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Casino-Guichard : des raisons d’espérer ?

Fragilisé par le poids de sa dette, le groupe Casino-Guichard a fait l’objet ces derniers mois d’attaques spéculatives à la baisse, mais également de ce qui a été perçu en interne comme une tentative d’OPA hostile de la part de Carrefour. Une situation critique qui ne doit pas occulter les atouts du groupe stéphanois, l’un des mieux préparés en France pour faire face aux mutations structurelles du secteur, et ses récents efforts pour accélérer son désendettement.

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Fragilisé par le poids de sa dette, le groupe Casino-Guichard a fait l’objet ces derniers mois d’attaques spéculatives à la baisse, mais également de ce qui a été perçu en interne comme une tentative d’OPA hostile de la part de Carrefour. Une situation critique qui ne doit pas occulter les atouts du groupe stéphanois, l’un des mieux préparés en France pour faire face aux mutations structurelles du secteur, et ses récents efforts pour accélérer son désendettement.

Le point de départ des problèmes actuels du groupe Casino est à chercher dans l’importante dette du groupe, de l’ordre de 2,9 milliards d’euros début 2018, qui inquiète depuis plusieurs années les investisseurs. Un vrai motif de questionnement auquel les équipes de Jean-Charles Naouri semblent désormais vouloir répondre (mais ont-ils vraiment le choix ?). Casino a annoncé ces dernières semaines la cession d’actifs immobiliers pour un montant estimé de 1,5 milliard d’euros. De quoi rentrer dans les clous d’une dette soutenable ? Il semblerait bien.

Le cours de l’action en forte hausse

Le cours de l’action du groupe, tombé en septembre à son plus bas niveau en vingt ans (25 euros) a augmenté depuis de plus de 60% (au-dessus des 40 euros) suite aux annonces de cessions d’actifs et à la volonté affichée de désendettement, dont la dernière illustration se trouve dans l’annonce jeudi d’une promesse de vente concernant les murs de 14 Monoprix pour 180 millions d’euros.

Le même jour, le groupe de distribution a publié un chiffre d’affaires en hausse de 5,4% au troisième trimestre, en hausse par rapport à la période précédente, grâce notamment à l’amélioration de la performance de ses magasins. Ces bons résultats, associés à la cession des murs de 14 Monoprix, devrait permettre à Casino de finaliser plus vite que prévu son plan de cession d’actifs et d’afficher une croissance de 10 % de son résultat opérationnel en France, en 2018 et en 2019.

Jean-Charles Naouri détaille la stratégie du groupe

Une chose est certaine, Jean-Charles Naouri veut absolument montrer patte blanche aux marchés. Dans une interview, accordée en début de semaine au Financial Times, le patron de Casino a détaillé la stratégie du groupe, mais a également évoqué deux points sensibles pour la confiance des investisseurs. Il a évoqué d’une part une rationalisation des holdings du groupe, jugées jusqu’à présent trop nébuleuses, et il a pour la première fois parlé de sa succession. Une succession qu’il prévoit interne, avec les patrons de Franprix et de Monoprix dans le fauteuil de favoris.

Au-delà de ces annonces techniques, qui visent avant tout à montrer que la barre du navire Casino est fermement tenue et que le cap sera maintenu, le groupe Casino-Guichard bénéficie d’atouts de taille pour l’avenir, avec un modèle économique original, cohérent et solide, qui a permis d’anticiper la plupart des grandes tendances des marchés d’aujourd’hui et de demain. Tout en résistant aux bouleversements liés à la révolution numérique.

Numérique : Casino très en avance sur ses concurrents

Dans le domaine du e-commerce et de la digitalisation de la consommation, Casino a pris de l’avance, beaucoup d’avance, sur ses concurrents hexagonaux. En rachetant dès 2000 Cdiscount, le groupe a développé ces deux dernières décennies le leader européen du e-commerce. La seule plateforme du continent représentant (presque) une alternative à Amazon. Ce qui pouvait sembler un pari en 2000 est aujourd’hui l’un des fondamentaux les plus solides et les plus enviés de Casino.

Autre point fort du groupe de Jean-Charles Naouri, la diversité et la complémentarité de ses enseignes. Dans un marché de la distribution de plus en plus segmenté, Casino propose le plus large éventail de France : des hyper Casino aux superettes Franprix, en passant par le discount (Leader Price), le premium urbain (Monoprix), et même des épiceries spécialisées sur des marchés de niche comme Naturalia (produits biologiques). La gamme des offres du groupe Casino est sans équivalent dans l’hexagone.

Nouveaux usages de consommation

Une stratégie de différenciation des offres et d’innovation constante en plein renouvellement avec des créations de concepts de magasins comme le Drugstore Parisien, Franprix Noé (consommation responsable), Naturalia Origins (herboristerie), ou le « 4 Casino », un magasin expérimental ouvert 24/24 et mêlant épicerie fine, restaurant et show-room. Autant de laboratoires pour sonder les nouveaux usages de consommation.

Une volonté d’anticiper les mutations qui se signale également par la monétisation du big data, dont le groupe Casino est l’un des pionniers en France. Une monétisation des données du big data en ligne (Cdiscount), mais également offline (collecte des données de millions de tickets de caisse), qui pourrait représenter un important levier de croissance pour le groupe à l’avenir.

Autant d’éléments qui replacent en perspective la position de Casino sur le long-terme. Si le groupe parvient à garder son niveau d’endettement sous-contrôle, il dispose d’atouts forts pour consolider sa place comme l’un des leaders français du secteur de la distribution à l’ère du numérique et de l’individualisation des parcours d’achat.


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