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Il est urgent de réarmer notre politique industrielle et de renforcer notre patriotisme économique

Entreprendre - Il est urgent de réarmer notre politique industrielle et de renforcer notre patriotisme économique

Tribune. Robert Lafont vient d’écrire un édito, dans le journal Entreprendre, dans lequel il traite du Patriotisme économique.

A l’inverse de Blaise Pascal qui avait assuré que la vérité était en deçà des Pyrénées et l’erreur au delà, Robert Lafont écrit que  la vérité : celle du patriotisme économique, a désormais installé une partie de son campement au delà des Alpes. Ajoutons, en Chine, en Inde, dans certains pays à bas coûts de production, ce qui fait de la France le pays qui abandonne VOLONTAIREMENT des pans entiers de son économie en général et de son industrie en particulier. Si nous prenons la production industrielle, calculée par habitant, les Français produisent deux fois moins que les Suisses par ex.

Alors l’éditorialiste a raison, dire la vérité est la seule façon de déclencher un élan de patriotisme susceptible d’apporter des solutions aux problèmes posés . Cent fois sur nos écritoires repassons notre histoire : La France a perdu plus de la moitié de ses productions industrielles et rien n’est mis en place pour arrêter l’hémorragie, bien au contraire, la liste des abandons, celle des destructions ne cessent de s’allonger

Notre pays, la France, il faut le dire, l’écrire, encore et encore, afin de le faire savoir et d’en faire prendre conscience a été plongée depuis 1974 dans  une politique de recherche de clientèle, pour que les clans, camps et partis, gagnent des parts de marché : oui mais, uniquement sur l’échiquier politique, afin d’accéder  au plus prés du pouvoir pour  garantir la sécurité financière de leurs cadres. Pour appliquer une telle politique  il a fallu,  non seulement quelques complicités mais surtout confier le pouvoir réel  à une haute administration dont certains  membres , ex à Bercy,  touchent plus que le Président de la République, sans compter les jetons de présence et autres douceurs que leur offrent certains postes privilégiés

Pas question de s’opposer aux belles rémunérations, à condition que leurs détenteurs apportent un travail admirable, et réussissent à défendre l’intérêt général           

Or, force est de constater, que depuis que ces Hauts commis de l’Etat se sont emparés du pouvoir, nous manquons cruellement  recettes,  un vide du en grande partie à la perte de notre industrie.

Rappelons quelques chiffres ; budget général (prélèvements enlevés) = 224 milliards – Charges = 332-milliards, le budget de l’Etat présente donc un déficit de 107 milliards, somme qu’il faut emprunter. 

L’industrie , dont la part dans le PIB est passée de 24 à 9,8% , nous fait perdre plus de 1000 milliards de chiffre d’affaires chaque année, le PNB par habitant ne cesse de décroître depuis 1974

Ière responsabilité : Elle incombe à ceux qui ont accepté une dérégulation totale, alors que la France a toujours confié la défense de ses intérêts à l’Etat fort, au Plan à la Française, au génie des Français et non pas aux marchés financiers mondialisés. Depuis la mise en place de cette politique contraire à nos intérêts, nous assistons à une baisse considérable des effectifs industriels, une réduction, puis une disparition de la croissance, la France puissance se transforme en pays du tiers monde.

L’endettement de la France représente aujourd’hui  2 510 milliards pour un PIB de 2354, (sommes données par habitude alors que le remboursement des dettes ne peut se réaliser qu’à partir du budget et non du PIB. Or rembourser plus de 2500 milliards avec 224 milliards de recettes annuelles devrait relever du miracle et en matière de finances, les miracles se font rares

Comment en sommes nous arrivés là ? ‘Deux raisons essentielles : les promesses de campagne : ce qui coûte le plus cher n’est pas de ne pas les tenir, mais au contraire de les réaliser, car  le financement des dépenses nouvelles occasionnées n’est  jamais   prévu-

Dans le même temps on a laissé partir ou l’on a laissé fermer plus de la moitié de nos entreprises.

Avoir multiplié les dépenses , alors que dans le même temps  les recettes baissent est le résultat d’une politique de gribouille  qui, et chacun peut  le penser , ne mérite certainement pas une récompense quelconque pour ses auteurs et nous évoquons là les salaires mirobolants et les primes.

Allons plus loin et affirmons que tout ceci est  le résultat de l’application d’une idéologie destructrice, celle de disparition voulue des Etats,  celle de l’ effacement progressive des  frontières , des protections et de la mise sous tutelle des hommes qui doivent muter en abandonnant le statut de citoyen pour acquérir celui de consommateur. Je suis consommateur mondialisé, mais je demande toujours à l’Etat providence de me secourir, seulement l’Etat est à bout de souffle.

Au nom d’une concurrence dite libre et non faussée, le plus petit prix est une nouvelle façon de s’enrichir pour certains, ;Attention au piège , le petit prix dégage non plus un gros bénéfice sur un nombre restreint de biens, mais de petits bénéfices répétitifs à l’infini, dont le nombre augmente considérablement le résultat final  D’où l’abandon de nos marchés pour de vastes espaces habités par des centaines de millions de « consommateurs » voir plus d’un milliard

Qui est responsable de cette situation ?

Le pouvoir politique qui s’est laissé dominer par une idéologies terrifiante pour nos pays, pour leur histoire pour leurs us et coutumes  ; On pille l’entreprise ancienne, on la débarrasse de ses brevets, puis on part  à la recherche de producteurs à bas coûts dont la colonne vertébrale est l’exploitation d’une multitude d’hommes par une minorité d’autres hommes.

L’horreur de la situation est qu’il existe  toujours d’autres pays où  des hommes sont encore plus pauvres et où l’on accepte de travailler pour encore moins – la faim touche plus de 800 millions de personnes dans le monde, il y a donc encore de la marge.

Toujours responsables, les  entreprises , sous le joug d’actionnaires apatrides, toujours à la recherche du moindre coût ,  de bénéfices répétitifs et de climats fiscaux très favorables.

Responsables, les entreprises qui se sont laissées déposséder  de leur savoir faire, de leurs brevets et à la fin de leur « capital »

Responsables : Les citoyens devenus consommateurs et qui ne défendent plus suffisamment le patriotisme économique, c’est à dire le « »made in France ».Ils n’ont pas encore parfaitement intégrés le fait qu’un  Etat, aussi généreux soit-il, ne peut continuer à distribuer s’il ne reçoit pas les  recettes nécessaires et qu’un jour les lampions de la fête vont s’éteindre

Responsables aussi  les syndicats et partis politiques devenus mondialistes

Un jour très prochain, nos responsables seront confrontés à un choix cornélien : remboursement de la dette, où distribution d’aides, Nul doute que  les dépenses publiques seront  rabotées 

Robert Lafont fait une liste d’entreprises françaises perdues, disparues, asséchées. Ajoutons notre pierre à l’édifice qu’il vient de construire

D’abord rappelons une chose importante,  nos commentaires, actions, papiers, participations à des émissions SERVENT toujours à quelque chose. Rappelons nos batailles pour la réouverture d’un ministère de l’industrie, nous avons eu à moitié gain de cause, avec la nomination d’un secrétariat d’Etat à l’industrie avec une secrétaire d’Etat qui se bat pour l’industrie, seule contre tous peut-être mais  là tout de même et à la pointe du combat

Il va falloir une volonté politique énorme pour remettre la France sur le chemin de la prospérité, réinstaller un Etat fort et prospère,  le seul qui permette de faire revivre l’Etat providence

Comment avons nous pu laisser fermer plus de 1700 sites de production en seulement 10 ans.

Qu’ont fait les politiques ?  Ils ont voté  la « Loi Florange » qui devrait obliger le vendeur  à rechercher  des repreneurs –

Seulement le résultat est à la hauteur de la volonté de nos responsables :  6% seulement des usines fermées ont trouvé un repreneur – De qui se moque t-on ?

Alors on espère des mariages entre entre entreprises , sauf que ils  ne sont que des absorptions déguisées : exemple : TechnipFMC, c’est fait, la partie sous marine déménage  aux USA, , le reste = siège social aux Pays Bas – Fusion promise, scission acquise

Et il y a les entreprises qu’on laisse mourir volontairement : Bridgestone, investissements asséchés depuis des années l’usine de Béthune n’est plus assez productive – On ferme

Les sucreries : on a laissé vendre nos sucreries à des gens qui avaient tout intérêt à les acheter pour en supprimer la production. Désormais le sucre sera Allemand. Des régions entières sont touchées mais donnons notre vérité, nos sucreries « à la française » produisaient aussi de l’alcool pharmaceutique, tant pis : on ferme

Electricité, mais qui a pu accepter que notre électricité française, l’une des moins chères en Europe soit dans l’obligation de se vendre à Bruxelles à moindre coût et de la racheter au prix européen ?

Affaire Alcatel Lucent, belle entreprise française rachetée par Nokia : la silicon valley bretonne (1200 entreprises de haute technologie) se retrouve transformée en désert

Et puis n’oublions pas : l’extraterritorialité américaine, une dictature au service de la justice américaine, des intérêts américains, du pouvoir américain –

Et puis il y a autre chose : 

Une énorme entreprise française a été rachetée par un groupe américain qui avait à sa tête pour sa partie française l’époux d’une ministre de notre gouvernement

Aujourd’hui, vient d’être négocié un énorme marché d’éoliennes géantes qui doivent être installées en face de Saint Saint-Nazaire,  des centaines d’éoliennes de plus de 250 mètres de haut, avec des pâles de plus de cent métrés. Un groupe américain  remporte la palme, seulement il a à sa tête et pour la partie française, l’époux d’une ancienne ministre ayant appartenu à un gouvernement français

Qui défend nos intérêts ? 

Qui se préoccupe du fait que l’indépendance est de ne surtout pas dépendre des autres ?

Henri Fouquereau


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