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Vive Napoléon V !

La République est indifférente au sort de ses provinces tel qu'il est ressenti par les provinciaux eux-mêmes, et non pas à la loupe égalitaire et normative des Hébertistes ramollis qui dirigent le pays depuis les soutes de l'état où se tapit son administration satrapique .

Entreprendre - Vive Napoléon V !

Très efficace dans les périodes d’opulence et de reconstruction, ce régime, on l’a vu en 1940, est incapable de surmonter une aboulie constitutive et endémique qu’il doit peut-être et parfois à un recrutement paresseux de ses fonctionnaires, collectés sur les seuls critères de la prudence jacassière et de la reproduction sociale, au sens limité de la mode intellectuelle du moment. Cela est vrai encore plus depuis une vingtaine d’année.

Mimétique, l’état singe avec zèle les tics et les manies d’un corps électoral qu’il devine plus qu’il ne le connait vraiment, pour ne le fréquenter qu’à coups de sondages hors de prix, payés en secret avec l’or des contribuables. Incapable de décisions réellement pensées par lui-même parce que tout ce qu’il entreprend lui a été soufflé, à moins qu’il ne l’ait copié sur un pays voisin, il est le roi des raviseurs au sens qu’il se ravise en permanence et suspend l’exercice de ses responsabilités à la moindre bronca d’un populaire qui connait son indécision structurelle et qui en joue comme d’un violon dès qu’il s’avise de vouloir faire son métier d’état.

Le roi c’est l’autre, et jamais lui, parce ce qu’il veut avant tout c’est rester en place. L’état est en vérité atteint du syndrome du valet de chambre. C’est un abonné absent et il est convaincu que tout le monde l’approuve de raisonner ainsi, il a peur de son ombre. Comme il croit penser « comme tout le monde », ce qu’il prend pour l’exercice de la démocratie, il ne tolère pas d’un peuple qu’il domine que celui-ci pense par lui-même.
Le pays de Louis XIV et de Napoléon, de Clemenceau et de de Gaulle, ne se prend plus pour rien, son miroir est une page blanche. Comiquement, il croit que c’est une preuve de démocratie.
« Les peuples heureux n’ont pas d’histoire » dit un adage idiot auquel il s’accroche. Faut-t-il que le peuple français soit malheureux quant à lui pour supporter l’impasse faite de plus en plus ouvertement sur son histoire exemplaire et belle comme on le sait ?

Cruelle aussi, tragique. Il préfère ne pas y penser, ce serait too bad, comme il pense maintenant dans sa folie identitaire à rebours.
L’état ne comprend plus les citoyens de ses régions parce que la République d’aujourd’hui estime ne pas pouvoir les contrôler.
De fait, parce qu’une partie de plus en plus importante de la population locale refuse de s’identifier au modèle du français new look qu’on lui propose, tellement moins valorisant que le modèle antécédent pour lesquels les pères s’étaient glorieusement sacrifiés, cette population d’alsaciens, de lorrains, de bourguignons, de basques, de provençaux, de corses et tant d’autres, se sent banlieuisée, loubardisée, à l’image des délinquants qui saccagent jour après jour le pavé parisien. C’est cette dégradation sociale que cette population ne tolère plus. Elle préfère s’enfuir avant qu’on lui inflige des colonies de peuplement qui vont dénaturer son tissu originel. La violence vient de ce qu’elle se sent méprisée et assimilée dans un melting pot douteux qui pourrait être de n’importe où. En somme, les jeunes ne veulent pas devenir des valets de ceux qu’ils prennent eux-mêmes pour des valets.
Le vavasseur ira coucher ailleurs.

Plus clairement encore, ces jeunes ont l’impression qu’on veut les faire rentrer à toute force dans une machine à ratatiner, afin de les débarrasser de leur identité. Etant donné que c’est le modèle intellectuel du régime qui s’est installé à la chute du dernier monarque Napoleon III, c’est carrément l’acceptation du modèle républicain qui est remise en cause.
En admettant que la France veuille conserver ses territoires il faut qu’elle se dote au plus vite d’un nouveau régime moins intégrationniste et ancillaire que cette république fourre-tout.

Allons vite chercher Jean-Crhistophe Bonaparte à Londres. Il faut un Bonaparte à la France ou la France est fichue. Vive Napoleon V .
Le mot « soulas » qui veut dire plaisir est quelque peu oublié dans une société qui ne lit plus guère. Pourtant la lecture du théâtre classique, Corneille en particulier, le rajeunirait. Il en est de ces mots que le français oublie par paresse, inattention et corruption par le nombre trottinant et jacassant venu des quatre coins du monde de cette plèbe que seule la distribution publique motive.

Panem et circenses (du pain et des jeux), auxquels se joignent bien sûr les soins médicaux (cura). Il est bien là le legs romain dans la France d’aujourd’hui. Il faudrait cependant éviter que les raisons qui provoquèrent jadis la chute de l’Empire romain ne se reproduisent : trop de monde à nourrir pour un marché épuisé par un manque de liquidités, les guerres alimentant l’arrivée des denrées et de l’or devenant trop chères à financer, situation aggravée par la jalousie internationale dont Rome faisait les frais et qui s’était transformée en Haine. Non pas haine de sa cruauté ni de son joug, mais détestation de ses succès et de sa puissance, de sa beauté en somme. Le barbare haïssait moins le glaive romain (gladius) que l’exceptionnelle noblesse de l’architecture et des monuments. Il jalousait que Rome eut des aqueducs quand son peuple d’origine se lavait avec la pluie. C’est l’envie qui tua Rome, et la raréfaction de l’argent liquide pour un trop grand nombre d’esclaves devenus des hommes libres par l’impéritie des gouvernants, Gracques en tête. Pulchrissima et morbida. Nous y sommes.
Quel avenir pour la France ?
Le débat est ouvert.
Bibisne potionem arabicam ?
(Voulez vous un café ?)

Jean-François Marchi


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