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Bernard Arnault et Vincent Bolloré vont-il réussir à s’entendre pour se répartir les pépites de Lagardère ?

Bernard Arnault et Vincent Bolloré / Lagardère

LVMH et Vivendi ont tout intérêt à s’accorder : ce serait un formidable symbole pour nos entrepreneurs.

Ce sont deux des plus grands entrepreneurs français. L’un a constitué à partir d’une petite affaire de promotion immobilière l’un des géants mondiaux du luxe à partir des décombres de la faillite des frères Willot dans le Nord. L’autre ex-jeune banquier chez Rothschild a su bâtir, à partir de la reprise d’une petite affaire de papiers spéciaux en difficulté et à la faveur de montages financiers audacieux, un conglomérat sans équivalent dans la télévision, l’édition, les télécoms, la musique ou la pub. Oui mais voilà, Arnault et Bolloré ont un même ami, Arnaud Lagardère, le fils de son père, brillant des brillants, fondateur de Matra, un homme qui a constitué le premier groupe de presse magazine mondial.

Arnaud, le fils, est plus fantasque. Il aime les voyages, le tennis et les soirées entre amis. Au décès de son père Jean-Luc, il a fait quelques choix hasardeux (Internet, droits sportifs..) qu’il l’ont mis en difficulté. Aujourd’hui, son holding Lagardère est en proie à bien convoitises. Pour se sortir d’affaires, le jeune héritier a fait jouer ses relations. Pour résister à l’offensive du redoutable fonds américain Amber, il a eu la vista de s’allier à plusieurs grands noms du capitalisme hexagonal : Marc Ladreit de Lacharrière et Vincent Bolloré en tête. Bien lui en a pris. Certains avaient cru prendre position pour pouvoir reprendre qui Europe 1 pour Vivendi ou Les Folies Bergères pour Fimalac. Oui mais voilà, Arnaud Lagardère a appris à jouer plusieurs jeux en même temps. C’est de bonne guerre !

Pour protéger son holding de tête, une société en commandite, le vrai cœur du pouvoir, il a l’idée, bien conseillé par son ami Nicolas Sarkozy, de s’adosser au patron de LVMH. En investissant quelques 80 millions d’euros, Bernard Arnault est devenu maître du jeu avec 25 % de la commandite. Sauf que Vincent Bolloré s’est senti trahi par ce double jeu ou chassé-croisé. Lui qui a déjà mis dans l’affaire, plus de 350 millions d’euros pour 21,20 % de Lagardère, il ne dispose même pas d’un strapontin au Conseil de surveillance de Lagardère.

Du coup, il voit s’échapper devant lui des proies qui s’offraient à lui comme Europe 1 ou Paris Match et le JDD, sans parler d’Hachette Livres qu’il songeait à adosser à Editis. De son côté, on sait qu’Arnault, lui , est très intéressé par le réseau de distribution des Relays , une formidable plateforme pour commercialiser ses marques de luxe à l’international notamment dans les aéroports.

On comprend la déception du capitaine d’industrie breton. Le mieux maintenant serait que nos deux grands entrepreneurs se mettent autour d’une table de négociation. Cela éviterait bien des affrontements. Et cela montrerait à tous que nos entrepreneurs sont toujours capables de s’entendre lorsque l’intérêt économique le commande. Chiche !

Robert Lafont


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