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La dissolution des « Soulèvements de la terre » : une mesure de bon sens ?

Photo Karim Ait Adjedjou/ABACAPRESS.COM

Tribune. Il en va de la France ce qu’il en va du monde ; l’érosion du vocabulaire rend imprécises les notions et ne permet plus l’identification des sentiments d’appartenance au fur et à mesure que se répand l’ignorance de l’histoire. Des populations qu’agglutinent le hasard et la nécessité coexistent tant bien que mal dans des lieux que nul ciment ne lie plus durablement, tandis que la joie d’être ensemble et la fierté des origines ont disparu des baromètres.

C’est un nouvel an mil que vit l’Occident dont le tropisme européen s’est fracassé sous les coups redoublés de la bêtise que génère la mauvaise conscience des gogos du logos et la volonté de revanche des éclopés des conquêtes coloniales promus héros et saints par les victimolâtres de la gauche bien-pensante. C’est le destin cent fois vécu des maîtres déchus qu’illustre la pensée d’Hegel sous le nom de « dialectique du maître et de l’esclave ». La moraline est le vocable imaginé par Nietzsche pour qualifier le potage intermédiaire à tendance crétinifère qu’emprunte tout langage normatif à vocation politique. On en voit les ravages tous les jours.

Médusés par la crainte d’être mal jugés par plus idiot qu’eux-mêmes, les hommes politiques du jour incarnent en conséquence la figure emblématique du coupable-à-tout-faire que nulle initiative désormais ne sauvera de l’aboulie du comportement, cette paresse du non-être qui est la marque de l’homo decrepitus moderne, modèle renouvelé d’un nouvel idéal social.

C’est dans ce contexte qu’il faut situer l’interdiction prononcée en conseil des ministres de l’association sui generis autodénommée « soulèvements de la terre », qui n’est autre qu’un groupement de délinquants logorrhéiques à prédominance pâtiforme sentencieusement reprocheur. Ce qui ne devrait être considéré que comme une simple mesure de bon sens est en passe d’être considéré, au choix des citoyens, comme un acte héroïque ou une agression inqualifiable à l’encontre du droit des gens à commettre des méfaits à plusieurs, avec la bonne conscience des imbéciles. Cette glissade annonce irrémédiablement la fin d’une époque et prépare de douloureux réveils. Il faut s’y préparer.

Tandis que se multiplient les agressions des victimes du jour par les pseudo-victimes d’hier, il est toujours aussi difficile de nommer avec précision les fauteurs de désordre et d’instruire leur procès, tant le cadenas de l’information perdure au détriment du réel, pour le plus grand désarroi des citoyens qui voient s’installer la pagaille à leur porte, sur fond de ruine et de disparition des liquidités.
L’organisation d’un système d’impécuniosité permanente est donc le vrai dessein d’un État plus ou moins totalitaire, la garantie de l’homme libre d’exprimer son avis étant en définitive tributaire au premier chef de l’argent que l’on a dans sa poche. Il n’y a pas eu d’autre raison à la survenance de la Révolution française que la disparition de l’argent dans la France de l’époque. Il faut y réfléchir, l’histoire se répète souvent.

Jean-François Marchi


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