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Jeunes contre boomers : la guerre des générations est-elle justifiée ?

Entreprendre - Jeunes contre boomers : la guerre des générations est-elle justifiée ?

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La chronique économique hebdomadaire de Bernard CHAUSSEGROS

Le monde semble aller de plus en plus mal. Il faut donc des responsables. Et les jeunes générations semblent penser que tout cela est de la faute de ceux « d’avant » qui n’ont pas pris les bonnes décisions dans le passé. Et donc, quand on veut tuer son chien, on dit qu’il a la rage.

On peut aussi rappeler que, selon Freud ou la plupart des psychanalystes, le seul moyen de grandir pour un être humain, surtout s’il est jeune et veut sortir de l’enfance, c’est de tuer « son » père !

En réalité, depuis la nuit des temps, l’homme, pris au sens large, toutes origines, sexes et races confondus, fait ce qu’il peut face à un monde qui s’emballe et qu’il ne maîtrise pas. Alors certes, la génération la plus jeune blâme les plus anciennes pour les défaillances du système, tout particulièrement en constatant les problèmes économiques actuels, la pauvreté galopante et les inégalités flagrantes, les catastrophes climatiques causées par le réchauffement de la planète et les émissions de GES et de monoxyde de carbone.

C’est complètement ridicule, mais une bonne partie des membres des générations Y et Z, mais aussi de la génération X croient réellement à ces absurdités, renforcées sans cesse par les effets délétères des réseaux sociaux dont les bulles communautaristes factorisent les critiques et les exacerbent. Notre planète est proche de sa fin et c’est de la faute des « vieux » qui ont abusé des ressources mondiales et qui les ont pillées pour leur seul petit confort. Et les baby-boomers se souviennent de la façon dont ils ont vécus dans les années 50 avec des parents qui économisaient sur tout et vivaient frugalement, qui ont vu, durant les Trente Glorieuses les effets de la modernisation, le développement des technologies innovantes, et l’arrivée de la société de consommation.

Les générations successives

La génération silencieuse avait connu la grande misère de ceux qui étaient nés entre le milieu des années 1920 et le milieu des années 1940, c’est-à-dire entre la Grande Dépression et la Seconde Guerre mondiale. Elle comprend des gens qui ont combattu, qui sont morts ou sont sortis vivants des combats mondiaux, en Europe comme en Asie, et pour certains, des univers concentrationnaires. On peut presque les qualifier de « survivants » ! Mais ils ont réagi et sont réputés pour avoir travaillé dur afin d’oublier leurs drames et leurs misères, sans jamais se plaindre, d’où leur surnom. C’est une génération d’individus, souvent fatalistes, qui avaient connu l’horreur et s’attendaient toujours au pire, mais qui s’étaient malgré tout construits pour leurs enfants dans l’espérance.

Ces enfants, les baby-boomers, que l’on appelle aussi, de façon péjorative, les « boomers » sont donc des personnes nées en Occident, entre 1943 et 1960 et qui constituent une génération charnière entre la génération silencieuse de leurs parents et la génération X. Pendant la période du baby-boom, après la Seconde Guerre mondiale, le taux de natalité a largement augmenté, porté par une ambiance de sérénité sociale après une première moitié de XXe siècle marquée par les guerres et les génocides.

La génération X est donc constituée d’individus nés entre 1960 et 1980. Ils ont, pour la plupart, grandi en regardant la télévision et en jouant à des jeux vidéo. D’après ce qu’en disent les sociologues et ce que l’on peut voir soi-même, une part significative des natifs de la génération X se caractérisent par leur besoin de loisirs. Ils ont sans cesse besoin d’être dans le divertissement, par crainte de s’ennuyer et de déprimer. Mais ils mettent aussi la priorité sur leur carrière en recherchant un travail valorisant socialement. Leur travail n’est cependant pas le seul centre d’intérêt de leur vie. Ils travaillent pour « bien-vivre » sans oublier leurs loisirs.

Les membres des générations suivantes sont devenus, quant à eux, plus mobiles et moins attachés à un poste pérenne, chez un même employeur, durant toute leur carrière. Et si le travail est au cœur de leurs inquiétudes, avec la croissance du chômage et des risques de précarité brutale, ils sont généralement égocentrés et stressés, et s’adaptent moins facilement aux nouvelles situations, par peur de perdre leur emploi.

La génération Y est généralement rattachée aux « digital natives » ou encore aux « milléniaux » qui sont nés entre 1980 et 2000. Face à leurs écrans d’ordinateurs et aux consoles de jeux vidéo, ils sont la première génération à être entièrement et véritablement née avec le monde d’internet, en somme, la génération de la télévision et du digital omniprésent dans tous les secteurs, autant la sphère privée que professionnelle. Cependant, plus encore que pour leurs parents, le travail n’est plus au centre de tout, ils y ont associé ce besoin de la « phase de repos », de ce moment destiné à « décompresser ». C’est à cette époque que commence à émerger le sentiment que le travail ne peut pas être le centre vital de l’individu. La valeur « travail » s’efface au profit de la valeur « profit » d’une part et de la valeur « loisir » d’autre part.

À la recherche d’une bonne qualité de vie, au risque de devoir changer de région, voire de pays, ils n’hésitent plus à changer d’entreprises, voire à prendre des années sabbatiques. Malgré un modèle économique difficile avec ses crises structurelles à répétitions, la génération Y a su parfois s’adapter mais surtout tirer parti de cette refonte totale du modèle socio-professionnel qui était la référence fondamentale de leurs parents. La génération Y cherche sans arrêt à trouver sa place, sa meilleure place, mais avec un principe intangible, rechercher en même temps et avant tout le plaisir dans la mise en œuvre de ses activités. Son leitmotiv au quotidien est l’adage du « gagnant-gagnant ».

On remarque d’ailleurs leur approche très matérialiste, leur besoin d’hyper consommation et leur utilisation maximisée des nouvelles technologies de l’information.

La génération Z marche sur les traces de la précédente. Elle regroupe les personnes nées à partir de l’an 2000 et qui ne sont donc pas encore arrivées sur le marché du travail. Elle est, à son tour, considérée comme une génération silencieuse. La technologie domine leur quotidien, ils sont nés avec et ne savent pas vivre sans. L’internet est leur outil principal de communication avec les autres, de recherche de connaissances, il faut le dire, souvent imparfaites, et de satisfaction primaire par les loisirs, tant dans la sphère privée que dans le monde scolaire, universitaire ou professionnel. Ce sont des individus connectés en permanence.

Ils ne s’identifient qu’avec et par les réseaux sociaux. Beaucoup plus réalistes que leurs ainés, ils considèrent que leur vie personnelle, avant leur travail, doit leur apporter le bien-être au quotidien. Mais pris dans l’étau des mécanismes délétères et amplificateurs des réseaux sociaux, où les minorités agissantes trouvent une caisse de résonnance inédite, ils se font déborder par une nouvelle tyrannie de la victimisation qui porte un nom, le wokisme, dont on mesure encore mal la déstabilisation des consciences qu’elle induit. Elle impose en effet un racisme d’autant plus abject qu’elle érige en principe cardinal le fait que l’on serait donc victime ou bourreau des agissements des générations passées, selon son milieu, son genre, son origine…

La Génération Alpha, qui devrait suivre, naîtra dans le numérique contrairement à la génération Z qui eux sont nés avec le numérique. Les progrès fulgurants de l’intelligence artificielle et de la robotique semblent déjà esquisser le fondement de leurs attentes : plus besoin de réfléchir ni encore moins de s’échiner à la tâche.

Une animosité mal fondée

Les exemples sont nombreux des heurts qui traduisent les incompréhensions latentes entre ces diverses générations. Des septuagénaires ont été vilipendés et accusés de ne pas en avoir assez fait dans leur vie pour aider à sauver l’environnement dont héritent aujourd’hui les jeunes. « Voilà le monde dont on hérite à cause de vous » disent certains membres de la génération X à des baby-boomers. Les enfants de l’après-guerre auraient, selon eux, ruiné notre pays en ne pensant qu’à leurs propres intérêts, laissant par exemple aux générations suivantes le soin de gérer la dette publique, la bombe à retardement du financement des retraites ou l’arrivée massive de Français dans le grand âge.

La prise de conscience de ces inégalités démographiques qui ne cessent de croître est-elle à porter au débit des boomers ? Car cette fracture entre les classes d’âge ne serait pas seulement matérielle. Le fossé s’est aussi creusé en termes de valeurs, avec des jeunes qui boudent les urnes, qui se montrent moins attachés à leur travail, mais disent être fortement préoccupées par la crise écologique. Mais est-ce de nature à les autoriser d’en rendre responsables tous les membres d’une seule génération ?

On peut citer les proportions ridicules que cette question prend en citant cette expression « OK Boomer » employée de manière péjorative pour balayer, contrecarrer, ou tourner en dérision des jugements perçus comme mesquins, dépassés ou condescendants de la part des baby-boomers. Le terme est utilisé notamment pour répliquer à ce qui est perçu comme un refus d’admettre la réalité de la crise environnementale (le réchauffement climatique, la disparition de la biodiversité, la diminution des ressources naturelles, les pollutions, etc.) ou de la gravité de celle-ci, mais aussi la résistance au changement, la marginalisation des minorités, une adhésion à une droite identitaire ou une opposition aux idéaux et aux manières d’être des générations montantes.

C’est, à mon sens, donner bien de l’importance à des individus qui n’ont jamais été ni des responsables, ni des profiteurs, mais qui ont surtout été des victimes et des acteurs économiques « lambdas » manipulés par les lobbies économiques, politiques et financiers du capitalisme mondial.

« Votre génération ne s’est pas suffisamment souciée de sauver notre environnement pour les générations futures » viennent dire les jeunes générations aujourd’hui. Mais il est facile de répondre que dans les années 50, les citadins montaient dans leur immeuble par les escaliers à défaut d’ascenseurs, ou que les logements ne disposaient pas d’une alimentation importante en électricité, qu’il y avait peu de lampes et peu de prises pour y brancher tout l’appareillage électronique de loisir et de confort d’aujourd’hui, ou encore que l’on se déplaçait le plus souvent à pied ou par les transports en commun, car les automobiles personnelles étaient rares et chères et qu’on n’avait pas les moyens d’acheter du carburant en si grande quantité.

La ménagère lavait les couches des bébés parce qu’elle ne disposait pas de couches en cellulose jetables, qu’elle faisait sécher son linge sur des fils à l’air libre ou au soleil parce qu’elle ne disposait pas de sèche-linge électrique gourmand en énergie. Au jardin, on n’avait pas de tondeuse à essence où électrique et on tondait la pelouse à la force des bras. Les exemples sont si nombreux que cet inventaire à la Prévert pourrait passer pour une plaidoirie « pro domo » et être l’objet de critiques.

Mais il est à la fois triste de voir que les jeunes générations sont à ce point manipulées par les réseaux sociaux et par leur propre méconnaissance de la manière dont fonctionnait la société juste après la seconde guerre mondiale, c’est-à-dire il y a seulement 70 ans, et il est proprement hallucinant de constater à quel point l’utilisation actuelle par les jeunes générations de nombreux outils nés des technologies modernes ne suscitent pas chez eux des questionnements sur l’important gaspillage énergétique dont ils sont pour le moins à la fois les auteurs et les responsables. En effet, vouloir sans cesse le dernier smartphone, la dernière console, se commander des repas tous faits a un impact écologique significatif. Il en est de même, encore plus d’ailleurs, pour ceux qui consacrent une grande partie de leur temps à cultiver leur narcissisme numérique à grands renforts de vidéos, de story publiées par des influenceurs, et de photos retouchées, plus improbables les unes que les autres.

Alors, est-ce bien utile que de dresser des générations les unes contre les autres en totale méconnaissance de ce qui a été la réalité des uns et des autres ? Les générations X sont-elles moins responsables de la manière dont le société fonctionne aujourd’hui que les boomers de la manière dont ils vivaient en 1950. Le citoyen est en général un agent économique facile à manipuler et qui tente de faire face aux conditions parfois difficiles, le plus souvent contraintes, de la vie sociale, politique et économique. On ne peut guère reprocher aux baby-boomers d’avoir privilégié la valeur travail. Il y avait beaucoup à faire dans les années 50 et le pays s’est redressé assez rapidement parce que la France active a pris le travail à bras le corps. Il n’est pas certain que l’on puisse en dire autant des générations actuelles, en partie préoccupées par leurs loisirs et l’équilibre serein de leurs existences !

Rappelons que nous faisons toujours partie d’un groupe. Rappelons que nous vivons dans un pays réputé démocrate dans lequel les décisions politiques qui finissent par s’imposer à tout un chacun sont prises par les dirigeants élus du pays. Rappelons aussi que la démocratie fonctionne dans le cadre d’un système économique libéral fondé sur la maximisation des profits, gage de la croissance et du développement des richesses nationales et individuelles.

C’est donc le monde économique qui gouverne les évolutions de la société et notamment de la consommation. Le reste est une simple question de marketing, et, en dehors de quelques intellectuels privilégiés, les citoyens sont très facilement amenés à consommer et parfois à gaspiller de façon grégaire dans le sens voulu par la caste des grands groupes financiers mondiaux.

La population mondiale s’accroit

Il est une autre chose importante à dire pour relativiser les débats. La population mondiale compte près de 8 milliards d’habitants en 2020. Elle n’en comptait qu’un milliard en 1800 et elle a doublé au cours des cinquante dernières années. Elle devrait continuer à croître et pourrait atteindre près de 10 milliards en 2050. Mais l’évolution n’est plus aussi malthusienne qu’on le croyait autrefois, car si la population mondiale continue d’augmenter, en raison de l’excédent des naissances sur les décès, on observe que la croissance démographique décélère depuis le début du XXIe siècle et qu’elle devrait continuer de baisser, quasiment jusqu’à se stabiliser autour de 10 à 11 milliards d’habitants, d’ici un siècle.

Il s’agit bien-sûr de projections statistiques évoquées par les démographes, mais elles semblent relativement sûres à échéance des dix, vingt ou trente prochaines années. En revanche, la décélération de la croissance se fera par une baisse déjà visible de la fécondité, 2,4 enfants en moyenne par femme dans le monde en 2020, contre plus du double (5 enfants) en 1950.

Parmi les régions du monde où la fécondité est encore élevée (supérieure à trois enfants), on trouve en 2020 presque toute l’Afrique et les régions allant de l’Afghanistan jusqu’au Nord de l’Inde en passant par le Pakistan. C’est dans ces régions que se situera l’essentiel de la croissance démographique future.

En 2100, plus d’un être humain sur trois sera originaire d’Afrique. L’une des grandes évolutions à venir est donc l’accroissement important de la population africaine, y compris celle d’Afrique du Nord, qui pourrait quadrupler d’ici un siècle, passant probablement d’un milliard d’habitants en 2010 à 2,5 milliards en 2050 et à plus de 4 en 2100.

Avec son demi-milliard d’habitants (513 millions en 2020), l’Union européenne à 28 n’abrite qu’un être humain sur quinze (soit 7 %), et devrait en abriter un sur vingt (soit 5 %) en 2050. La France, avec ses 67 millions d’habitants, ne représente qu’un peu moins d’un pour cent (très précisément 0,9 %), et devrait se limiter à 0,8 % en 2050.

Ces chiffres doivent inciter à la prudence, quand il s’agit de rechercher les responsables de la crise environnementale et surtout quand les donneurs de leçons des générations X, Y et désormais Z accusent les boomers de tous les maux de la terre. Ne serait-ce qu’à l’échelle de notre pays, quel est donc l’impact réel du comportement de 0,9 % (et bientôt 0,8%) de la population mondiale sur le réchauffement climatique de la planète ! Qui porte la responsabilité du réchauffement climatique, les quelques 50 millions de Français qui sont nés dans les années 50, ou les milliards de citoyens des autres pays du monde, gros consommateurs d’énergie fossiles, charbon notamment ?

Le monde des baby-boomers

Après la fin de la seconde guerre mondiale, notre pays, tout comme l’Europe, était en pleine reconstruction. Le plein emploi était tel que le nombre de chômeurs était d’environ 300.000 et que personne ne restait bien longtemps sans emploi. L’ambiance était donc alors à l’optimisme, d’autant plus que l’on sortait d’années terribles et que petit à petit, les horreurs des génocides nazis, fascistes ou staliniens étaient de plus en plus documentés.

Ce qui caractérise l’Europe des années 50, c’est le bonheur de s’allier pour reconstruire des pays blessés, en partie détruits, mais aussi de faire revivre des valeurs, chrétiennes ou laïques, mais surtout fondées sur une morale et sur un engagement. Ce bonheur-là se fonde sur une seule clef et elle porte un nom : le travail. Et ce qui peut se vérifier, c’est que dans les années 1959/1980, les gens commençaient à travailler très jeunes, parfois juste après la fin de ce service militaire qui a été supprimé et permettait de souder des générations entières.

N’hésitons pas l’écrire, du fait de cette longue carrière de travailleurs, débutés lorsqu’ils avaient vingt ans, les baby-boomers financent depuis longtemps, et allègrement, une importante partie des jeunes générations qui n’ont pas tout à fait compris les enjeux de la valeur travail. Le travail, c’était tout, et il y en avait plus qu’il n’en fallait. Les besoins en travailleurs étaient d’ailleurs tels alors, qu’il a fallu recruter des travailleurs étrangers pour y faire face. L’Europe a été le territoire nouveau pour de grandes vagues d’immigration, depuis l’Europe d’abord, puis depuis l’Afrique, qu’elle soit noire ou maghrébine, Les familles ont rejoint les travailleurs isolés, et la société européenne a lentement évolué vers une forme multi-ethnique qui fait sans doute la richesse des partages.

Mais après les Trente Glorieuses, quand les besoins ont commencé à diminuer, le chômage s’est insidieusement développé. La valeur travail a progressivement perdu de son attrait pour les jeunes générations confrontées dans le même temps au développement de la société de consommation, l’essor des loisirs qui nécessitaient, aux yeux de certains, de pouvoir voyager de plus en plus loin. Aujourd’hui, nous avons conscience de la gabegie énergétique que représentent ces déplacements en avion, juste pour des loisirs ! Et cette insouciance face à l’exploitation excessive et inconsciente des ressources du globe, liées aux besoins souvent factices inventés par la société de consommation, est-elle de la responsabilité des baby-boomers ? Le penser est parfaitement risible !

Le marketing et le développement des besoins inutiles ont créé des nouveaux consommateurs qui n’avaient rien demandé ! Comme des victimes consentantes, les citoyens, qu’ils soient nés dans les années 50 ou dans les années 2000, sont surtout victimes d’un système assez logique, après les épreuves (la guerre), après les crises sanitaires (pandémies), il convient de souffler, de se ressourcer. Et le consommateur fait avec ce qu’on lui sert sur un plateau !

Les baby-boomers sont autant victimes que les jeunes générations. Qu’ont-ils fait qui mérite d’être honteux ? Rien de plus que de vivre comme le font toutes les générations ! Les êtres humains ont besoin de valeurs, de morale, et d’exprimer leur exigence de liberté !

Les « boomers » ne sauraient pour autant s’ériger en seules victimes des critiques acerbes et injustes des générations suivantes. C’est sous leur impulsion que le vent de la liberté a soufflé après 68, et ce sont eux qui ont jeté les bases de la société de consommation et de loisirs. C’est dans cette insouciance joyeuse et une certaine opulence relative qu’ils ont élevé leurs enfants, et comme le disait le philosophe Pierre Rabhi, plutôt que de se soucier de quelle planète nous laisserons à nos enfants, nous ferions mieux de nous soucier de quels enfants nous allons laisser à notre planète.

Mais aujourd’hui, ce que l’on constate de plus alarmant pour l’avenir de tous, c’est le rejet des valeurs de la société. Et celles-ci sont surtout remises en cause par les lobbies financiers qui, par tous les moyens possibles, tentent de continuer leur fuite en avant à la recherche des profits maximum. La responsabilité est donc à chercher dans les instances du capitalisme sauvage qui font de la folie de la croissance leur dogme mortifère.


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