Comme l’année dernière, le mois d’août est compliqué sur les bourses mondiales. On a que trop oublié que ce mois estival, caractérisé par la faiblesse des volumes d’échanges, est statistiquement le plus mauvais mois de l’année sur la bourse de Paris depuis 1988.
Malgré un taux d’intérêt de la FED compris entre 5,25 et 5,5 %, l’économie américaine, en dehors d’un secteur manufacturier déprimé, se porte bien. Que ce soit au niveau de l’emploi, de la consommation avec une dernière statistique des ventes au détail supérieure aux attentes et un PIB du 2e trimestre à 2,4 % en première estimation, également plus qu’attendu.
Tout va pour le mieux ?
Pas vraiment. Depuis plusieurs mois, j’alerte sur une cote malade, artificielle, des indices au plus haut grâce à seulement quelques titres…
Un phénomène totalement anormal, car dans l’ancien monde, un indice au plus haut signifiait une cote saine…
L’intelligence artificielle est donc passée par là, rendant encore plus complexe la possibilité de gagner à long terme, notamment pour les petits portefeuilles, et alimentant largement la volatilité, l’excès et les manipulations de titres orchestrées au millimètre…
Tout se passait bien donc pour les indices puis le mois d’août vint, et après 6 mois de hausse sur 7 il fallait bien ressortir les bons vieux prétextes pour faire chuter le marché, et aggraver encore plus une cote « chancelante ».
Il s’agit bien de prétextes, comme d’habitude je dirais, car tous les éléments mis sur la table sont connus depuis belle lurette !
Mais on en parlait plus, le marché sifflait une autre chanson afin de piéger les plus faibles… une fois de plus.
Combien de fois ai-je parlé des difficultés de l’immobilier chinois dans mes newsletters avec EVERGRANDE… Et le risque systémique envisageable dû à une contagion au secteur bancaire largement investi ?
Combien de fois le marché a laissé entendre que les taux resteraient élevés très longtemps, que la hausse n’était peut-être pas terminée ? ainsi que la pression inflationniste d’ailleurs ?
Le marché baissait-il pour autant ? NON !
Puis d’un seul coup on nous ressort les vieux dossiers, avec les dégradations des notes par les agences de notation, l’une après l’autre, de petites et moyennes banques américaines, en agitant le spectre de dégradations plus importantes jusqu’au plus gros dossiers !
On agite la menace des taux obligataires au plus haut avec récemment le 10 ans américain qui a atteint un niveau plus revu depuis 2007…
On vous parle des faillites dans l’UE au plus haut depuis 8 ans et des taux des obligations souveraines sur le marché de la dette au plus haut depuis… la crise financière de 2008…
Ces éléments ne sont-ils pas connus ? De même que l’inversion de la courbe des taux 2 ans / 10 ans ?
Le marché s’est-il effondré ? À part de très bons titres en mode Krach comme Teleperformance et Sartorius, tout va bien non ?!
Par contre, si vous lisez bien entre les lignes, on note que 89 % des gestionnaires sont surinvestis sur les actions et 75 % pensent qu’il y aura un atterrissage en douceur de l’économie… qu’il n’y aura pas de récession et que la FED ne relèvera plus ses taux mais plutôt qu’elle les baissera.
Ce n’est quand même pas la même musique !
Conclusion ?
Le marché fait ce qu’il veut avec les news… Et maintenant avec le rendez-vous de Jackson Hole, peut-être que l’air va changer avec le savoir-faire de Monsieur Powell que l’on connaît… d’ailleurs les marchés remontent depuis le lundi 21 août… Un élément dont mes clients ont été avertis au travers de mes éditos stratégiques.
La suite ?
On reste prudent, car la réaction du marché un jour peut être différente un autre jour sur les mêmes nouvelles… c’est la nouvelle donne.
Les titres peuvent très bien être maintenus la tête sous l’eau comme jusqu’au début octobre 2022, on peut très bien maintenir durablement l’aspect négatif du contexte macro et micro économique.
Ce sera au bon vouloir des initiés.
En tout cas, une chose est sûre, en cette rentrée 2023, il faudra plus que jamais être au fait de ces 3 devises en bourse : Concentration, Observation et Discipline ! …sans oublier une bonne réserve de liquidités…
Bonne rentrée.
Stéphane Breuil
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