Avec son long métrage, à la fois œuvre de politique-fiction et récit guerrier, le metteur en scène anglais Alex Garland a formidablement réussi cette super production, violente, implacable et spectaculaire, qui se situe dans un créneau réellement novateur : un thriller rempli d’action mais avec un véritable parti pris au sujet des conflits armés.
« Civil War » se déroule dans une époque pas très lointaine, alors que les États-Unis sont fracturés en plusieurs clans et qu’un conflit civil fait des ravages. Les Forces de l’Ouest, une alliance armée d’États en rébellion contre le gouvernement fédéral, sont sur le point de forcer la capitale, Washington, à capituler. Ayant l’objectif d’obtenir un dernier rendez-vous avec le Président des USA (joué par Nick Offerman), Lee (campée par Kirsten Dunst) souhaite se rendre à la Maison-Blanche, accompagnée de deux journalistes et de Jessie (interprétée par Cailee Spaeny), une jeune reporter photographe dont elle devient, malgré elle, le mentor.
« La guerre civile moderne n’a rien à voir avec ce qu’on a pu voir avant. Aujourd’hui, il s’agit d’un effondrement dans tous les domaines. Le vrai risque c’est la désintégration. C’est un problème mondial… », dit Alex Garland. C’est époustouflant de bout en bout et le scénario incite à la réflexion sans jamais perdre le spectateur dans des divagations élitistes.
Et « Civil War » montre la réalité d’une guerre avec toutes les tragédies que cela engendre. « On parle souvent de dommages collatéraux, des civils sont tués, précise Alex Garland. Les militaires utilisent ces termes de manière factuelle alors que le sentiment qui en ressort est celui d’une terrible sauvagerie. » À notre époque où les crises mondiales et les terreurs s’entrechoquent, « Civil War » est un coup de poing cinématographique.
René Chiche
« Civil War », sortie en salles le 17 avril. Durée : 1h 49