Le philosophe et sociologue Michel Maffesoli décrypte pour Entreprendre ces premières semaines de campagne pour l’élection présidentielle.
Concernant les élections présidentielles, comment voyez-vous les choses ?
Michel Maffesoli : Il va y avoir un gros changement qui va s’opérer, il faut laisser un peu de temps mais je pense que certains candidats que l’on a tendance à négliger – je pense en particulier à Eric Zemmour – risquent de faire beaucoup mieux qu’on ne le dit. Il faut encore attendre quelques semaines.
Les Français n’ont pas encore pris leur décision ?
Le vrai problème va être le problème de l’abstention. Qui va être capable de rameuter tous ces gens qui ne se reconnaissent plus dans la verticalité d’un pouvoir abstrait ? Qui ne croient plus aux Énarques qui gouvernent ce monde, que ce soit Macron ou Pécresse ? D’eux, le peuple dit qu’ils sont instruit mais pas intelligents.
Il y a toujours ce que j’appelle une puissance du pouvoir. Le pouvoir, c’est la verticalité, l’institué. Sociologiquement, on dit la puissance, c’est instituant, donc il faut voir actuellement le retour de la puissance, de plus en plus au niveau du local, de la proxémie, ce qui est de l’ordre du proche, du terrain.
Êtes-vous favorable au référendum d’initiative citoyenne ?
Tous ce qui va permettre aux peuples de s’exprimer est une belle idée. Autrefois, le bon politique, c’était celui gérait bien sa maison, qui savait gérer la maison commune. C’était ça, la vraie idée de la démocratie. Un élu devait pouvait gérer la maison commune, la cité.
Les carrières politiques telles qu’on les voit en France sont rares. Hormis peut-être en Italie. Même en Espagne, aux États-Unis et même en Angleterre, il n’y a pas ces espèces de carrières en politique.
Propos recueillis par Robert Lafont