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Aérien français : les raisons d’un échec

Si les dépôts de bilan d’Aigle Azur et de XL Airways ont des origines différentes, ils sont symptomatiques des difficultés d’un transport aérien, notamment français, en pleine défaillance.

Entreprendre - Aérien français : les raisons d’un échec

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Si les dépôts de bilan d’Aigle Azur et de XL Airways ont des origines différentes, ils sont symptomatiques des difficultés d’un transport aérien, notamment français, en pleine défaillance.

Les experts du transport aérien en sont à se demander qui sera le prochain sur la liste noire des dépôts de bilans des compagnies tricolores. Les manifestations des gilets Jaunes et la nouvelle taxe étatique n’ont rien arrangé. La mise en liquidation judiciaire d’ Aigle Azur (1500 salariés), la plus ancienne compagnie aérienne française privée, et le placement en redressement judiciaire de XL Airways (600 salariés), ont conduit ces deux compagnies françaises à la barre du tribunal de commerce, alors que la croissance du secteur ne se dément pas (5 % par an).

Un manque de compétitivité ?

En déficit chronique, les compagnies françaises peinent à lutter face à la concurrence internationale des low cost et des compagnies du Golfe. Seul le groupe familial vendéen Dubreuil avec ses deux compagnies Air Caraïbes et French Bee (Paris/New-York), affichent des résultats positifs. Pour les autres, dont Air France, tous les voyants sont au rouge. Pour l’aérien français, il serait commode de se cacher derrière le caractère ultra-concurrentiel du secteur, où la guerre des prix fait rage.

Mais il y a des raisons plus profondes expliquant la baisse constante de la part de marché de l’aérien français dans l’Hexagone (41% en 2018). Certains experts pointent du doigt le manque de compétitivité des compagnies tricolores, notamment en raison de charges sociales trop élevées. Mais le coût du travail ne peut être la seule explication, une dizaine de compagnies européennes ayant fait faillite ces deux dernières années. Plus récemment, la compagnie Norwegian, troisième compagnie low-cost européenne, ne doit son salut qu’au bon vouloir de ses créanciers qui lui ont accordé un délai de deux ans pour rembourser ses dettes. En Italie, c’est Alitalia qui se trouve en mauvaise posture…

Une consolidation qui traîne en longueur

Autre raison avancée : la sous-capitalisation des acteurs français. Ce manque d’ investisseurs a poussé les acteurs à consolider le secteur pour donner naissance à un autre champion au côté d’Air France. En vain. L’envergure des compagnies françaises, dont la flotte ne comporte qu’une dizaine d’ avions, les place en situation de fragilité. Au moindre soubresaut (hausse du prix du pétrole, saisonnalité, arrivée d’un nouvel acteur…), elles se retrouvent en danger…

La question est désormais de savoir si le transport aérien français peut survivre sans une profonde restructuration. « Le gouvernement tend à ignorer des données fondamentales, précise le syndicat FO, le secteur du transport aérien pâtit d’ une fragilité intrinsèque et le marché est mortifère faute d’ être réellement encadré. À ce titre, laisser libre cours au dumping social est coupable, créer une distorsion dans la taxation au regard des pratiques étrangères est suicidaire. »

En fin de compte, cette situation désastreuse fait dire à certains experts que les Assises du transport aérien qui se sont conclues il y a un an, n’ont servi à rien. Elles avaient pourtant pour objectif d’accroître la compétitivité du transport aérien hexagonal…


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