccin, les Américains seraient les premiers servis. Le gouvernement américain aura droit aux plus grosses pré-commandes» La secrétaire d’Etat à l’Economie, Agnès Pannier-Runacher a déclaré, ce jeudi, sur Sud Radio: «Pour nous, ce serait inacceptable qu’il y ait un accès privilégié de tel ou tel pays sous un prétexte qui serait un prétexte pécunier.»

Le président de Sanofi France, Olivier Bogillot, a réagit, ce jeudi, sur France Info, aux propos du directeur général du Groupe: «Quand j’ai entendu ces propos-là, je me suis dit qu’il fallait que je puisse rassurer les Français assez rapidement pour leur dire que, évidemment, si Sanofi découvrait un vaccin efficace contre le Covid-19, il sera accessible à tous. Il y a des questions de réglementations, différentes d’un pays à un autre. Les Américains font en sorte d’accélérer la contrainte réglementaire et il faut absolument que l’Europe fasse la même chose.».

«Il faut aussi que des investissements soient faits, pour acheter les matières premières, les seringues, les flacons en un temps record. Et là encore, les États-Unis sont en avance sur l’Europe. Notre accord avec les États-Unis permet d’avoir accès à un budget. On souhaite que l’Europe s’organise pour faire la même chose. Développer ce vaccin très rapidement n’était pas prévu chez Sanofi et je trouve plutôt utile que les États se mobilisent très rapidement pour pouvoir aider les laboratoires pharmaceutiques. Si les choses se déroulent de cette manière-là, il n’y a aucune raison que les vaccins ne soient pas disponibles au même moment entre les États-Unis et l’Europe.»

(11h23) Roselyne Bachelot: le pouvoir politique et les experts

Pour Roselyne Bachelot, Ministre de la santé, lors de la pandémie de grippe H1N1, c’est forcément une douce revanche. Après cette pandémie, en 2009, elle avait été très critiquée politiquement et moquée par nombre d’humoristes pour sa fameuse commande de 94 millions de doses de vaccins, au final très peu utilisés. Aujourd’hui, Roselyne Bachelot apparaît comme la ministre qui avait, face à cette pandémie, doté la France d’un stock d’un milliard de masques chirurgicaux et 700 millions de masques FFP2. Soit dix fois plus que les stocks disponibles dans l’hexagone au début de l’épidémie de coronavirus! Elle s’est exprimée, en toute franchise, dans La Croix. Extraits…

Sur les rapports entre les experts et la ministre de la santé

«A l’époque, en 2009, j’ai fait le choix de consulter des gens d’horizons très divers. Tous les soirs, j’organisais des réunions avec des infectiologues, des virologues, des pneumologues, des généralistes mais aussi avec des sociologues, des chercheurs en sciences humaines, des philosophes. Mais je n’ai pas voulu créer de comité scientifique spécial, d’abord parce que les gens qu’on désigne sont simplement des scientifiques parmi d’autres.»

«Et ensuite, parce qu’il y avait un risque que s’impose, alors, une sorte de vérité scientifique institutionnelle émanant d’une petite dizaine de personnes. Cela donne l’impression que certains experts sont plus compétents que d’autres pour conseiller le politique, alors que c’est la pluridisciplinarité qui fait la richesse de l’expertise. Parfois, certains experts, mis en avant dans ces comités très proches du pouvoir, finissent aussi par se prendre pour des ministres-bis!»

Sur les experts alarmistes en 2009

«En utilisant toujours le conditionnel, ils étaient alarmistes. Ils ne nous disaient pas si cela allait être très grave, mais que cela pouvait être très grave. Face à ce genre de propos, le rôle du politique est de se mettre dans une logique de prévention et de protection maximale. C’est pour cette raison que nous avons commandé les vaccins et reconstitué les stocks de masques.»

«J’ajoute que les experts ne faisaient pas uniquement des projections sur ce qui se pouvait se passer. Je me souviens que des pneumologues et des spécialistes de réanimation étaient aussi venus me voir pour me parler des tableaux cliniques très graves qu’ils voyaient chez des patients jeunes. Tout cela joue, dans la réflexion de celui ou celle qui doit décider. Mais en commandant les masques et les vaccins, je n’ai pas «obéi» aux experts. Ce ne sont pas eux qui passaient les bons de commande. C’est le pouvoir politique qui, après avoir entendu les scientifiques, prenait cette décision.»

«La décision politique est d’une extraordinaire complexité dans ce genre de crises où l’incertitude scientifique est très forte. Les experts ne sont pas toujours d’accord entre eux. Sur cette réouverture des écoles, le Conseil scientifique s’y est opposé mais les sociétés de pédiatrie y sont plutôt favorables. Dans ce genre de situations, la solution de facilité pour le politique, c’est de se réfugier de manière systématique derrière les experts. Et dans ce cas précis, de laisser les écoles fermées.»

Sur la complexité de la décision politique

«En disant cela, je ne minimise pas les difficultés extrêmes pour les maires ou les responsables scolaires de rouvrir les écoles avec toutes les difficultés que cela suppose. Mais le rôle du politique, c’est aussi de tenir compte du fait que le sanitaire n’est pas le seul paramètre des déterminants de santé d’une population. L’éducation est aussi un déterminant de santé majeur. Même si ce n’est pas l’objet du débat actuel en France, le tout premier déterminant de santé dans le monde, c’est l’accès des filles à l’éducation.»

Sur un confinement de la population en 2009

«Le confinement ne faisait pas partie de nos scénarios immédiats. Mais la situation était alors très différente. Nous étions face à un virus grippal pour lequel la mise au point d’un vaccin pouvait être très rapide. Nous savions que nous aurions ce vaccin dans un délai de seulement quelques semaines. Et l’épidémie n’était pas la même. C’est la raison pour laquelle, en aucun cas, je ne veux apparaître comme une donneuse de leçons pour les personnes qui gouvernent aujourd’hui. Je ne connais que trop la difficulté de leur travail. Je me suis juste permis d’alerter le gouvernement sur la nécessité de se pré-positionner très vite auprès des différents fabricants de vaccin, pour ne pas être servi, en dernier, si jamais un vaccin contre le Covid était mis au point. Car, alors, je parle d’expérience, cela sera une vraie bataille de chiffonniers entre les pays pour en commander!»

(10h52) Déconfinement: les transports, «la peur au ventre»

Selon un sondage CSA*, publié ce jeudi, seuls 37% des utilisateurs des transports publics sont sûrs de les reprendre pendant la période de déconfinement. Plus de la moitié (54%) de ceux qui comptent continuer à emprunter les transports en commun ont la peur au ventre: 20% l’appréhendent beaucoup, 34% assez, et 24% un peu. Sans surprise, les Franciliens et les utilisateurs du métro (63% dans les deux cas) sont ceux qui ont le plus peur.

Un quart des sondés (23%) songe à alterner entre transports en commun et d’autres modes, tandis que 17% restent perplexes, selon cette enquête. Les modes de transport alternatifs envisagés sont la voiture, pour 70% des répondants (64% en Ile-de-France), la marche pour 49% d’entre eux (mais 57% des utilisateurs du métro), le vélo pour 37%, le deux-roues motorisé pour 7% et la trottinette électrique pour 4%.

Les mesures sanitaires prises par les autorités sont plébiscitées par les utilisateurs des transports publics, qui jugent efficace le port du masque, à 91%, l’usage de gel hydro-alcoolique, à 86%, la réduction de l’affluence, à 85% et le respect des règles de distanciation, à 84%. En revanche, les marquages au sol ne sont approuvés que par 69% d’entre eux.

Cependant, 62% des utilisateurs réguliers (et 67% des Franciliens) pensent qu’il est difficile d’appliquer les règles de distanciation dans les transports publics. Il est obligatoire depuis lundi de se tenir à un mètre au moins des autres voyageurs dans les transports publics, et de porter un masque, sous peine d’une amende de 135 euros.

C’est l’opérateur de transport (RATP, SNCF, etc.) qui doit garantir la sécurité sanitaire pour 29% des utilisateurs, 29% d’entre eux pensant que ce rôle revient aux voyageurs eux-mêmes. Enfin, 63% d’entre eux estiment qu’un retour à la normale devrait intervenir dans les trois mois et 35% dans trois mois et plus. Les Franciliens sont les plus pessimistes, et 2% des répondants estiment que rien ne sera plus jamais comme avant. Ils sont néanmoins 60% à penser qu’il faudra conserver les gestes barrières dans les transports publics pendant plus de six mois, 13% d’entre eux répondant même «tout le temps».

*L’enquête a été réalisée en ligne, à l’initiative de l’institut, du 7 au 11 mai, auprès d’un échantillon national représentatif de 2 001 adultes.

(10h36) Déconfinement: les rassemblements privés

L’exécutif ne peut contrôler toutes les modalités du déconfinement. «Les rassemblements organisés sur la voie publique ou dans des lieux privés de plus de dix personnes seront interdits», avait notamment déclaré le Premier ministre, Edouard Philippe, le 28 avril devant l’Assemblée nationale. Maisles décrets publiés le 11 mai  n’évoquent pas une limitation des rassemblements de plus de dix personnes dans les lieux privés, a relevé Le Parisien, ce mercredi.

De fait, le Conseil constitutionnel a encadré la limite des dix personnes aux seuls rassemblements sur la voie publique ou dans les lieux publics. «Les mesures relatives aux établissements recevant du public et aux lieux de réunion ne s’étendent pas aux locaux à usage d’habitation», écrit-il dans sa décision du 11 mai.

Sollicité par Le Parisien, le ministère de l’Intérieur confirme que «les décrets n’interdisent pas les rassemblements de plus de dix personnes dans les lieux privés». Il précise néanmoins auprès du quotidien que «les mesures d’hygiène doivent être appliquées en tout lieu et en toutes circonstances, y compris dans les lieux privés». Et d’ajouter : «Nous réitérons effectivement les messages de civisme et de responsabilité des Français».

(09h09) Coronavirus: prolongation du chômage partiel?

Les salariés du privé mis au chômage partiel par leur entreprise bénéficient actuellement d’une garantie de 84% du salaire net (100% au niveau du Smic), que l’Etat et l’assurance chômage remboursent intégralement aux employeurs dans la limite de 4,5 Smic. Ce dispositif, présenté comme le plus protecteur d’Europe par le gouvernement, a un coût estimé d’environ 25 milliards d’euros sur trois mois.

Le chômage partiel adopté pour éviter des licenciements et une explosion du taux de chômage sur fond de crise sanitaire, et dont bénéficient plus de 12 millions de salariés du privé, est en vigueur jusqu’au 31 mai. Il doit ensuite évoluer graduellement, avec probablement une baisse du taux de prise en charge par l’Etat.

Le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, s’expliquait, ce jeudi, sur BFM Business: «L’arrêt ou du moins le déremboursement partiel du chômage partiel au 1er juin, ça vient trop tôt. On vient de redémarrer et couper le dispositif, ou en tout cas le réduire au 1er juin, c’est une erreur. Il faut le garder au moins jusqu’à l’été, et nous laisser préparer la transition et la reprise progressivement. Malheureusement, on n’est pas d’accord avec le gouvernement.»

(08h22) «Morceaux choisis» dans la Presse…

Manque de transparence sur les masques et les tests, ministres trop bavards, tensions au sommet de l’Etat… «Parfois, il vaut mieux se taire»: la difficile communication de crise du gouvernement face au coronavirus. Depuis deux mois, l’exécutif peine à convaincre les Français de la pertinence de ses décisions dans la gestion de l’épidémie. «Morceaux choisis» dans la Presse…

Pour Emmanuel Macron, dans son allocution solennelle, trois jours avant le scrutin du premier tour des Elections municipales: «J’interroge les scientifiques et ils considèrent que rien ne s’oppose à ce que les Français, même les plus vulnérables, se rendent aux urnes.» Pourtant, cette décision a fait l’objet d’un bras de fer entre le chef de l’Etat d’un côté, son Premier ministre et les leaders de l’opposition de l’autre. Emmanuel Macron, favorable au report, a cédé à la dernière minute face aux levées de boucliers de l’opposition, dénonçant une sorte de coup d’Etat institutionnel, mais aussi de son propre camp.

Pour l’un des premiers fidèles du chef de l’Etat: «Les masques et les tests… Les gens ne retiendront que ça, Mais imaginez, qu’à l’époque, le gouvernement annonçait qu’il n’y avait pas assez de masques pour les soignants. Ça aurait été la panique! Cette histoire de masques que l’on ressasse, c’est assez injuste.»

Pour un proche d’Emmanuel Macron, pour qui les rôles étaient censés être bien définis, qui explique: «Le Premier ministre allait présenter le plan, en attendant, il fallait ne rien dire et le préparer.Cette communication non maîtrisée s’explique aisément: Chacun a besoin d’exister médiatiquement, ils savent qu’ils vont avoir un remaniement. C’est presque un défaut professionnel de bon élève, mais ça devient un désavantage pour le collectif!»

Pour un proche du président de la République: «Au début de la crise sanitaire, il y avait de vrais messages de l’OMS (Organisation mondiale de la santé ndlr) disant qu’il fallait garder les masques pour les soignants.»

Pour le Premier ministre, Edouard Philippe, alors qu’il présentait son plan de déconfinement à la tribune de l’Assemblée nationale ,qui n’a pas résisté à un petit mot à l’attention de ses détracteurs. «J’ai été frappé, depuis le début de cette crise, par le nombre de commentateurs ayant une vision parfaitement claire de ce qu’il aurait fallu faire, selon eux, à chaque instant!La modernité les a souvent fait passer du «Café du commerce», à certains plateaux de télévision; les courbes d’audience y gagnent ce que la convivialité des bistrots y perd, mais je ne crois pas que cela grandisse le débat public!»

Pour une source gouvernementale auprès du Monde: «Blanquer a fait ses annonces alors que les arbitrages n’avaient pas été validés avec Matignon et qu’on lui avait demandé de ne pas communiquer sur ce sujet.» D’ailleurs, ce calendrier initial n’a finalement pas été retenu par Edouard Philippe.

Pour un conseiller ministériel: «Il faut que l’on arrive à faire évoluer notre discours. Ce n’est pas seulement une crise sanitaire mais aussi économique, sociale et globale. L’avis du Conseil scientifique n’est pas le seul dont on doit tenir compte.»

Pour une source ministérielle au sujet de la décision de faire le premier tour des Elections municipales: «Il a manqué le déclic, le geste symbolique, au président de la République, Emmanuel Macron. Pour la première fois, il aurait pu faire geste d’autorité en passant au-dessus des partis, au-dessus de son Premier ministre et au-dessus du Conseil scientifique, pour signifier aux Français que l’heure était grave. A partir de ce moment-là, on a couru après le temps!»

Pour une source ministérielle: «Nous sommes partis du mauvais pied, dès le départ, quand le président de la République a annoncé le maintien des élections municipales alors que tout le monde attendait leur report.»

Pour la porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye: «Vous savez quoi? Moi, je ne sais pas utiliser un masque. Parce que l’utilisation d’un masque, ce sont des gestes techniques précis, et ça peut même être contre-productif.» Un député de l’opposition (LR): «Cette déclaration de Sibeth Ndiaye, ce n’est pas seulement «on n’a pas de masques», c’est en plus «on vous prend pour des cons! Sous Sarkozy, elle aurait été virée dans les trente secondes!»

Pour un «poids lourd» de la majorité qui, quelques heures avant le discours d’Edouard Philippe, devant l’Assemblée nationale, livre ses impressions sur la gestion de la crise du coronavirus par les autorités: «Oui, ils ont multiplié les petites bourdes. Mais à leur décharge, c’est invivable. La communication de crise est une affaire de professionnels et c’est extrêmement difficileCelui qui sort le nez à la fenêtre a aussitôt le nez coupé!

Pour un influent parlementaire de la majorité (LREM) qui concède aux ministres des circonstances atténuantes: «S’ils ne parlaient pas, on les accuserait de mutisme, on vit le temps des impatiences et des incertitudes. D’autant que cette crise inédite rend l’exercice particulièrement périlleux sous la pression permanente de médias.»

Pour une députée qui soutient Emmanuel Macron (LREM), au sujet des masques: «Au début, on n’avait aucune vision sur les stocks réels. On aurait dû dire qu’on était en attente de masques et qu’il y aurait un délai. La communication n’a pas été claire et ça a généré de l’incompréhension. On aurait davantage dû dire qu’on n’avait pas l’info!»

Pour un parlementaire  qui soutient le gouvernement (LREM): «Toutes les décisions ne sont pas parfaites. Mais juger a posteriori avec des ‘y a qu’à faut qu’on’, tout le monde peut le faireAucun pays n’était préparé à un choc sanitaire.»

Pour un cadre du parti présidentiel (LREM), en faisant référence aux déboires de Donald Trump et de Boris Johnson, de retour aux affaires après son hospitalisation: «On devrait voir le positif! Macron ne recommande pas de boire de l’eau de Javel et le Premier ministre n’est pas sur un lit d’hôpital pour n’avoir pas respecté les gestes barrières.»

Pour un «macroniste», qui regrette les deux heures de prises de parole du Premier ministre, Edouard Philippe, sans pratiquement aucune annonce: «Plus c’est long, plus il y a de matière à interprétation. Cette conf’ est résumable en quelques lignes, alors qu’il aura fallu trois heures

Pour un «macroniste» qui a pris ses distances: «Près de deux mois après le début de la crise sanitaire, le couple exécutif a en tout cas raté l’occasion de susciter une forme d’unité nationale autour de ses décisions. Ils auraient pu essayer d’institutionnaliser cette unité nationale dans une instance créée spécialement pour débattre de la gestion de la crise. Cela aurait pu contribuer à diminuer le niveau de critiques et de scepticisme. Mais c’est sans doute un peu tard!»

Pour le député de droite (LR) Sébastien Huyghe: «Le masque, ça ne servait à rien, tout ça parce qu’ils étaient incapables de les proposer aux Français, maintenant qu’on en a, ça sert à quelque chose!» Pour un autre député de droite (LR): «Il y a eu un manque de transparence évident, qui se paie sur la durée. Résultat: ils ont fait douter l’opinion de la parole publique. Le pouvoir est désormais prisonnier du piège qu’il a lui-même construit!»

Pour un député de droite (LR): «Les seuls qui sortent du lot sont ceux qui savent faire de la politique. C’est le naufrage de la société civile, de ces ministres qui ont un QI politique de canard!»

Pour le député opposant socialiste (PS) Boris Vallaud: «Macron annonce tout seul «le 11 mai» et, après, tout le monde court en ordre dispersé derrière. La situation est compliquée, il faut le dire de manière fort modeste. Pour les tests, quand on n’en a pas, ils sont inutiles, et quand on en a, on rappelle les recommandations de l’OMS pour «testez, testez, testez»!»

Pour le communicant Florian Silnicki, «On observe une faillite globale de la com de la crise sanitaire. Néanmoins, devant plus de 36 millions de téléspectateurs, le président a annoncé une date de déconfinement: le 11 mai. Il a été très efficace, ce jour-là, en trouvant le ton juste et en répondant, en partie, à ce qu’attendait l’opinion publique. Il ne faut pas prendre la parole lorsque l’on a rien à dire, cela abîme l’attention que les Français vous portent. La difficulté, c’est que les politiques sont toujours en retard sur l’opinion publique. La crise va plus vite que leurs analyses! L’opposition, mais aussi des communicants, n’ont, en effet, pas de mots assez durs pour qualifier les choix du gouvernement!»

Pour un communicant: «Depuis le début de la crise, on a installé le pouvoir des médecins. C’est une erreur car la science n’est pas une vérité, c’est un débat, elle fonctionne avec des doutes et des risques.».

Pour un observateur, très averti de la situation, qui affirme qu’entre les exigences sanitaires et le redémarrage de l’économie, les tergiversations du gouvernement peuvent aussi s’expliquer par le risque judiciaire: «Ces gens issus de la société civile qui nous gouvernent sont tétanisés par la possibilité de se retrouver traînés en justice. Vous imaginez les Blanquer ou les Pénicaud devant la Cour de justice de la République? Des dizaines de plaintes ont été déposées contre des ministres et des commissions d’enquête seront lancées à l’Assemblée nationale et au Sénat.» Pour un cadre de la majorité présidentielle (LREM): «La peur de l’après et les enquêtes qui seront menées expliquent à mon avis la surcommunication ou l’absence de communication de certains ministres.»


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